Rebiya Kadeer

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Rebiya Kadeer (née en 1947) est une activiste des droits de l'homme de l'ethnie ouïgoure.

Née dans une famille pauvre, Kadeer avait une carrière pleine de réussite en tant qu' entrepreneur. Opérant dans la région chinoise de Xinjiang, qui est habitée majoritairement par les Ouigours, elle commença par une entreprise de blanchisserie. Par la suite, elle a élargi l'éventail de ses activités par une compagnie de commerce et un grand magasin.

Rebyi Kadeer devenait riche, mais elle ne négligeait pas pour autant de s'engager également dans des activités pour soutenir la communauté ouigoure, notamment par la création d'un projet de microcrédit pour aider des femmes ouigoures à créer des petites entreprises.

Son succès en tant que femme d'affaires fut une des raisons pour lesquelles les autorités chinoises l'ont désignée comme une des représentantes à la IV-ème Conférence pour les Femmes des Nations unies, qui fut organisée à Pékin en 1995. Elle était également membre de la Conférence Consultative Politique de la République populaire de Chine, mais en 1998 les autorités chinoises empêchèrent sa réélection à cette fonction, parce qu'elle refusait de condamner son mari, Sidik Hadji Rouzi, qui s'était enfui aux États Unis, où il faisait des déclarations qui ne plaisaient point aux autorités chinoises.

En août 1999, Kadeer fut arrêtée à Urumqi, la capitale du Xinjiang, et condamnée à huit ans de prison sous la charge d'avoir “divulgué des secrets d'état”, et cela pour avoir envoyé des coupures de presse à son mari. Celui-ci s'était enfui aux États Unis et contribuait là-bas à des émissions en langue ouigoure de la “Radio Free Asia”, dans lesquelles il condamnait durement la politique des autorités chinoises envers la population ouigoure. Kadeer fut arrêtée quand elle voulut rencontrer une délégation du Congrès américain qui faisait un examen de la situation des droits de l'homme au Xinjiang. Les autorités chinoises prétendent que Kadeer était en possession d'une liste de 10 personnes “soupçonnées d'activités séparatistes”.

En 2004, sa peine était diminuée d'un an, en raison de sa bonne conduite en prison. La même année, elle obtient le prix Rafto pour ses efforts pour les droits humains.

Le 14 mars 2005, elle est mise en liberté prématurément, selon la version officielle pour des raisons de santé, mais en fait sous la pression des États Unis, dont le ministre des affaires étrangères, Condoleeza Rice, avait insisté fortement sur sa libération. De la période de six ans que Rebiya Kadeer a passée en prison, elle a vécu deux ans dans une cellule complètement obscurcie. Elle même n'a pas été soumise à la torture, mais elle a vu que d'autres prisonniers y étaient soumis.

Par ailleurs, sa mise en liberté était assortie d'un banissement de son propre pays: le 17 mars elle était mise sur un avion à destination des États Unis, le pays où habitaient déjà son mari et 5 de ses 11 enfants. Les autres enfants vivent encore au Xinjiang, où ils sont en fait des otages du gouvernement chinois pour assurer la “bonne conduite” de Rebiya Kadeer... Cependant, la cause de son peuple opprimé lui tientb tellement à cœur, qu'elle ne se laisse pas fermer la bouche par de telles menaces.

Ce qui plait nettement moins aux organisations des droits de l'homme Amnesty International et Human Rights Watch, est le fait que les États Unis, en échange de la mise en liberté de Rebiya Kadeer, on consenti à retirer un projet de résolution de l'ONU, condamnant sévèrement la façon dont les autorités chinoises traitent les populations minoritaires dans leur pays.