Psychokinèse

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La psychokinèse ou psychokinésie (PK) correspond à l’interaction d’un individu avec son environnement, d'une manière non conforme à la science telle qu'elle est connue. Le mot psychokinésie ou psychokinèse est employé sous la forme psychokinesis en anglais mais en français, on emploie le mot « télékinésie » (« TK »). Plus concrètement, il s'agirait de l'impact de facultés psychiques latentes et hypothétiques sur la matière physique. Un objet matériel pourrait par exemple être mis en mouvement (kinésie) par l'esprit (psyché). C'est un phénomène paranormal que les parapsychologues préfèrent qualifier de métapsychique, et dont l'existence n'est considérée comme une possibilité sérieuse que par très peu de scientifiques. Cependant, des recherches ont été effectuées dans ce domaine et certaines apportent des conclusions positives en ce qui concerne la « Micro-PK ».

La psychokinèse est étudiée en parapsychologie ou plus exactement en psilogie. La classification fournie par celle-ci et notamment par l'IMI (institut métapsychique international, organisme d'utilité publique) distingue :

  • La Bio-PK : psychokinèse sur la matière « vivante » (bactéries, cellules animales ou végétales) ;
  • La Micro-PK : influence de l'esprit pour choisir, les résultats d'un dés par exemple ou les nombres tirés aléatoirement (ex: faire en sorte que le lancé de dés fasse quatre ou autre) ;
  • La Macro-PK : psychokinèse sur la matière macroscopique, produisant donc des effets directement observables.

La position dominante au sein de la communauté scientifique est que la psychokinèse n'existe pas et que les effets macro-PK qui ont pu être observé (par exemple chez Uri Geller) relève de trucages d'illusionnistes. Plus particulièrement, les sceptiques considèrent que la parapsychologie a échoué dans son projet de prouver l'existence des phénomènes Psi.

Sommaire

[modifier] Les recherches parapsychologiques

[modifier] Dans le domaine de la micro-PK

La plupart des recherches effectuées en micro-PK utilisent des générateurs numériques aléatoires (GNA), qui produisent des nombres de façon aléatoire à partir d’un bruit électronique ou d’une source radioactive.

Pour étudier la microPk, les personnes versées dans cette activité effectuent :

  • des tests de contrôle dans lesquels les GNA fonctionnent seuls,
  • des tests avec un sujet psi qui tente d’influencer les résultats des GNA.

Les sujets tentent généralement d’influencer un GNA à travers une interface « ludique » : le but va être, par exemple, de faire s’allumer des diodes, gérées par le GNA, le plus souvent possible. On compare ensuite les résultats de façon à déterminer si, statistiquement, les résultats du GNA influencé par le sujet correspondent au hasard ou non. Dans le cas de la recherche avec les diodes, on étudie si elles se sont allumées plus souvent en présence d’un sujet psi.

Plusieurs centaines d'activités de ce type ont été effectuées à l’heure actuelle, à commencer par celles d’Helmut Schmidt, physicien, qui a le premier introduit la méthode des générateurs de nombres aléatoires. Il prétend avoir obtenu des résultats significatifs [1],[2],[3].

Dean Radin et Diane Ferrari ont collecté 148 études expérimentales portant sur la psychokinèse. L’effet global obtenu aurait une petite taille d’effet de p=0,5016 [4].

Les sceptiques considèrent cependant, à l'inverse de Dean Radin et co., que l'utilisation de la technique de la Méta-analyse en parapsychologie est fallacieuse: en effet, pour prouver l'existence du Psi, il faudrait que chaque expérience prise indépendamment aie une taille d'effet non négligeable, et pas uniquement lorsqu'on fait une méta-analyse en incluant une sélection d'expériences plus ou moins similaires les unes avec les autres (surtout quand on pense à l'Effet Tiroir. Or, les expériences individuelles en parapsychologie ont, quand elles ont la chance d'obtenir un effet significatif, ont toujours une taille d'effet faible, ce qui est insuffisant pour prouver l'existence du phénomène allégué.

Durant la période 1969-1984, 332 expériences utilisant des générateurs de nombres aléatoires ont été effectuées. Leurs auteurs prétendent avoir obtenu, sur l’ensemble, une valeur très significative de p = 10 –43.[5].

Les résultats combinés de 597 études expérimentales utilisant des générateurs de nombres aléatoires, sur une période allant de 1959 à 1987, auraient donné une valeur de p = 10-12. Les 235 études contrôles ont donné lieu à des résultats en adéquation avec le hasard. L’effet total reste cependant faible avec 51 % de réussite au lieu des 50 % attendus par le simple fait du hasard.[6]

Fiona Steinkamp a mis en place 357 études expérimentales et 142 études de contrôle. Le Z (Stouffer) pour les études expérimentales était de 13,09 mais pondéré à la taille de l’étude, il atteignait 2,70, p = 0,004, avec une très petite taille d’effet de p = 0,50003. Les sujets doués auraient significativement mieux réussi. [7]

Dans les années 1990, Helmut Schmidt a voulu répondre aux critiques en faisant participer des sceptiques à une série d’expériences : ces études ont été reconduites à 5 reprises avec, à l’issue d’une étude cumulative, p < 1/12000[réf. nécessaire].

[modifier] Dans le domaine de la macro-PK

On distingue en particulier au sein de la macro-PK :

  • Les phénomènes spontanés de type "poltergeist" : Il s'agit généralement d'une famille au sein de laquelle se produisent soudainement des phénomènes paraissant inexpliqués : bruits, objets qui semblent se déplacer seuls, etc. On remarque le plus souvent au sein de ces familles un adolescent en difficulté qui exprime de cette façon son malaise. Un certain nombre de cas de poltergeist ont été étudiés par des scientifiques. On remarquera en particulier les études de Bender, Roll, Persinger, Gregory et Resch. Il est difficile de savoir s'il s'agit réellement d'interactions de type PK ou bien de fraudes effectuées par les sujets présents.
  • Les "sujets PK" : On appelle sujet PK une personne censée avoir des capacités PK au niveau macroscopique. L'image la plus populaire est celle de la torsion de cuillère. Ce domaine est particulièrement controversé. Les sujets PK ont généralement des personnalités très particulières et ont quasiment tous été pris à tricher au moins une fois. Pour certains, cela fait la preuve que ces sujets sont tous des imposteurs qui n'ont pas réellement de capacités PK. Pour d'autres, ces sujets PK en viennent à tricher car n'arrivant pas à produire l'effet attendu à chaque fois, ils le créent artificiellement pour éviter d'être ridiculisés lorsqu'ils n'y arrivent pas.

[modifier] Dans le domaine de la bio-PK

On distingue en particulier au sein de la bio-PK :

  • L'influence sur des cellules végétales ou animales : Lors de ce type d'expériences, les auteurs utilisent par exemple des cultures de bactéries. Certaines sont utilisées comme cultures contrôle et ne sont pas influencées tandis que d'autres seraient influencées par un sujet. On compare ensuite les différentes cultures afin de déterminer si les hypothèses de départ concernant un éventuel effet PK ont été confirmées.
  • Les "guérisons psychiques" : il s'agirait d'une guérison par l'intermédiaire de capacités de type bioPK. De récentes "expériences" ont été effectuées aux États-Unis sur "l'influence de la prière". Les résultats de ces travaux sont très controversés. Certaines de ces études auraient donné des résultats probants, d'autres au contraire n'ont rien donné.

Il existe au total environ 130 publications dans le domaine de la Bio-pk.

[modifier] Les théories

Sceptiques et parapsychologues s’accordent pour dire qu’un effet a été mis en évidence lors des recherches effectuées dans le domaine de la psychokinèse même si les expériences obtiennent des résultats différents d'un laboratoire à l'autre (rendant les phénomènes PK irreproductibles et aléatoires). Est-ce que la psychokinèse est prouvée scientifiquement pour autant ? Non, car les interprétations des résultats divergent, et la principale cause à cela est que les résultats de ces recherches n’ont pas été reproduits de façon homogène et surtout, il n’y a pas de théorie permettant d’expliquer de façon causale les résultats de ces expériences. C’est pourquoi, les chercheurs ne peuvent à l’heure actuelle que proposer diverses hypothèses afin de rendre compte de ces résultats.

[modifier] La position dominante dans la communauté scientifique

La position dominante au sein de la communauté scientifique est que la psychokinèse n'existe pas. Les sceptiques ont déboulonné encore et encore les médiums prétendant être capable de psychokinèse, en démontrant qu'ils utilisaient des trucs de prestidigitation. Le plus célèbre de ces déboulonnages fut celui de Uri Geller, réalisé par le magicien James Randi. Le Projet Alpha (impliquant des tests de sujets prétendument capables de psychokinèse), toujours du même James Randi, a démontré que les protocoles expérimentaux en parapsychologie était insuffisamment sécurisé contre les trucs de prestidigitation.

Les chercheurs participants du scepticisme scientifique pensent que les résultats obtenus en parapsychologie ont en particulier pour origine des biais au niveau des protocoles, des concordances hasardeuses, des manipulations statistiques erronées, des erreurs d'interprétations, voire parfois des falsifications de données. Les différents résultats obtenus ne feraient donc pas la preuve de l'existence de ces phénomènes mais correspondraient simplement à des artefacts. Les sceptiques considèrent que les recherches en parapsychologie prouvent bien plus l'inexistence des phénomènes psi que leur existence.

[modifier] L’hypothèse quantique

La deuxième hypothèse est de penser que ces résultats sont bien le signe d’une interaction de type PK entre un sujet et son environnement. Cependant, cette théorie reste hypothétique dans la mesure où elle ne peut pas être expliquée à l’aide d’une théorie physique classique. Certains physiciens supposent ainsi qu’il y aurait une possibilité pour un sujet d’interagir avec son environnement au niveau quantique selon son intentionnalité. C’est notamment l’avis du prix Nobel de physique Brian Josephson [réf. nécessaire]. De telles théories sont bien entendu à prendre avec de grandes précautions mais ne sont pas à exclure au vu des résultats obtenus. Voir à propos des différentes interprétations de la mesure quantique :

[modifier] Le Projet Alpha

Icône de détail Article détaillé : Projet Alpha.

Le projet Alpha est un vaste canular fomenté par le magicien James Randi destiné à mettre en évidence les faiblesses expérimentales des laboratoires de recherche en parapsychologie. Il a proposé à une équipe de chercheurs deux soi-disant sujets psi, en réalité des prestidigitateurs qui ont manipulé les résultats pendant plusieurs années, bernant les parapsychologues et révélant les faiblesses des protocoles expérimentaux utilisés en parapsychologie.

D'un point de vue épistémologique, ce canular ne permet toutefois pas de conclure que les phénomènes psi sont inexistants (c'est de toute façon impossible car la parapsychologie n'est pas réfutable) mais il remet en cause l'ensemble des résultats supposés prouver l'existence de tels phénomènes et affecte profondément la crédibilité des études « sérieuses » de la parapsychologie.

[modifier] Références

  1. Schmidt, H., (1969), « Quantum processes predicted ? », dans New Scientist, 16 October, p.114-115.
  2. Schmidt, H., (1969), « Precognition of a quantum process », dans Journal of Parapsychology, no 33, p.99-108.
  3. Schmidt, H., (1993), « Observation of a psychokinetic effect under highly controlled conditions », dans Journal of Parapsychology, no 57, p.351-372.
  4. Radin, Dean., & Ferrari, D. C. (1991), « Effects of consciousness on the fall of dice. A meta-analysis », dans Journal of Scientific Exploration, no 5, p.61-84
  5. Radin, D. I., May, E. C. & Thomson, M. J., (1986), « Psi experiments with random number generators : Meta-analysis Part 1 », dans D. H. Weiner & D. I. Radin (Edit.s) Research in Parapsychology, 1985, pp. 14-17. Metuchen. NJ., Scarecrow Press.
  6. R. Nelson et D. Radin, (1989), « Statistically robust anomalous effects : Replication in random event generator experiments », dans Research in Parapsychology, éd. L. Henckle & R. E. Berger, 23-26 Metuchen, NJ : Scarecrow Press.
  7. Steinkamp, F., Boller, E., & Bösch, H., (2002), « Experiments examining the possibility of human intention interacting with random number generators : A preliminary meta-analysis », Proceedings of the 45th Convention of the Parapsychological Association, Paris, pp. 256-272.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Vidéos

Vidéos sceptiques:

[modifier] Bibliographie

  • Jeffers, S. (2003). Physics and claims for anomalous effects related to consciousness. Dans Alcock, J., Burns, J., Freeman, A. (Eds.). Psi Wars - Getting the grips with the paranormal. Journal of Consciousness Studies, vol. 10, n°6-7.
  • Théodore Flournoy, Apparences supranormales : Phénomènes physiques, Des Indes à la planète Mars. Étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie, Chapitre X - §II, Éditions Alcan et Eggimann, Paris et Genève, 1900.
  • ENCYCLOPEDIE DU PARANORMAL de Jean-Pierre Girard, Ed. Trajectoire, Introduction de Rémy Chauvin, Préface d'Emmanuel Ransford, Avril 2005
  • Le pouvoir de la pensée, Les secrets de la psychokinèse de Jean-Pierre Girard, présenté par Philippe Wallon, Editions Les Presses du Châtelet, parution : 01/06/2005

[modifier] Liens internes