Discuter:Philosophie de l'histoire

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euh, aucun copyright violé. La traduction de Schopenhauer employée date des années 1870 (traduction Burdeau). Elle est donc libre de droits.


Sommaire

[modifier] Remarque

N'étant ni historiographe, ni philosophe, je n'aurai pas l'outrecuidance de revenir sur ce brillant exposé concernant la philosophie historique. Mais l'historien de la politique que je suis est assez interloqué par ce qui est dit au sujet de Karl Marx. Celui-ci semble en effet vouloir anéantir le principe de classe, abolir l'état... Je ne sais pas d'où ces assertions ont été tirées, mais je conseille à leur auteur de relire attentivement le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels, qui institutionnalise justement la Lutte des classes, principe politique aux antipodes de l'anéantissement des classes. Les considérations de Marx sont classistes, et appuyé par Engels, il affirme que le tout-Etat est seul capable de remédier au problème du hiatus bourgeoisie/prolétariat...

Relisez entièrement Marx. La dictature du prolétariat, puis le socialisme, doivent être instaurés pour mettre fin à la lutte des classes (exacerbée par le capitalisme). Pour les marxistes, la finalité de l'histoire est la société sans classes et sans État, le communisme. L'Etat propriétaire des moyens de production est conçue comme une étape obligée avant l'abolition pure et simple de la propriété (publique comme privée). L'analyse de l'infrastructure économique - et de l'aliénation sous-jacente - est livrée (ou plutôt retirée des libéraux anglais) pour pouvoir réformer la situation critique du XIXème siècle, entre autres par l'émergence d'une conscience de classe chez les ouvriers. L'idée maîtresse est pour simplifier de connaître son ennemi pour pouvoir le vaincre. Marx n'a pas crée « la lutte des classes » : il a exposé le concept, dégager ce mouvement de fond du tumulte de l'Histoire pour pouvoir le stopper, ou plutôt prédire son arrêt. Ceci est un résumé grossier de la conception marxiste de l'Histoire, critiquable en bien des points. W maître cabalistique 14 juin 2007 à 23:32 (CEST)

[modifier] objection

Je viens de rajouter le paragraphe concernant Löwith, Heidegger, Strauss, et Blumenberg etc., s'agissant des critiques faites aux philosophie de l'histoire et particulièrement à l'historicisme hégélien. L'article se termine sur une perspective kantienne, qui me semble poser problème, donnant le dernier mot de ce qui est en question. Et en contradiction par rapport aux thèses hégéliennes (Hegel critiquant historiquement Kant, justement).

Par ailleurs, la thèse de Kant (dans l'Idée d'une histoire universelle) débouche sur une juridicisation des rapports politiques qui ne tient pas compte des difficultés de la pratique politique réélle. On peut dire que la vision réfléchissante de la politique (et donc ouvrant la voie à une esthétique) sonne la mort des pratiques politiques (je renvoie à la section 6 du Conflit des Facultés), mais surtout, les philosophie de l'histoire de Kant et de Hegel souffrent d'une objection centrale: elles se considèrent comme victorieuses par rapport aux "philosophies du passé", sans se considérer elles-même comme des moments de la philosophie. C'est d'ailleurs une critique classique, contre Hegel, qui fait état non-seulement d'une fin de l'histoire, mais aussi d'une fin de la philosophie. Et si Platon et Aristote n'étaient pas des moments primitifs de l'histoire de la philosophie, mais bien les formes principielles de la philosophia perennis ? ...

Je propose de garder le paragraphe final sur Kant en l'état, mais d'en modifier la fonction: il peut représenter les thèses de la philosophie critique française contemporaine. Mais à ce moment-là, il conviendrait de l'étoffer et de le présenter comme tel, tout en laissant la place à d'autres paragraphes qui proposeraient une perspective critique. Je propose de rassembler tout ceci sous la forme d'une sectionn dénommée Discussion --Adeimantos 20 jun 2004 à 18:12 (CEST)

Je suis bien d'accord avec ta proposition ; d'ailleurs, une partie discussion manque encore à beaucoup d'articles de philosophie. N'hésite donc pas à ajouter tout ce que tu juges nécessaire. Caton 20 jun 2004 à 18:26 (CEST)

[modifier] Aron

Il me semble que Raymond Aron est incontournable pour l'étude de la philosophie de l'histoire. S'il y a quelqu'un de plus compétent que moi... Turb 25 jul 2004 à 22:26 (CEST)

[modifier] Un peu plus, un peu mieux ?

Bonjour, je suis étudiant en philosophie. J'ai lu l'article attentivement, et je n'oserais prôner les mérite de son auteur dont on ne peut que deviner qu'il maîtrise suffisamment le sujet et le langage pour qu'il puisse objectivement se qualifier lui-même de compétent. Néanmoins, bien que toutes les notions impliquées dans l'histoire soient ici implicitement abordées, il me semble que l'article n'approfondit pas assez certaines problématiques. Celles-ci devraient être mieux soulignées. L'article, manque à être pédagogique, et ne conviendrait pas à un néophyte. La philosophie de l'histoire a pour principal objet de discuter les problèmatiques induites par la diversité des notions réunies sous le terme d'histoire, et sur l'activité même de l'historien. Plusieurs objectifs à cette entreprise: d'abord, il s'agit d'avoir une correcte conception de cette activité même ; ensuite, de mettre en rapport tous les éléments qui constituent sa possibilité, et d'en faire l'examen. C'est qu'il est impossible d'aborder la philosophie de l'histoire sans très vite faire appel aux notions de savoir, de causalité, de sens, de temporalité, de science, de subjectivité, de raison, d'herméneutique... simplement parce que son caractère immanent et englobant ne le permet pas. Cependant, faire l'histoire de l'histoire constitue une très bonne introduction aux problèmatiques induites par cette activité. La poursuite de ce plan permet d'articuler progressivement la philosophie de l'histoire, en une découverte successive de problèmatiques. Ceci me semble être essentiel, d'autant plus que ce sujet peut constituer une parfaite introduction à la philosophie en général. Il faudrait que je propose un plan, cependant, je doute d'avoir les qualités pour formuler un article digne d'une encyclopedie, sur un sujet aussi majeur de la philosohpie. Voilà pourquoi je vais d'abord m'arrêter là, et attendre une réaction de votre part.

  :)))

[modifier] Plan & objection

D'abord, bravo pour cet exposé succint! Ensuite, à propos des objections:

  • la remarque ci-dessus concernant l'antériorité de Kant par rapport à Hegel (et donc la critique hégélienne de la conception kantienne de l'histoire) est parfaitement justifiée. Il n'est absolument pas logique de commencer par Hegel et de terminer par Hegel. Tout ouvrage d'histoire de la philosophie procède en sens inverse.
  • Ce qui amène à un second point: selon Hegel, la philosophie de l'histoire est indissoluble de l'histoire de la philosophie. Il ne s'agit pas là d'un simple jeu de mots.
  • Concernant la structure de l'article: ne devrait-il pas commencer par les théodicées, à l'origine des philosophies de l'histoire? Ainsi, une première partie serait dédiée aux théodicées (Bossuet, Leibniz, etc.), une seconde aux philosophies de l'histoire.
  • L'opposition entre philosophies de l'histoire et "absurde": une telle opposition (qui marque la thèse principale de l'article, mis dans l'introduction) oppose le sens transcendant de l'histoire à l'absurde. Il s'agit là d'une thèse fortement marquée par l' existentialisme. Mais est-ce réellement parce qu'on refuse une fin transcendante à l'histoire (donc toute théodicée et toute eschatologie) que l'on pense que le monde est absurde? L'existentialisme n'est pas le dernier mot des "philosophies de l'histoire" (au sens de conception de l'histoire).
  • Ce qui amène à une autre opposition: au lieu de poser l'opposition "philosophie de l'histoire"/absurde-existentialisme, on peut aussi poser l'opposition transcendance/immanence. Ceci nous amènerait à parler de Foucault, Deleuze, le dernier Althusser (matérialisme aléatoire), Baudrillard, Derrida, etc. Que l'histoire n'ait pas de fin transcendante ne signifie pas qu'elle soit absurde.
  • Enfin, concernant la lecture de Hegel, elle est ici fortement inspirée par Alexandre Kojève. On dit souvent, en effet, qu'Hegel aurait vu la fin de l'histoire dans l'Etat prussien, et qu'elle se serait, selon lui, arrêtée avec lui, dans son oeuvre. En fait, c'est là la lecture kojévienne de Hegel, reprise par Fukuyama. Or, celle-ci est fortement critiquée aujourd'hui, entre autres par Derrida dans "Spectres de Marx". En deux mots: il est loin d'être sûr que Hegel soutienne une telle thèse. Selon lui, la "fin de l'histoire" ne vient pas à la fin de l'histoire; elle est au contraire immanente à l'histoire, c'est-à-dire qu'elle est son moteur interne. Ce qui veut dire que la fin de l'histoire est toujours présente: c'est l'Esprit à l'oeuvre dans l'histoire. Certes, ceci nous amène à des débats compliqués, mais l'usage de qq citations de grd philosophes et des renvois vers certains articles de revues philosophiques devraient nous aider.
  • L'article fait l'impasse sur Marx (ou réduit, trop vite, le marxisme a une simple philosophie de l'histoire, le rabattant ainsi sur l'hégélianisme; pourtant, le Zeitgest de Hegel, ce n'est pas la même chose que le travail et l'activité matérielle des hommes, qui seul fournit le véritable moteur de l'histoire (avec la lutte de classes: le travail est le rapport de l'homme à la nature, la lutte des classes le rapport de l'homme avec l'homme: les deux sont indissolublement liés - Marx n'oppose pas la nature à la société, au contraire).
  • L'article fait aussi l'impasse sur la notion d' "intempestif" chez Nietzsche, qui précisément a permis de développer les conceptions contemporaines partagées par Foucault, Deleuze, Derrida (la "démocratie à venir": il faut toujours approfondir la démocratie, mais attention, il ne s'agit pas là d'un simple "idéal régulateur", comme chez Kant), etc.
  • Une dernière critique: affirmer que Samuel Huntington n'a "pas tort" est pour le moins biaisé. Excusez-moi du peu, mais cette thèse d'un "conflit de civilisations" me parait, à mes yeux, non seulement simpliste, mais raciste. En effet, opposer l'Occident au "monde musulman" c'est faire le jeu du terrorisme et de la clique à Bush, et c'est proférer une énormité qui ignore tous les conflits internes à ce soi-disant "Occident" (USA, Canada, Amérique latine, Europe, Grande-Bretagne, Europe de l'Ouest-Europe de l'ESt, protestantisme-catholicisme, athéisme, Europe du Nord-Europe méditerranéenne, etc., etc.) ainsi qu'à ceux du "monde musulman" (qu'est-ce que ce "monde musulman"? la Oumma? Huntington a donc le même discours que Ben Laden?): sunnisme/chiite; monde arabo-musulman; religion de l'islam (l'Indonésie, l'Iran ou la Tchétchénie, n'est pas arabe); pan-arabisme (Nasser & co) vs. islamisme; pensée réformée et moderne de l'islam contre obscurantisme islamisme (comme si tout musulman était opposé à la démocratie; et comment les Catholiques ont-ils fait pour se rallier à la République???) Et, dernier détail, il est préférable de mettre des liens Wiki avec prudence: pourquoi lier la conception kantienne du « terrorisme » à l'article en question, qui n'a rien à voir?
  • L'article n'aborde pas la question de la science et des "révolutions scientifiques" (Thomas Kuhn et sa différence avec Foucault, etc.)
  • Quoi qu'il en soit, le sujet est clairement complexe. Une partie dédiée à HEgel est sans aucun doute indispensable, et peut-etre faudrait-il éclater l'article en plusieurs articles (ainsi, la version anglaise a fait un article, qui reste à travailler, intitulé en:Great man theory. La critique d'une telle théorie nous amènerait à parler de l'Ecole des Annales, sujet indispensable... On peut aussi penser à en:History from below - l'histoire des vaincus contre les vainqueurs - voire aussi les thèses sur la conception de l'histoire de Walter Benjamin...

[modifier] Saint-Simon

La philosophie de l'histoire est incompréhensible si l'on n'identifie pas la généalogie commune des philosophies de l'histoire d'Auguste Comte et de Karl Marx. La racine commune est Claude Henri de Rouvroy de Saint-Simon qui, au contact de son secrétaire Augustin Thierry, a décrit le passage de l'âge féodal à l'âge industriel (dans l'industrie). On voit ainsi que le positivisme et le marxisme ont des affinités philosophiques. J'ai fait les ajouts nécessaires. Pautard 11 juin 2007 à 00:06 (CEST)