Raphaël Hérédia

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Raphaël (Rafael) Hérédia (1455 (?) à Almaceda – 12 avril 1517 à Fustat) était un navigateur et cartographe portugais.

Issu de la petite noblesse, Raphaël Hérédia voit le jour dans le Portugal de Henri le Navigateur et des caravelles. Il est le 5e enfant de Abel João Pinto Hérédia, et de Doña Isabela Rui Agua. Son père, noble désargenté, s’est ruiné dans la folle recherche du royaume imaginaire du Prêtre Jean en Éthiopie. Son expédition (1458-1461) se termina dans le désert nord-africain par la soif, la faim et la mort, non loin de l'Adrar des Ifoghas, dans l’actuel Mali.

Son enfance est bercée par les exploits de son père et par sa lecture assidue d’un fac-similé du Nag Hammadi. A 20 ans il quitte son village pour la ville de Faros, point de départ des expéditions. Il est remarqué par Bartolomeu Dias qui est le 1er explorateur européen à doubler le Cap de Bonne-Espérance, en 1488. Cartographe de l’expédition, il montre une grande connaissance de la géographie et des us et coutumes africaines. Il écrira d’ailleurs à son retour un traité détaillé sur les tribus Monomotopa ainsi que sur le grand géographe arabe Al Idrissi (XIIIe siècle).

Il se marie à son retour avec une noble fatimide convertie au Christianisme : Farah Ben Slimane (Fustat 1471- Wahran 1510). Leur mariage, très mal vu, les conduit à partir en Afrique du Nord où Raphaël essaiera de réaliser la quête de son père. Sa vie dans le monde musulman ne nous est connue que grâce au chroniqueur arabe Tarik Al-Mansûr. Nous savons que Raphaël rentrera au Portugal pour participer à l’aventure de Vasco de Gama qui, en 1498, verra l’arrivée du 1er navire européen en Inde (Calicut). Raphaël apprend lors de ce voyage qu’il existerait un pays chrétien à l’est de l’Afrique : l’Ethiopie. Il ramène les récits de voyage de Zheng He, l’amiral chinois qui, entre 1405 et 1423 explora l’Océan Indien.

De retour chez lui il consacre tout son temps et son énorme fortune (l’héritage de sa femme allié à ses gains maritimes) à la réalisation du rêve de son père. Le décès soudain de sa femme, probablement de la peste, le laisse anéanti. Il assiste impuissant à la conquête turque et meurt, probablement en défendant sa ville d’adoption, sans avoir pu réaliser son rêve. A ce jour, sa dépouille repose en un lieu inconnu.

Aujourd’hui il existe une légende qui circule près d’Almaceda, au Portugal : chaque nuit de pleine lune, près de la rivière on pourrait entendre les musiques arabes que jouait sa défunte femme. Son altruisme allié à sa tolérance religieuse lui ont assuré une grande popularité en Égypte et au Maroc où le jour de sa mort est férié.

[modifier] Notes et références

  • Encyclopédia Universalis
  • Thèse Doctorat Manuel Fallao de Oliveira