Pouvanaa Oopa

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Pouvana'a a Oopa Tetuaapua (né le 10 mai 1895 à Huahine, îles Sous-le-Vent — décédé le 10 janvier 1977) est un homme politique de la Polynésie française. Son décès correspond à la création peu après, par Oscar Temaru, du Front de libération de la Polynésie. Il est considéré par le Tavini comme le « père du nationalisme tahitien ».

Très tôt, il quitte l'école (avant 10 ans). De confession protestante, il évolue dans un milieu religieux où la connaissance de la Bible fera de lui plus tard un orateur remarqué. En janvier 1918, il part en France métropolitaine pour intégrer le Bataillon mixte du Pacifique et participer à la Première Guerre mondiale. Pouvanaa joue un rôle important dans le ralliement des Établissements français de l'Océanie à la France libre en 1940. Mais en s'opposant à l'administration, il est condamné à l'exil dans les îles éloignées des EFO.

Après la Seconde Guerre mondiale, il fonde le « Comité Pouvanaa » qui réclame une profonde modification des rapports entre la France et ce territoire. En juillet 1947, accusé de complot contre la sûreté de l'État et d'obstruction à la venue de fonctionnaires métropolitains, il est arrêté, jugé puis acquitté en novembre.

Élu député en octobre 1947, il fonde le RDPT (Rassemblement des populations tahitiennes) qui dominera la vie politique locale jusqu’en 1958 et qui sera parfois considéré comme un parti communiste déguisé. Sans prôner ouvertement l'indépendance, les objectifs du RDPT sont d'obtenir l'autonomie et de lutter contre les capitalistes. Il est notamment appuyé par les coopératives et les syndicats. Il est réélu en 1951 avec 72 % des voix puis en 1956 avec 58 % des voix. En décembre 1957, Pouvana'a est élu vice-président du Conseil de gouvernement grâce au statut résultant de la loi-cadre Defferre.

Il fait campagne pour le « non » au référendum du 28 septembre 1958 (64 % de « oui »). Le 11 octobre 1958, il est accusé d'avoir tenté, à l'aide de ses partisans, d'incendier Papeete. Il est condamné à 8 ans de réclusion criminelle et à 15 ans d'interdiction de séjour en Polynésie pour « complicité de destruction d'édifices et détention d'armes et de munitions sans autorisation ». Il a été déchu de son mandat de député le 12 février 1960. Grâcié, il rentre à Tahiti en novembre 1968. Amnistié en 1971, il est élu sénateur, poste qu'il détient jusqu'à sa mort en 1977.

Au Sénat, il était membre de la commission des affaires culturelles et membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès (élu le 26 septembre 1971, fin de mandat lors de son décès).

Il est parfois surnommé le « Metua », père de la nation.

[modifier] Référence bibliographique

  • Pouvanaa a Oopa, victime de la raison d'État : les documents parlent / Jean-Marc Régnault. - Papeete : Les Éd. de Tahiti, 2003. - 164 p. ISBN 2-907776-24-X

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