Quentin Metsys

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Metsys.
Vieille femme grotesque de Quentin Matsys (1525-30). Huile sur bois, 64 x 45,5 cm National Gallery (Londres)
Vieille femme grotesque de Quentin Matsys (1525-30). Huile sur bois, 64 x 45,5 cm National Gallery (Londres)

Quentin Metsys (né en 1466, mort en 1530) est un peintre flamand, fondateur de l'école d'Anvers. Son prénom et son nom sont orthographiés de plusieurs manières : Quinten ou Kwinten, Massys, Matsys ou encore Matsijs. Quentin Metsys peut être considéré comme le dernier grand peintre de l’école primitive flamande.

Sommaire

[modifier] Biographie

Le Prêteur et sa femme (1514)
Le Prêteur et sa femme (1514)

Né à Louvain, il suivit une formation de forgeron. Près de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers se trouve un puits en fer forgé, le « puits de Quinten Matsys », que l'on attribue traditionnellement au peintre.

Pendant la période faste du XVe siècle, les peintres des Pays-Bas se retrouvaient dans les grandes villes artistiques de l'époque : Bruges, Gand et Bruxelles. Louvain gagna de l'importance mais ce n'est pas avant le début du XVIe siècle qu'Anvers à son tour se retrouva parmi les cités les plus appréciées des peintres. Matsys, en tant que membre de la guilde d'Anvers, fut l'un de ses plus célèbres représentants.

La légende raconte que Matsys, alors forgeron à Louvain, tomba amoureux de la fille d'un peintre. En se tournant vers la peinture, il pensait pouvoir conquérir son amour. Une version plus vraisemblable qui explique comment Matsys décida de changer de carrière repose sur son père, Josse Metsys, un horloger et un architecte de la municipalité de Louvain. Josse arrivait à un âge où la question de sa succession devenait importante et lequel de ses deux fils (Quentin ou Josse) allait reprendre les activités paternelles. C'est finalement Josse qui se consacra à l'horlogerie tandis que Quentin se tournait vers la peinture.

À ce jour, on ne sait pas qui exactement a enseigné la peinture à Matsys, mais son style semble dériver des techniques de Dirk Bouts qui apporta à Louvain l'influence de Memling et van der Weyden. Quand Matsys s'installa à Anvers à l'âge de 25 ans, son propre style contribua de manière significative au renouveau de l'art flamand dans la lignée de van Eyck ou van der Weyden.

Inspiré par Matsys : la reine dans Alice au pays des merveilles, par John Tenniel (1865)
Inspiré par Matsys : la reine dans Alice au pays des merveilles, par John Tenniel (1865)

Ce qui caractérise la peinture de Matsys est la piété de ses œuvres, un héritage des écoles précédentes. Ce sentiment est renforcé par un réalisme qui parfois favorisait le grotesque comme dans la « Vieille femme grotesque » aussi connue sous le nom de « Portrait d'une vieille femme ». Ce portrait a été probablement conçu sans réelle ressemblance avec une personne vivante bien que certains affirment qu'il s'agirait du portrait de Margarete Maultasch, comtesse du Tirol. Cette femme a par ailleurs inspiré Lewis Carroll pour le personnage de la reine dans Alice au pays des merveilles [1].

Les visages des paysans présents dans les tableaux de Jan Steen ou d'Ostade reprendront plus tard les traits difformes des personnages de Matsys. Celui-ci tira des œuvres de van der Weyden la rigueur des contours et le soin pour le détail. De Van Eyck et de Memling, Matsys reprit les techniques basées sur la richesse des pigments transparents ainsi que les effets d'optique. Dans le « Prêteur et sa femme », il place un miroir semblable à celui des Époux Arnolfini de Van Eyck.

[modifier] Arrivée à Anvers

Matsys quitta Louvain en 1491 et devint un maître au sein de la guilde des peintres d'Anvers. Ses peintures reposent parfois sur la caricature et les oppositions. Il accentue la mélancolie des saints, la tendresse de la Vierge vis-à-vis de son enfant, et en contrepartie les mimiques brutales et les grimaces des geôliers et des bourreaux. Il voue une attention particulière à l'expression des personnages.

On suppose qu'il connaissait le travail de Léonard de Vinci sous la forme de reproductions circulant dans les rangs des écoles nordiques. Particulièrement habile en tant que portraitiste, Matsys réalisa entre autres des œuvres à l'effigie de l'empereur Maximilien Ier du Saint Empire, de l'évêque Stephen Gardiner ainsi que de Paracelse. Il fut influencé dans cet art par ses contemporains Lucas van Leyden et Jan Mabuse. On pense qu'il entretenait des liens avec les peintres allemands dont Holbein. Dürer se déplaça à Anvers pour le rencontrer en 1520. Matsys s'occupa des enfants du peintre Joachim Patinir (mort en 1524) qui a probablement contribué à certains des paysages présents dans les toiles de Matsys.

Matsys est mort à Anvers en 1530. La foi qu'il avait su transmettre au travers de ses peintures fut fatale à ses proches. En 1543 à Louvain, sa sœur Catherine fut enterrée vivante près de la cathédrale et son mari fut décapité pour avoir lu la Bible, une offense en cette époque trouble. Le fils de Quentin Matsys, Jan Matsys (1510-1575) [2], hérita des techniques de son père sans toutefois l'égaler. Ses travaux les plus anciens remontent à 1537 avec notamment une toile intitulée Saint Jérôme. La dernière de ses œuvres, La Guérison de Tobias en 1564, montre son évolution et les tentatives pour se détacher du style paternel. Un autre fils de Matsys, Cornelis, fut également peintre [3].

[modifier] Quelques œuvres dans les musées

[modifier] Divers

L'astéroïde (9569) Quintenmatsijs a été nommé en son honneur.

On retrouve son effigie dans Les effigies des peintres célèbres des Pays-Bas de Dominique Lampson.

[modifier] Références

  1. LA BOÎTE À IMAGES : LA DUCHESSE D'ALICE
  2. Biography
  3. Biography

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Quentin Metsys.