Utilisateur:Poelmans

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

A Bruxelles, au théâtre de la Monnaie, le 25 août à l'occasion des 59 ans du Roi Guillaume, a lieu la représentation de la Muette de Portici , opéra en 5 actes de Daniel Esprit Aubert , paroles de Eugène Scribe et de Germain Delavigne, qui exalte les sentiments patriotiques. Cette oeuvre qui transporte à la scène la révolte du peuple de Naples contre la domination espagnole au 17e siècle avait été exécutée avec succès à Paris deux ans auparavant. Cliquez ici pour le texte de La Muette de Portici

La similitude des situations fit que l'assistance se passionna pour Massianello, le pêcheur d'Amalfi,chef de l'insurrection Le duo de l'Amour sacré de la Patrie chanté au deuxième acte dans la scène 2 par Massianello et son ami Pietro, avait échauffé un public enthousiaste

MASANIELLO et PIETRO Mieux vaut mourir que rester misérable! Pour un esclave est-il quelque danger? Tombe le joug qui nous accable. Et sous nos coups périsse l'étranger!

Amour sacré de la patrie Rends nous l'audace et la fierté A mon pays je dois la vie Il me devra la liberté

lorsqu'au troisième acte dans la scène 4 Massianello, joué par le ténor Lafeuillade, au son du tocsin, brandit une hache et chante:

Va dire aux étrangers que tu nommes tes maîtres Que nous foulons aux pieds leur pouvoir inhumain N'insulte plus, toi qui nous braves, A des maux trop longtemps soufferts. Tu crois parler à des esclaves et nous avons brisé nos fers

Le choeur reprend:

Non plus d'oppresseurs plus d'esclaves, Combattons pour briser nos fers

Les acteurs se lèvent en tirant leurs armes et désarment les soldats et le choeur chante

"Courons à la vengeance ! Des armes, des flambeaux ! Et que notre vaillance, Mette un terme à nos maux"

La salle se leva répétant: "Aux armes, aux armes ! ". Ce cri courut comme une traînée de poudre dans la foule qui sortit du théâtre en hurlant: "Au National ! Au National ! " Se répandant dans les rues ils se dirigèrent tous vers les bureaux du journal pro-orangiste de Libri Bagnano, rédacteur principal du National, qui soutenait les prétentions du Roi Guillaume contre les libéraux et les catholiques belges coalisés. L'établissement fut saccagé tout comme les maisons du Ministre de la Justice Van Mannen, du Directeur de la Police de Knyff et du Procureur du Roi Schuerrnans, tous partisans de la maison d'Orange. Le peuple belge d'alors en avait assez de subir les vexations et les inégalités, l'injustice et l'impôt.

Déjà dans les rues, des mains anonymes avaient placardé des affiches sur lesquelles ont pouvait lire:

SAMEDI: ILLUMINATIONS DIMANCHE: FEU D'ARTIFICE LUNDI: REVOLUTION"


La révolte grondait. Elle éclata et nous donna notre indépendance. Je vous renverrai à vos livres d'histoire pour en connaître tous les détails.


Les airs que l'on chante au berceau d'un peuple, ne sont pas des mélopées qui endorment mais des coups de clairon qui réveillent.

La Brabançonne fut ce coup de clairon.


Au café "A l'Aigle d'Or" tenu par Cantoni, Rue de la Fourche près de la Place de la Monnaie, JENNEVAL déclame devant ses amis réunis en cette journée de début septembre 1830, les vers de LA BRABANCONNE qu'il vient d'écrire et que VAN CAMPENHOUT qui en composa la musique leur chantera peu après. Jenneval composa plusieurs versions du "Chant national belge", versions qu'il adapta au fur et à mesure de l'évolution des événements. Dans la première version, le texte est franchement pro-orangiste. Jenneval a en effet écrit son texte sous l'empire d'une croyance assez répandue à l'époque, d'un compromis encore possible avec la Hollande, du triomphe pacifique des revendications des Belges et d'un accommodement avec le Roi Guillaume. Il demande à Guillaume d'Orange, souverain des Pays-Bas, de donner satisfaction au peuple belge qui continue à le respecter. La personnalité du Roi n'est donc pas en cause à cette époque, c'est toujours une révolte et pas encore une révolution. Voici sa première version de la Brabançonne, elle se veut un avertissement au Roi

Dignes enfants de la Belgique Qu'un beau délire a soulevés, A votre élan patriotique De grands succès sont réservés. Restons armés, que rien ne change! Gardons la même volonté, Et nous verrons fleurir l'Orange Sur l'arbre de la Liberté

Au cris de mort et de pillage, Des méchants s'étaient rassemblés, Mais votre énergique courage Loin de vous les a refoulés. Maintenant, purs de cette fange, Qui flétrissait votre cité, Amis, il faut greffer l'Orange, Sur l'arbre de la Liberté,

Et toi dans qui ton peuple espère, Nassau, consacre enfin nos droits; Des Belges en restant le père, Sur l'arbre de la Liberté. Tu seras l'exemple des rois. Abjure un ministère étrange, Rejette un nom détesté, Et tu verras mûrir l'Orange

Mais malheur si de l'arbitraire, Protégeant les affreux projets, Sur nous du canon sanguinaire Tu venais lancer les boulets ! Alors, tout est fini, tout change, Plus de pacte, plus de traité, Et tu verras tomber l'Orange, De l'arbre de la Liberté.

Le courant d'opinion changea très vite cependant, face à l'intervention des troupes armées. Puisque ce Roi nous méprise, jetons-le dehors et avec lui son armée.

Les troupes hollandaises ne résistèrent pas fort longtemps, face à la ferme volonté des milices belges, venues pour combattre, tant de Bruxelles que du reste du pays, entre autres de Liège d'où les volontaires partirent le 4 septembre 1830, menés par Rogier et accompagnés du célèbre Charlier-à-la-jambe-de-bois, historique canonnier.


Jenneval modifia son texte et écrivit une deuxième version supprimant du texte original tout ce qu'il contenait de conciliant pour la Maison d'Orange. C'est cette version que le compositeur Van Campenhout chanta ce soir du 28 septembre dans l'estaminet de Cantoni.

Qui l'aurait cru …de l'arbitraire, Consacrant les affreux projets, Sur nous de l'airain militaire, Un Prince a lancé les boulets C'en est fait ! Oui Belges tout change Avec Nassau plus d'indigne traité La mitraille a brisé l'Orange Sur l'arbre de la Liberté

Trop généreuse en sa colère, La Belgique vengeant ses droits D'un Roi, qu'elle appelait son père, N'implorait que de justes lois, Mais lui dans sa fureur étrange Par le canon que son fils a pointé Au sang belge a noyé l'orange Sous l'arbre de la liberté !

Fiers Brabançons peuple de braves, Qu'on voit combattre sans fléchir, Du sceptre honteux des bataves Tes balles sauront t'affranchir. Sur Bruxelles, aux pieds de l'archange Son Saint Drapeau pour jamais est planté Et fier de verdir sans l'orange, Croît l'arbre de la liberté.

Et vous, objet de nobles larmes, Braves, morts au feu des canons, Avant que la patrie en armes Ait pu connaître au moins vos noms Sous l'humble terre où l'on vous range Dormez martyrs, bataillon indompté, Dormez en paix, loin de l'orange Sous l'arbre de la liberté.



Lors de sa première rédaction, Jenneval avait fait imprimer ses vers chez Jorez, 6 rue au Beurre, et voulut les intituler "La Bruxelloise", mais l'éditeur lui faisant remarquer que ce titre existait déjà, il finit par opter pour "La Brabançonne"

Pendant que Van Campenhout composait sa musique, l'éditeur crut bon de sa propre initiative d'ajouter "Air des Lanciers Polonais " qui était en vogue à l'époque, ce qui amena plus tard à la fausse conclusion que Van Campenhout avait copié cette musique.

La première version de La Brabançonne fut chantée en public par le ténor qui s'était déjà illustré dans la Muette de Portici, le soir du 12 septembre 1830, peu avant la mort de Jenneval C'était un méridional plein de fougue que ses frasques et sa belle voix avaient rendu populaire et qui était alors âgé de 31 ans. La seconde version de Jenneval ne subsista que quelques années. Elle fut en effet encore modifiée en 1860. Le texte que nous lui connaissons aujourd'hui, moins belliqueux, est certainement l'œuvre de plusieurs collaborateurs anonymes auxquels est resté attaché le nom de Charles Rogier alors premier ministre et qui adoucit fortement les paroles virulentes de Jenneval écrites dans l'effervescence et qui sentaient trop la poudre.

Seul le quatrième couplet est chanté

O dierbaar België, o heilig land der vaad'ren, Onze ziel en ons hart zijn U gewijd, Aanvaard ons kracht en het bloed van ons aad'ren, Wees ons doel in arbeid en in strijd, Bloei, o land, in eendracht niet te breken, Wees immer u zelf, en ongeknecht, Insérer un texte non formaté iciHet woord getrouw dat g' onbevreesd moogt spreken. Voor Vorst, voor Vrijheid en voor Recht. Het woord getrouw dat g' onbevreesd moogt spreken. Voor Vorst, voor Vrijheid en voor Recht, Voor Vorst, voor Vrijheid en voor Recht.

O Vaderland, o edel land der Belgen, Zo machtig steeds door moed en werkzaamheid, De wereld ziet verwonderd uwe telgen, Aan 't hoofd van kunst, van handel, nijverheid. De vrijheidszon giet licht op uwe wegen, En onbevreesd staart gij de toekomst aan. Gij mint uw Vorst, zijn liefde stroomt u tegen, Zijn hand geleidt u op de gloriebaan. Gij mint uw Vorst, zijn liefde stroomt u tegen, Zijn hand geleidt u op de gloriebaan. |: Zijn hand geleidt u op de gloriebaan.

Juicht Belgen, juicht in brede vol' akkoorden Van Haspengouw tot aan het Vlaamse strand, Van Noord tot Zuid, langs Maas- en Scheldeboorden, Juicht, Belgen juicht, door gans het Vaderland. Een man'lijk volk moet man'lijk kunnen zingen, Terwijl het hart naar eed'le fierheid streeft. Nooit zal men ons van onze haard verdringen Zolang een Belg, 't zij Waal of Vlaming leeft. Nooit zal men ons van onse haard verdringen Zolang een Belg, 't zij Waal of Vlaming leeft. Zolang een Belg, 't zij Waal of Vlaming leeft.



Ô Belgique! Ô Mère chérie! A toi nos coeurs, à toi nos bras A toi notre sang, ô Patrie Nous le jurons, tous, tu vivras Tu vivras, toujours grande et belle Et ton invincible unité Aura pour devise immortelle Le Roi, la Loi, la Liberté (Ter)

Après des siècles, des siècles d'esclavage, Le belge sortant du tombeau A reconquis par son courage Son nom ses droits et son drapeau. Et ta main souveraine et fière, Peuple désormais indompté, Grava sur ta vieille banière : "Le Roi, la Loi, la Liberté" (Ter)

Marche de ton pas énergique, Marche de progrès en progrès! Dieu qui protège la Belgique Souris à tes males succès. Travaillons! Notre labeur donne A nos champs la fécondité Et la splendeur des arts couronne Le Roi, la Loi, la Liberté (Ter)

Ô Belgique! Ô Mère chérie! A toi nos coeurs, à toi nos bras. A toi notre sang, ô Patrie Nous le jurons tous, tu vivras. Tu vivras toujours fière et belle, Plus grande en ta forte unité Gardant, pour devise éternelle Le Roi, la Loi, la Liberté (Ter


JENNEVAL, Image manquante Http://www.arquebusiers.be/divers/jenneval.JPG Image:http://www.arquebusiers.be/divers/jenneval.JPG

de son vrai nom Hippolyte Louis Alexandre Dechez (ou Dechet), Lyonnais de naissance, il avait fait de la Belgique sa patrie d'adoption. Comédien, il apparut d'abord sur la scène a Ajaccio et à Marseille, puis en 1826 fut engagé à l'Odéon qu'il quitta pour Lille puis Bruxelles où il fut artiste à la Monnaie.

En 1828, engagé à la Comédie Française, il joua dans "Mérope" (tragédie de Scipione Maffei) et " L'Etourdi " (comédie de Molière).

Il quitta Paris après les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830 (les Trois Glorieuses qui mirent fin au règne de Charles X) pour rejoindre Bruxelles où il s'inscrivît parmi les membres de la Garde Urbaine qui voulaient maintenir l'ordre lors des troubles de la Révolution.

Héros de théâtre, il mourut en héros le 19 octobre 1830 en défendant Lierre dans le Corps d’Armée de NIELLON, entre Lierre et Malines, la tête emportée par un boulet hollandais.

Les patriotes dont il porte l'uniforme sur la gravure lui firent des funérailles émues à sainte Gudule et à la Place des Martyrs.

François VAN CAMPENHOUT Image manquante Http://www.arquebusiers.be/divers/van-campenhout.gif Image:http://www.arquebusiers.be/divers/van-campenhout.gif


Ce bourgeois de Bruxelles y est né en 1779 Chanteur, compositeur et écrivain, il fit ses études musicales sous la direction du violoniste Pauwels. Il quitta l'emploi que son père lui avait trouvé dans le bureau d' un procureur, pour se lancer dans la carrière artistique. D'abord violoniste dans l'orchestre du théâtre de la Monnaie, puis ténor au théâtre de Gand, il obtint rapidement une réputation comme chanteur et fut applaudi dans des villes comme Bruxelles, Anvers, Brest, Paris, Amsterdam, La Haye, Rouen, Lyon et Bordeaux. En 1828, il avait terminé sa carrière dramatique et était venu se fixer à Bruxelles où il fut chef de musique à la Grande Harmonie. On retiendra certaines de ses créations comme les opéras "Grotuis" ou le Château de Lovesteyn", le "Passe~partout", et "L'heureux mensonge" joués à l'étranger, un ballet; "Diane et Endymion" et une cantate en l'honneur de Corneille, ainsi qu'une variété d'œuvres, opéras, chœurs, cantates, messes, symphonies, etc..., restées inédites après sa mort en 1848. Son oeuvre la plus marquante restera sans conteste la musique de La Brabançonne qu il composa pour accompagner les vers de Jenneval.


Image manquante Http://www.arquebusiers.be/divers/rogier2.jpg Image:http://www.arquebusiers.be/divers/rogier2.jpg

INAUGURATION EN 1930 DU MONUMENT DE LA BRABANCONNE cent ans près les journées de septembre 1830, un monument est élevé à la gloire des couplets de Jenneval et de Van Campehout, Place Surlet de Chokier à Bruxelles Mme Delvair de la Comédie Française déclame une "Ode à la Brabançonne". En médaillon, Charles Rogier un des premiers hommes d'état belge qui remania en 1860 les vers de Jenneval

Image manquante Http://www.arquebusiers.be/divers/Brabanconne-fr-partition.jpg Image:http://www.arquebusiers.be/divers/Brabanconne-fr-partition.jpg


En réalité, il n'existe pas de version officielle de "La Brabançonne". Différentes commissions ont été chargées d'examiner le texte et la mélodie de "La Brabançonne" et d'en établir une version officielle. Leurs travaux n'ont jamais abouti. Néanmoins, une circulaire ministérielle du Ministère de l'Intérieur du 8 août 1921 décrète que seule la 4e strophe du texte de Charles Rogier doit être considérée comme officielle, tant en français qu'en néerlandais (cfr. www.belgium.gov.be) Le texte de la partition ci-dessus quant à lui me semble un tantinet farfelu. Sur le site officiel de la Belgique, il était autrefois possible de télécharger la Brabançonne, c'est celle que vous entendez sur cette page. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, le portail national ne semble plus vouloir de notre hymne national, malgré une intervention auprès du webmaster. Si vous le désirez, afin de combler cette lacune, vous trouverez ci-dessous des liens qui vous permettrons de l'enregistrer en différentes versions


Télécharger la Brabançonne: Melodie 1 marche lente: http://ingeb.org/songs/obelgiqu.mid

Melodie2: http://ingeb.org/songs/obelgiq2.mid

Version harmonie: http://www.arquebusiers.be/music/brabanconne.wav.au

Version symphonique: http://www.arquebusiers.be/music/Brabançonne%202.wav Version pour harmonie avec la partition pour chaque instrument de Patrick Verhaegen; http://www.sibeliusmusic.com/cgi-bin/show_score.pl?scoreid=55832&storeid=-1&z=100&viewMode=fullwidth#scorchIsHere

©Marc Poelmans

[modifier] Liens

Fichier MIDI (5ko) (http://ingeb.org/songs/obelgiq2.mid)
http://www.arquebusiers.be/music/Brabançonne%202.wav Fichier AU (meilleure qualité) (570ko)]


Portail Musique - Accédez à la série des articles de Wikipédia concernant la musique. 

Récupérée de « http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Braban%C3%A7onne » Catégories: Hymne national | Belgique