Philippe Taquet

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Philippe Taquet, paléontologue français, né le 25 avril 1940 à Saint-Quentin, fils de Robert Taquet et de Margueritte Champenois, directeur du Muséum national d'histoire naturelle de 1985 à 1990. Élu correspondant le 19 mars 1990, puis élu membre de Académie des sciences le 30 novembre 2004 dans la section 'Sciences de l'univers'.

Lauréat de la Fondation de la Vocation et docteur ès sciences (1973), il a été chercheur au CNRS de 1965 à 1981 avant d'être nommé titulaire de la chaire de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle en 1981. Il a dirigé l'unité de recherche associée du CNRS, "Paléoanatomie, phylogénie, paléobiogéographie" de 1981 à 1996.

Il est, depuis 2004, Président de la Commission internationale pour l'histoire de la géologie (INHIGEO).

Philippe Taquet a consacré une large part de son activité à l'étude anatomique et systématique de nouvelles faunes de grands vertébrés mésozoïques. Les premiers décrits provenaient du plus grand gisement de dinosaures d'Afrique, le gisement de Gadoufaoua, d'âge aptien, au Niger. Quatre genres inconnus jusqu'alors ont été extraits des sédiments, dont l'un a apporté la preuve de l'existence de dinosaures piscivores. Ces travaux ont contribué à changer l'image que l'on avait de la répartition des dinosaures sur notre planète. Philippe Taquet poursuit aujourd'hui ses recherches au Maroc, avec la récolte de squelettes des géants terrestres du Mésozoïque, les dinosaures Sauropodes, dont les plus anciens restes crâniens viennent d'être décrits. La description de ces faunes reptiliennes a permis à Philippe Taquet d'établir une échelle biostratigraphique des dépôts continentaux mésozoïques de la plate-forme saharienne et de réaliser des corrélations stratigraphiques entre le Nord et le Sud du Sahara, entre le Crétacé inférieur de l'Afrique et celui du Nord Est de l'Amérique du Sud.

L'étude des dinosaures et celle de la distribution géographique des communautés terrestres dont ils font partie ont fourni des informations précieuses pour l'établissement des cartes paléobiogéographiques et pour appuyer l'existence de connexions continentales entre l'Afrique de l'Ouest et le Nord Est du Brésil jusqu'à l'Aptien. L'étude des faunes reptiliennes fossiles a permis à Philippe Taquet de traiter de questions liées aux processus évolutifs et à la paléobiologie. Citons l'étude des stratégies démographiques d'un groupe de reptiles primitifs du Permien ; celle traitant de la co-évolution des flores et des faunes du Crétacé, avec le remplacement des dinosaures Iguanodontidés mangeurs de feuilles du Crétacé inférieur par les dinosaures à bec de canard mangeurs de graminées du Crétacé supérieur après l'apparition des plantes Angiospermes au Crétacé moyen ; la découverte de collagène dans des os de dinosaures du Crétacé inférieur ; enfin l'étude de la détermination des premiers embryons de dinosaures carnivores trouvés en Europe et de leur croissance. Philippe Taquet a également étudié les conséquences des changements environnementaux sur l'évolution des faunes et des flores du passé, notamment en examinant les événements anoxiques survenus au cours du Crétacé inférieur, en évaluant leurs répercussions possibles sur les peuplements de la plate-forme africaine. Il a proposé plusieurs hypothèses sur les événements de la fin du Crétacé et leurs liens avec l'extinction des dinosaures.