Picheloup

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Picheloup est un lieu-dit situé sur la commune de Arnaud-Guilhem dans le département de la Haute-Garonne et la région Midi-Pyrénées.

Sommaire

[modifier] Croyances catholiques concernant ce lieu

[modifier] Première apparition

Le 23 juin 1859 la Vierge Marie serait apparue à quatre jeunes paysannes du village qui gardaient leur troupeau dans le bois communal dit de Picheloup : Félicie Cavé, Jeanne Sarlabous et deux soeurs, Marianne et Françoise Bernadet [1].

[modifier] Récit de l'une des voyantes

Le texte qui suit est la retranscription d'un manuscrit anonyme de 91 pages écrit en 1879 (rérérencé NDAG suivi des numéros de pages) retrouvé dans les archives du diocèse d'Auch en 2002 : "Visions et apparitions touchant Notre-Dame d'Arnaud-Guilhem" et aujourd'hui disponible en consultation[2].

« "En 1859, la veille de la fête de St Jean Baptiste, le 23 juin, Françoise (Bernadet) a vu la première, sur la souche d'un chêne qu'on venait de couper, une petite fille qui paraissait avoir de quatre à cinq ans. Elle avait auprès d'elle quatre petits enfants, deux de chaque côté qui étaient aussi petits qu'elle. Il n’y en avait pas de si jolie et de si bien habillée. Sa vue nous intimidait et nous n’osions rien lui dire. Enfin après l’avoir bien examinée, Françoise lui dit en patois, car nous ne savions pas du tout parler français : "Petite, comment t’appelles-tu ?" Elle répondit : "Je m’appelle Marie du Ciel". Françoise lui dit : "D’où es tu ? Es-tu de St Martory ?" Elle lui répondit : "Je suis du Ciel". Françoise lui dit : "Est-il bien beau le Ciel ?" Elle répondit : "Oh ! oui il est bien beau". Françoise lui dit : "Est-ce que nous irons au ciel nous autres ?" Elle répondit : "Si vous êtes sages et si vous ne faites pas de péchés". Françoise lui dit : "Pourquoi pleures-tu ? " Elle répondit : "Là sont les pécheurs qui me font pleurer parce qu'ils attachent tous les jours mon fils à la croix". Alors Françoise lui dit : "Ne pleure plus, va, demain je t'apporterai des cerises". Un petit sourire parut sur ses lèvres. Françoise lui dit encore : " Comment s'appelle un petit qui est là ?" Elle désignait la droite de la Sainte Vierge. Elle lui répondit : "Il s'appelle Pierre". - "Et celui-là?" demande Françoise en montrant la gauche. Elle répondit : "Il s'appelle Jean". Ceux-là regardaient la Sainte Vierge et les trois autres tenaient les yeux baissés et tous paraissaient bien tristes" Relation écrite par la voyante, Félicie Cavé (NDAG 1-4) »

[modifier] Prophétie dictée à Félicie

Prophétie dictée par la Sainte Vierge le 27 mars 1860 à Félicie Cavé.

"Voici, mon enfant, le secret que j'ai à vous confier. Je veux que cette lettre ne soit lue par personne avant le temps marqué. Le Pape sera persécuté, la ville sainte et le pouvoir temporel du Pape seront pris par Victor Emmanuel. Le Pape aura le coeur percé de douleur. Il verra l'abomination de la désolation dans la ville sainte. Les couvents seront détruits, les religieuses chassées, bafouées, la religion en grand danger et lui-même sera fait prisonnier. Les maux qui menacent mon peuple, s'il ne se convertit pas, sont la guerre, la peste et la famine ; la guerre s'étendra de l'orient à l'occident si mon peuple demeure incrédule ; l'Archevêque de Toulouse qui siégera alors pourra, s'il le veut, arrêter tous ces maux en faisant bâtir la chapelle que je demande qu'on m'élève à Arnaud-Guilhem parce que les pécheurs se convertiront et que mon fils sera désarmé. Si l'Archevêque refuse ce que je lui demande, il sera beaucoup châtié lui et tout son peuple, mais surtout lui qui aura eu les instances de mon fils. C'est moi, Marie, Mère des Douleurs, qui vous dit ces choses pour le salut de mon peuple". [3]

[modifier] Historique des événements

[modifier] Rapport avec l'Ordinaire du lieu

Aux dires des voyantes, des apparitions eurent lieu de nombreuses fois pendant dix-huit mois. Des curés de paroisses voisines venant à la tête de groupes nombreux, attirés par la renommées des événements, l'archevêque interdit formellement au Clergé de se rendre à Arnaud-Guilhem, qualifiant ces comportements de charlatanisme ridicule [4]

[modifier] Rapport avec la Police locale

Quelque temps après (date inconnue), les quatre jeunes filles furent citées à comparaître devant le Sous-Préfet de Saint Gaudens, en présence du Juge de Paix du canton, du Maire et du Greffier du Juge de paix. Elles furent interrogées séparément, menacées de prison puis renvoyées chez elles. [5]

[modifier] Le message

La Vierge Marie a demandé ultérieurement aux jeunes filles de faire construire une chapelle à l'endroit où elle s'était montrée la première fois, où elle serait honorée sous le vocable de Mère des Sept Douleurs. Elle a demandé également que soit construite une colonne de six pieds de haut, où une statue la représenterait debout, grandeur nature, avec sur la poitrine un coeur percé de sept glaives, et tenant dans sa main droite une couronne d'épines. Au pied de la colonne devront être gravés les mots : "Ce sont les pécheurs qui me font pleurer ; mais qu'ils viennent à moi, je suis la Mère de la Miséricorde, du pur Amour et de la sainte Espérance" [6]. Les messages dans le manuscrit original mentionnent cependant que c'est autour de la colonne qu'ils doivent être gravés en grosses lettres, non pas au pied, et que la chapelle doit être bâtie exactement sur le plateau au dessus du bois des apparitions.

Elle a affirmé que, dès le début des travaux, une source apparaîtrait près de la colonne, ce qui fut le cas aussi dès les évènements en 1859 mais la source tarit au moment où des dispositions humaines le préférèrent ainsi. Aujourd'hui (mai 2008), un bassin aménagé à flanc de coteau se remplit sans cesse et se déverse dans le ruisseau en contrebas. Dans la durée cependant, cette observation mériterait une plus ample expertise notamment quand les phases pluvieuses sont éloignées (mi-mai -08 : averses de grêle, orages sur le toulousain): Le dimanche 20 avril -08 au soir dans une accalmie après des déluges d'eau de plusieurs jours, il a été constaté que ce trou de pelleteuse se remplissait par deux drains à ses coins nord recevant de l'eau en infiltration et ruissellement des plateaux depuis la crête du village engendrant à son coin ouest un léger et unique écoulement se scindant ensuite par 2 tranchées faites de mains d'homme jusqu'au ruisseau de Bonnefont. Mi-décembre -07 le trou était presque sec, le fond masqué par des feuilles. Mi-février -08 l'eau y stagnait au fond.

[modifier] Vocations religieuses

Après dix-huit mois d'apparitions successives, la Vierge Marie dit aux voyantes de se préparer à faire leur première communion, puis à embrasser la vie religieuse, en suivant les conseils du curé de la paroisse de Pointis-Inard, leur curé étant décédé. Elles entrèrent toutes les quatre le 7 octobre 1861 (fête de Notre-Dame du Rosaire) à la maison mère des soeurs de Saint Joseph de Dorat, près de Limoges, aujourd'hui fusionnée avec la congrégation des Soeurs de Marie-Joseph et Miséricorde. Marianne Bernadet décéda le 25 octobre 1862, Jeanne Sarlabous décéda le 11 novembre 1878 et Marie-Françoise Bernadet le 24 juin 1916, aucune n'ayant semble-t-il bénéficié d'autres visions, contrairement à leur amie Félicie.

En 1871 Félicie Cavé, en religion Soeur Marie du Bon Pasteur, vint résider dans la communauté de Toulouse, plus spécialement chargée de visiter la prison Saint Michel.

[modifier] Interdiction de culte

Suite au départ des quatre jeunes filles en 1860 et à l'interdiction stricte de l'Archevêque, le calme revint à Picheloup, bien que la piété populaire fut restée vive[7]. "Les personnes les plus croyantes vivaient comme en un régime de terreur à cause des défenses sévères qu'avaient faites l'achevêque de Toulouse et que maintenait dans toute leur rigueur le curé de la paroisse".

[modifier] Apparitions de NS Jésus-Christ

En 1871, Soeur Marie du Bon Pasteur révéla à sa Supérieure qu'elle bénéficiait d'apparitions du Christ au moment où l'on exposait le Très Saint Sacrement. Ces événements ayant servi de prétexte pour relancer l'enquête sur l'authenticité des apparitions de Picheloup, l'Archevêque de Toulouse refusa catégoriquement la démarche et interdit à Félicie Cavé, au nom de l'obéissance, de mentionner d'autres manifestations de même ordre. Elle en eut ultérieurement, selon les dires de sa Supérieure générale, au moins cinquante, qui furent consignées par écrit par la dite Supérieure et conservées.

[modifier] Situation aujourd'hui

Le texte source de toutes ces informations se termine en 1879. Depuis, l'ensemble de ces événements est tombé dans l'oubli suite au décès des protagonistes. La soeur supérieure de l'Ordre alla même jusqu'à solliciter une entrevue avec le Pape Pie IX, qu'elle obtint. le Saint Père lui dit et l'autorisa à répéter qu'une telle enquête de véracité sur des apparitions de la Sainte Vierge et de NS Jésus-Christ était particulièrement longue, mais qu'il ne s'opposait pas à l'érection de la chapelle, que cette initiative soit céleste ou non. Cependant, cette décision devait être prise par ou avec l'approbation de l'Ordinaire du lieu, ce qui ne se produisit pas.

Extrait d'une lettre de Soeur Marie Sainte Foy à Mère Coralie, Supérieure Générale du Dorat, datée du 21/10/1907 : "Pie IX avait approuvé les communications de Notre Seigneur à Soeur du Bon Pasteur. Il avait dit d’examiner l’oeuvre et de faire bâtir la chapelle demandée par Marie pour le salut du monde".

En 1914, il semble que le pélerinage à Picheloup reprit un regain d'activité[8]. Des photos ont été prises sur place, disponibles auprès de l'association gestionnaire du site de Picheloup[9].

En 1947, une paroissienne de Sainte Croix Volvestre (Ariège) demanda par écrit au curé desservant la paroisse de Arnaud-Guilhem, M. L'abbé Bertrand Brun, de relancer le pélerinage à Picheloup. Sa réponse est inconnue[10].

Fin 2002, le manuscrit NDAG a été retrouvé, suite à des recherches effectuées par M. Charles Bisaro, directeur émérite des pèlerinages de l’archidiocèse de Toulouse, par les archivistes du diocèse d’Auch.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  • Site historique créé en nov. 2004, http://www.arnaud-guilhem.org des apparitions attribuées à "Notre Dame d'Arnaud-Guilhem" au Christ à St-Pierre et St-Jean selon un manuscrit du 19ème siècle conservé à Auch. Site complet, appartenant à l'association "Les Servants de Notre Dame d'Arnaud-Guilhem".

Lors de ses fonctions aux Archives de l'Archevêché d'Auch, le président de cette association a retrouvé début déc. -02 ce manuscrit intitulé "Visions et Apparitions touchant Notre Dame d'Arnaud-Guilhem" [400 pages+ connu de ses prédécesseurs] qu'il a fait estampiller et numériser. En présence d'un Prêtre qu'il requit et de membres de l'association ci-dessous, il a posé et fait bénir la première pierre de la future chapelle demandée dans les messages du dit-manuscrit sur le plateau au dessus du bois, le 19 mars -05 dimanche des Rameaux, fête de St-Joseph. L'Archevêché d'Auch est dépositaire du manuscrit. L'information, la non exclusivité des bénéficiaires de l'Oeuvre imposent naturellement sur ce site mention des 2 associations, dans un esprit de collaboration.

[modifier] Références

  1. Source : "NOTRE-DAME de PICHELOUP (31360 ARNAUD-GUILHEM) Les apparitions de 1859 et ce qui s'en suivit", par Charles Bisaro, publié par l'association des amis de ND de Picheloup, édité en 2003, 2e édition en 2007.
  2. au siège de l'association des amis de ND de Picheloup, En Mairie, 31360 Arnaud-Guilhem.
  3. NDAG, § 208
  4. Source : "Les églises du diocèse de Comminges, chapelles et monuments dédiés à Notre-Dame", Abbé Alphonse Dumail, page 213, Société des Etudes du Comminges, 1er trim. 1999. Voir aussi : Père Henri Bassas, "Les pélerinages à Notre-Dame dans le diocèse de Toulouse", Editions Le Tournefeuille", 1996.
  5. Les églises du diocèse de Comminges, op. cit. p. 213.
  6. Les églises du diocèse de Comminges, op. cit. p. 214
  7. Les églises du diocèse de Comminges, op. cit. p. 215.
  8. Les églises du diocèse de Comminges, op. cit. p. 218.
  9. Association des amis de ND de Picheloup, En Mairie, 31360 Arnaud-Guilhem.
  10. Les églises du diocèse de Comminges, op. cit. p. 218.