Rade de Brest

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Rade de Brest
Carte de la rade de Brest.
Superficie 150 km2
Type Rade
Localisation Mer d'Iroise, océan Atlantique
Pays côtier(s) France France

La rade de Brest est une grande baie de 150 km² située dans le Finistère en France. Elle est reliée à l'Océan Atlantique, nommé à cet endroit la Mer d'Iroise, par un passage large de 1,8 km qui se nomme le Goulet de Brest.

Ce très grand plan d'eau est navigable toute l'année.

Sommaire

[modifier] Importance stratégique

Depuis de nombreux siècles, Brest est un important port militaire. Ainsi, la rade de Brest possède de nombreuses installations militaires, telles que :

On y trouve également nombre de vestiges de fortifications militaires et de vestiges des siècles derniers, comme les forts du Portzic, de la pointe des Espagnols, de la pointe de Lanvéoc, de la pointe de l'Armorique, de la pointe du Corbeau, les ducs-d'Albe près de la pointe de l'Armorique et ceux qui ont servi de support à la construction de l'appontement pétrolier de Lanvéoc, la ligne de fortifications de Quélern


[modifier] Îles à l'intérieur de la rade de Brest

[modifier] Fleuves et rivières se jettant dans la rade de Brest

Fond de la rade de Brest, à Landévennec
Fond de la rade de Brest, à Landévennec

[modifier] Environnement

La rade abritait autrefois en raison de sa configuration une grande diversité d'habitats naturels, une productivité biologique et une biodiversité très élevée. Elle comprend encore des sites d'importance communautaire européenne pour les oiseaux[1], plusieurs réseaux d'habitats et de corridors biologiques sous-marins et littoraux importants, qui ont été très affectés par les activités humaines pour la partie nord-ouest, mais qui ont justifié le classement d'environ la moitié de la rade en zone Natura 2000.[2]

[modifier] Pollutions

La richesse écologique de la Rade est diminuée par une forte exploitation passée de certaines ressources, et par la présence de nombreux polluants dont des métaux lourds et le tributylétain (TBT), biocide issu des antifoulings. Ce produit est aujourd'hui interdit, mais il reste très présent dans les sédiments et certains organismes. Les produits qui le remplacent sur les petits bateaux, dont le Diuron et l'Irgarol posent également problème, et ont été mesurés en quantités non négligeables dans la rade par l'Ifremer en 2003-2004.

La rade est également victime des séquelles de guerre et en particulier des séquelles des vagues de pollutions que la rade a connu lors de la Première Guerre mondiale ou de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Les pollutions relictuelles liées aux munitions immergées ou non explosées peuvent s'aggraver avec les premières fuites massives, que les expert prédisent dans les années 2000-2010.

[modifier] Herbiers

La rade abrite encore quelques petits herbiers de zostère (équivalent atlantique des posidonies de Méditerranée). Ces prairies sous-marines sont peu profondes, dont l'une à Kernisi découvre même à marée basse, ce qui est devenu exceptionnel dans le Finistère. Les ancres et leurs chaînes ainsi que les corps-morts et certains matériels de pêche dégradent ces herbiers.

Les zostères sont à la fois abri, zone de frayère et de nutrition, nourricerie pour de nombreuses espèces, constituant un habitat irremplaçable pour certaines et alimentant la laisse de mer. Elles sont notamment l'habitat exclusif de l'hippocampe, qui régresse à la même vitesse que les herbiers.

[modifier] Maërl

Le maërl est une petite algue calcaire encroûtante dont l'extrémité rose est la seule partie vivante. Il était autrefois récolté comme engrais et amendement pour les fameuses fraises de Plougastel et Daoulas. Ces algues fabriquent lentement des récifs, épais de plusieurs dizaines de mètres, constitués de carbonate de calcium, constituant un puits de carbone depuis l’ère secondaire.

Les bancs de maërl, comme les herbiers de zostères sont un habitat irremplaçable pour de nombreux invertébrés, crustacés et poissons marins qui y trouvent aussi une nourriture abondante. Jouant une fonction comparable aux récifs coralliens des mers chaudes, ils abritent une biodiversité exceptionnelle.

Le maërl est hélas menacés par l'extension rapide d'une espèce invasive la crépidule (Crepidula fornicata), gastéropode marin involontairement introduit par l'Homme en rade de Brest semble-t-il essentiellement à l'occasion du débarquement américain. Le dragage et l'extraction affectent la partie haute du banc, la plus riche. Il est possible que depuis une centaine d'années environ, ces bancs aient aussi contribué a fixer certains polluants (plomb notamment), de manière significative.

[modifier] Notes et références

  1. Zone de protection spéciale Rade de Brest : Baie de Daoulas, Anse de Poulmic
  2. Carte et liste des habitats d'intérêt européen

[modifier] Lien interne

[modifier] Lien externe

Vue aérienne