Philippe Darriulat

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Philippe Darriulat est un syndicaliste et homme politique français. Ancien président de l’UNEF-ID, il est aujourd’hui un cadre du Parti socialiste.

Philippe Darriulat entre dans le militantisme alors qu’il n’est que lycéen. Il milite contre la loi Debré, puis contre les «réformes Fontanet et Haby». Il adhère à l'Union des cercles lycéens, une association liée à l’OCI. Il achève sa formation politique en intégrant cette organisation trotskiste. Dans ce parti, l’usage veut que l’on prenne un pseudonyme. Il devient donc « Crimso ».

Devenu étudiant, il rejoint naturellement l’UNEF-US alors dirigée par des cadres issus de l’OCI. En 1980, il est avec Jean-Christophe Cambadélis l’un des artisans de la réunification syndicale, donnant naissance à l’UNEF-ID. Il occupe alors une bonne place dans ce syndicat dont il devint le président début 1986.

Quelques semaines plus tard, en avril 1986, il quitte l’OCI (devenue en 1981 le PCI) et rejoint, à la suite de Jean-Christophe Cambadélis et de Marc Rozenblat, ses prédécesseurs à la tête de l’UNEF-ID, le Parti socialiste. Ils ne sont pas seuls à franchir le pas, ils partent accompagnés d’environ 400 militants dont la plupart des cadres du syndicat étudiant.

Mais, Philippe Darriulat n’a pas le temps de se concentrer sur les conséquences de cette petite révolution interne. En effet, le nouveau gouvernement de Jacques Chirac décide de réformer l’enseignement supérieur. Le ministre délégué, Alain Devaquet, présente un projet de loi. Le syndicat réagit, bien que le projet soit validé par le conseil des ministres en plein mois de juillet. A la rentrée, l’UNEF-ID consacre tous ses efforts à la dénonciation des dangers qu'elle voit dans ce projet. Elle présente aux étudiants quatre points à combattre :

  1. Sélection à l’entrée de l’université et entre les cycles
  2. Hausse des droits d’inscription
  3. Fin des diplômes nationaux
  4. Développement des inégalités et concurrence entre les universités

L’UNEF-ID est largement à l’origine du mouvement de novembre, décembre 1986. En partie parce que Philippe Darriulat a l’habileté de transformer les états généraux de l’UNEF-ID du 22 novembre, en états généraux du mouvement contre le projet Devaquet. Mais une fois le mouvement lancé, les étudiants grévistes expriment leurs exigences d’indépendance politique. Ils demandent aux syndicats de ne plus se présenter en tant que tel, par peur de la récupération. Philippe Darriulat et, avec lui l’UNEF-ID, sait être à la fois omniprésent sur le terrain et dans la presse, tout en restant discrète dans les assemblée générale et les manifestations. Après la victoire étudiante (retrait du projet Devaquet et démission du ministre), l’UNEF-ID se voit renforcer tant en interne où Philippe Darriulat réussit à former une large coalition autour de lui, qu’en externe où l’UNEF-ID jouit d’une bonne image.

En 1987, l’UNEF-ID, après bien des hésitations, participe aux Etats généraux de l'enseignement supérieur. L’occasion pour Philippe Darriulat d’appeler à la reconstruction de la «grande UNEF». Son appel ne sera pas entendu par les autres syndicats (UNEF-SE notamment) car ces derniers pensent que l’UNEF-ID qui a gardé des réflexes anti-communiste veut faire l’unité à son profit.

Mais en 1988, Philippe Darriulat, voit nombre de ses camarades se faire une place dans le monde politique. Il y a bien entendu son prédécesseur, Jean-Christophe Cambadélis mais aussi Isabelle Thomas, cadre du syndicat et dirigeante du mouvement de 1986. Il décide donc en février de cette même année, de profiter de la fin de ses études (une thèse d’histoire soutenue à l’université de Paris X Nanterre) pour rejoindre l’arène politique. À l’UNEF-ID, il passe la main à Christophe Borgel.

Philippe Darriulat devint professeur d’histoire-géographie. Au Parti socialiste, il est l’un des lieutenants de Jean-Christophe Cambadélis. Mais il s’éloigne progressivement de son mentor et en 1992, il devient directeur de cabinet d’Henri Emmanuelli alors Président de l’Assemblée nationale.

Il est actuellement, membre du courant Nouveau parti socialiste. Au sein du parti, il assiste avec Jacques Rigaudiat, Henri Emmanuelli dans la préparation états généraux du Projet.

Philippe Darriulat est également docteur en histoire et agrégé. À ce titre, il a notamment publié : « Les patriotes : la gauche républicaine et la nation, 1830-1870 » en 2001 aux éditions du Seuil.