René Belbenoît

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

René Belbenoît (né le 4 avril 1899, à Paris, décédé le 26 février 1959) est un prisonnier et bagnard français . Il est connu pour avoir été emprisonné à l'Île du Diable en Guyane et s'en être échappé.

[modifier] Biographie

Adolescent livré à lui-même, il fait vite connaissance avec la justice pour de petits délits et n'échappe à la maison de correction qu'en devançant l'appel en 1918. En 1921, il est arrêté à Nérondes (Cher) pour vol avec effraction. Après avoir été reconnu coupable de multiples vols pour lesquels il était recherché, René Belbenoit est lourdement condamné, en mai 1922, par la Cour d'assises de Dijon, à 8 ans de travaux forcés. Cette sentence signifie qu'au-delà du temps de travaux forcés, le condamné est astreint à la déportation à vie en Guyane. Belbenoit arrive dans la colonie pénitentiaire en juin 1923. Après plusieurs tentatives d'évasion infructueuses et un retour clandestin en France qui lui vaut trois ans de travaux forcés supplémentaires, il réussit, en 1935 à conquérir « la Belle ». Après une cavale de 22 mois, il gagnera clandestinement les États-Unis. Ses exploits et sa description de la vie des forçats sont publiés en 1938 sous le titre Dry Guillotine. Le livre dépassera le million d'exemplaires. Il vaut au jeune forçat la célébrité et la sympathie de l'opinion américaine mais exacerbe le ressentiment des autorités françaises.

Contraints de répondre à l'insistance des français tout en ménageant l'opinion de leurs propres citoyens, les autorités américaines finissent par expulser Belbenoit. Celui-ci se réfugie en janvier 1940 en Amérique centrale, d'où il suit les statistiques de vente de son deuxième ouvrage Hell On Trial. Salvador, Costa Rica, Mexique... traqué de toute part, car la pression française ne se relâche pas, Belbenoit finit par repasser à la nage le Rio Grande pour gagner le Texas. Là, il est immédiatement arrêté, condamné et incarcéré à un an de prison pour immigration clandestine. Sa peine purgée, Belbenoit est sauvé par la guerre de l'extradition vers la France - et sans doute à nouveau la Guyane.

Il s'installe à Los Angeles où il épouse Lee Gumpert, sa troisième femme, en 1945. « alien permanent », il parviendra à demeurer aux États-Unis, d'autorisation temporaire en autorisation temporaire, jusqu'à 1953 où il quittera les États-Unis une dernière fois... pour y revenir quelques instants plus tard et recevoir un tampon officiel sur son permis de résidence définitive. Il lui faudra trois ans de plus pour devenir un citoyen américain, après 34 ans de privation de tous droits civiques.

René Belbenoit meurt le 25 février 1959, à Lucerne Valley, petite localité du désert de Mojave, en Californie, où il s'est retiré en 1950. Pendant son séjour au Bagne de Guyane, Belbenoit a été le compagnon de forçats célèbres (Dieudonné, Roussenq, Seznec ....) dont il a raconté la vie dans des cahiers manuscrits qu'il vend aux touristes ou aux gardiens. Son destin croise et recroise curieusement celui d'Henri Charrière, dit Papillon. C'est ainsi qu'après les rues de Paris, ils partageront le même convoi, en 1933, à bord du Martinière, entre Saint-Martin de Ré et Saint-Laurent-du-Maroni. De même, ils seront tous deux consacrés aux États-Unis où, 35 ans après Dry Guillotine, la première de Papillon, adaptation cinématographique du célèbre roman de Charrière, marquera le début d'un succès mondial. Au-delà de la controverse, parfois excessive, née dans les années 70 sur la véracité des exploits d'Henri Charrière il est communément admis que les aventures de Belbenoit font partie de celles parmi lesquelles Charrière a effectivement puisé pour construire l'extraordinaire héros de son roman.

Quoiqu'il en soit, les deux hommes, dans leur quête acharnée de réhabilitation restent des exemples à la fois passionnants et émouvants de courage, de volonté de vivre et de ténacité dans l'épreuve, si terrible soit-elle.

[modifier] Ouvrages

  • Dry Guillotine
  • Hell On Trial
Autres langues