Politique des Alpes-de-Haute-Provence

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Le département des Alpes-de-Haute-Provence présente une tradition électorale marquée à gauche.

En effet, depuis la fin de la Première Guerre Mondiale, il est le plus souvent représenté, tant au Sénat qu'à l'Assemblée Nationale, par des élus issus soit du PCF, soit, surtout, du courant socialiste, par la SFIO puis le PS, ou par le courant radical.

L'origine de cette tradition vient notamment de l'impact de l'installation de la grande usine chimique de Saint-Auban (cf. ci-dessous) qui a constitué le terreau de l'organisation politique de la gauche dans le département comme du mouvement syndical.[réf. nécessaire] La centrale électrique de Sainte-Tulle a également fourni de nombreux militants aux organisations de gauche. On peut aussi évoquer les solides traditions républicaines, comme l’illustre la résistance au coup d'État du 2 décembre 1851 en Provence. La tradition de gauche s'est aussi manifestée dans le monde rural, puisque l'ensemble des cantons dédiés à l'agriculture ont, très tôt, manifesté une inclination à voter pour des candidats républicains.

Seule exception dans le département : le secteur de Barcelonnette, territoire d'émigration mais aussi lieu de garnison des chasseurs alpins dans le département. Ce secteur, profondément catholique, a longtemps opté pour des élus conservateurs dont l'un des plus connus est l'ancien ministre de la IIIe République, Paul Reynaud.

Une définition des choix politiques de la population départementale est souvent ainsi traduite : plus l'altitude s'élève, plus le suffrage populaire penche à droite...

La Seconde Guerre Mondiale a fait du département l'un des hauts lieux de la Résistance. Sur toute la vallée de la Durance, et dans les zones montagneuses du territoire départemental, la Résistance s'est profondément ancrée et organisée, comme en témoigne par exemple l'oeuvre de René Char, (Feuillets d'Hypnos).

À la Libération, le département a marqué profondément son ancrage à gauche qui n'a pas vraiment été mis en question depuis.

Ainsi, si, en 1958, un député gaulliste fut élu sur la circonscription de Digne, la gauche a détenu les deux sièges du département de 1962 à 1986 sans interruption. D'ailleurs, de 1962 à 1978, les deux sièges furent occupés par les mêmes titulaires, l'un issu du parti socialiste, l'autre du parti radical, puis du parti radical de gauche. Au demeurant, ce député radical avait déjà été élu en 1936, sous l'étiquette Front Populaire.

La droite n'a pu occuper l'un des mandats du département qu'à la faveur de l'élection au scrutin proportionnel de 1986, puis de sa victoire écrasante lors des élections de 1993. Une évolution, peut être temporaire, a toutefois été constatée en 2007, puisque, pour la première fois dans l'histoire politique locale, un député de droite élu lors du précédent scrutin (en 2002) a été réélu à l'Assemblée Nationale. Cet élu, Daniel Spagnou, maire de Sisteron, est assez représentatif de la droite locale, puisqu'il est né à Barcelonnette.

L'autre siège est occupé par le président du Conseil général, Jean-Louis Bianco, ancien ministre de François Mitterrand. Au Sénat, le département est représenté par Claude Domeizel, Maire socialiste de Volx.

Il est également, depuis plusieurs années, président du Conseil d'administration de la CNRACL.

S'agissant des autres scrutins nationaux, le département a longtemps choisi le candidat de gauche aux élections présidentielles. François Mitterrand a ainsi obtenu la majorité des suffrages des habitants du département en 1974, comme en 1981 et 1988, dépassant dans les deux derniers cas la barre des 53 % des voix.

En 1995, Jacques Chirac est parvenu en tête au second tour de l'élection présidentielle avec un score légèrement supérieur à 52 %, quoiqu'inférieur à son score national. En 2002, c'est Jean-Marie Le Pen qui est arrivé en tête au premier tour. Enfin, en 2007, c'est Nicolas Sarkozy qui est parvenu en tête au premier tour, avec près de 30 % des voix et 53,2 % au second tour. Est ce le signe d'une évolution politique du département ?

Sur le plan local, la majorité de gauche du Conseil général est particulièrement forte, avec 21 sièges sur 30 et il n'est pas impossible que le prochain renouvellement cantonal ne conduise à un nouveau renforcement de cette majorité.

Lors des élections régionales de 2004, la liste de la gauche est arrivée nettement en tête avec 53 % des suffrages, après avoir dépassé les 40 % au premier tour. Le résultat de cette liste était d'ailleurs le score le plus élevé des six départements de la Région.

On notera également la forte tradition civique du département, puisque la participation électorale a dépassé les 87 % au second tour de l'élection présidentielle de 2007.

Sur les référendums européens, le département a voté Non lors de la consultation sur le Traité de Maastricht à 51,6 % (majorité de 2 238 voix) et Non lors de la consultation sur le Traité constitutionnel européen à 60,3 % (majorité de 16 575 voix).

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