Place Royale (Bruxelles)

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50°50′32″N 4°21′34″E / 50.84222, 4.35944

La place Royale
La place Royale

La colline du Coudenberg, où se trouve l'actuelle Place Royale (en néerlandais : Koningsplein) a été pendant près de sept siècles l'emplacement du château, puis de l'Ancien palais du Coudenberg, siège du pouvoir des ducs de Brabant.Elle était une des plus haute collines dominant la Senne.

Suite à un violent incendie qui ravage le palais en 1731, plusieurs projets de réaménagement de cet espace sont proposés : Annessens et Royet, entre autres, ont proposé un style de Place Royale classique. Mais ces ébauches restent en suspens durant de longues années, faute d'argent.

En 1774, pour fêter le 25e anniversaire du règne de Charles-Alexandre de Lorraine, on décide de la réalisation d'une statue. Comme il est hors de question de reconstruire un palais à cet endroit (entre-temps la cour s'était installée au palais d'Orange Nassau), cet espace est voué à la construction d'une place royale, ornée d'une statue du gouverneur et ne serait ainsi destinée qu'à représenter le pouvoir politique : la Place de Lorraine est inaugurée.

L'architecte Barré joua un rôle important dans l'élaboration du projet. Ses plans nous montrent qu'il comptait ouvrir la place sur une rue qui créerait un axe direct avec l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg, percée qui avait un but symbolique mais aussi urbanistique. Il imagina également d'autres percées qui sont encore présentes aujourd'hui (rue de la Régence, rue de Namur).

Mais ce plan fut modifié vers 1780 par l'architecte Joachim Zinner, qui imagina la mise en relation de la place avec le Palais de Charles de Lorraine et le parc de Bruxelles (abritant la statue de l'impératrice Marie-Thérèse). Ce nouveau quartier, conçu sur une structure reliant trois points stratégiques, visait à désengorger cette partie de la ville.

Par la suite, des portiques furent imaginés par Barnabé Guimard pour les percées, afin de donner au périmètre plus de cohérence.

La statue du gouverneur Charles-Alexandre de Lorraine est réalisée par Verschaffelt. La statue pédestre est préférée à la formule de la statue équestre, car elle représente moins l'autorité au sens contraignant du terme. C'est la statue d'un souverain éclairé, organisateur de ses territoires, et non plus une machine de guerre. La mise en valeur de la statue est assurée par le périmètre. Ainsi, la place, aux bâtiments réguliers rappelant l'harmonie des Lumières, constitue une sorte de niche architecturale pour la statue, lui évitant de flotter dans l'espace. Le vide qui se trouve entre les bâtiments et la statue n'est pas inutile, il a au contraire un rôle symbolique et politique, car c'est grâce à lui que la population va pouvoir faire l'expérience d'une proximité avec son souverain personnifié (et non plus une allégorie du pouvoir) et avec les règles de sociabilité en vigueur. Le vide permet au peuple d'entretenir une proximité quotidienne avec le pouvoir de la ville.

Sous la domination des révolutionnaires français, la statue est fondue et transformée en pièces de monnaie. Plus tard, on pensera à remplacer cette statue par un arbre de la Liberté.

Elle sera remplacée au XIXe siècle par une représentation de Godefroy de Bouillon, à une époque ou la jeune Belgique est en recherche de repères patriotiques. Cette statue équestre de Godefroid de Bouillon par Eugène Simonis est inaugurée le 15 août 1848 (sur le socle, on lit le 24 !) Le héros est représenté au moment où il part pour la première croisade: il agite l'étendard et crie Dieu le veut ! En 1897, on a encastré deux bas-reliefs en bronze dans le piédestal. L'un représente "l'assault de Jérusalem" conduit par Godefroid de Bouillon qui prit la ville le 15 juillet 1099. L'autre représente "les Assises de Jérusalem", recueil de lois et d'ordonnances qui n'ont jamais été promulguées par Godefroid !


Une nouvelle statue de Charles-Alexandre de Lorraine est érigée place du Musée.

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