Répudiation dans l'islam

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La répudiation est un divorce anciennement prononcé selon la coutume ou le droit coranique pour une union non transcrite à l'état civil.

Sommaire

[modifier] Origine du terme

Ce terme n’a pas d’équivalent dans la tradition musulmane, car le mot Talâq[1], qui veut dire la séparation entre les deux époux, nécessite la présence des deux parties devant le juge qui ordonne ce divorce après que les familles des mariés aient tout entrepris en vue de les réconcilier. Le Talâq est donc considéré comme un ultime recours et impose que l’un des deux membres du couple invoque des arguments sérieux qui puissent justifier une séparation. Un divorce est souvent vécu comme un drame.

Icône de détail Article détaillé : Le divorce par Talâq.

[modifier] Interprétation

Un hadith, cependant considéré par certains comme faible, mentionnerait : « le plus haïssable des actes licites aux yeux de Dieu est le Talâq ».

Yousouf Ibram, l’imam de la mosquée de Genève et un des membres du Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR), demande que cette répudiation ne puisse se faire que devant des témoins. Car dit-il, la démarche devient déjà plus compliquée. Le mari est dorénavant obligé de donner des explications sérieuses. Les témoins, choisis dans la communauté musulmane, mettront toute leur énergie à réconcilier le couple.

Mais composé de 33 membres, le CEFR comprend un tiers de cheiks ne résidant pas en Europe. Saoudiens, Soudanais et Mauritaniens dénoncent cette « innovation ».

Abdoullah Ibn Youssef Al-Joudai, le secrétaire général du CEFR, représentant le Royaume-Uni, a parvenu à faire accepter une fatwa, particulièrement libérale, qui permet à une femme convertie à l’islam de rester mariée à son mari non musulman, alors que l’islam l’interdit en principe.

Tahar Madhi, représentant de la France au CEFR (celui-ci compte six Britanniques, cinq Français, trois Allemands) souhaiterait aller encore beaucoup plus loin en ce qui concerne la mise en cause de la répudiation. Il appelle à instituer une obligation préalable au divorce consistant à protéger la famille et qui nécessite la déposition devant une autorité judiciaire et que le divorce ne peut être validé que devant un juge et des témoins après une requête enregistrée.

[modifier] Procédure en France

L'ordonnance n°59-274 du 4 février 1959 relative au mariage contracté par les personnes de statut civil local en Algérie, suivie d'un décret d'application du 17 septembre 1959 paru au J.O.R.F. du 19 septembre 1959, précise les modalités d'application du code civil en matière de mariage et de divorce dans les « Départements d'Algérie ».

Le mariage peut être dissous (sauf en cas de décès) uniquement par décision de justice rendue par le cadi ou le juge de paix. Un jugement de divorce est obligatoire. Ce qui revient à interdire le divorce par Talâq.

Les actes constatant les répudiations intervenues avant cette date devaient être transcrits sur les registres d'état civil. La production d'un extrait de la transcription de l'acte de répudiation prouve la dissolution du mariage.

[modifier] Notes

  1. arabe : ṭalāq, طلاق, divorce ; répudiation, le même mot recouvre ces deux pratiques en arabe, il n'y a qu'un seul article dans Wikipédia arabe طلاق, en revanche les Wikipédias allemand, anglais et polonais ont deux articles distincts pour “divorce” et “répudiation”.