Discuter:Pfaffenthal

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Un Itinéraire Culturel à travers le faubourg de Pfaffenthal-Siechenhof

L’atmosphère d’un quartier

Il vous est certainement déjà arrivé de percevoir un quartier, un village, une ville ou une agglomération comme gaie ou monotone, vibrante ou triste, huppée ou délabrée, charmante ou fade, etc. Cette impression est la résultante d’un ensemble de facteurs : l’humeur du moment, les circonstances, le temps qu’il fait, votre expérience, de la topographie perçue et d’autres éléments.

D’un point de vue purement « physique », un quartier reflète l’image de son environnement naturel, des interventions et des non-interventions de l’homme.

Même si la perception première est individuelle, elle n’est pas immuable et peut être influencée, revue, corrigée si l’on se donne la peine de creuser et de voir les choses sous un autre angle. Arpenter un site sous la guidance d’un connaisseur vous fait généralement découvrir des choses insoupçonnées. Qui n’a pas déjà fait cette expérience lors d’une visite guidée d’une ville ?

Afin de mieux vous faire découvrir et apprécier notre faubourg si riche en histoire, art et culture et de revoir éventuellement votre opinion, le Syndicat d’Intérêts locaux a édité un dépliant traçant le parcours de l’itinéraire culturel du Pfaffenthal-Siechenhof. Des visites guidées, approfondissant les différentes étapes, peuvent être organisées sur demande.

Saviez-vous que ….. ?

Sans vouloir décrire l’itinéraire en tant que tel, il est intéressant d’éclairer ici le « Dällchen » sous les différents thèmes relatés ci-après et de vous présenter brièvement l’un ou l’autre aspect d’intérêt non connu du commun des mortels.

Son territoire, orienté nord-sud, fait partie du secteur protégé de la vallée de l’Alzette et depuis 1994 de la zone tampon inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Le centre géographique du territoire de la Ville de Luxembourg s’y situerait également. D’imposants rochers en grès bordent son flanc ouest et sud. Les parcs Laval (en direction d’Eich), Odendahl et de l’Hospice Civil invitent à la détente.

Des traces d’un pont romain sont visibles par eau basse en amont du fleuve tout près du pont en face de l’église St. Matthieu. La dénomination « Pafendall » provient en fait des territoires cédés par le comte Conrad au 2e siècle aux moines bénédictins du plateau de Munster. De nombreux plans montrent l’emplacement du Pfaffenthal (plans du 16e siècle de Jacob van Deventer et de Thomas Mameranus, mentionnant le nom de Vallis Sacerdotalis à l’endroit du Pfaffenthal). L’artisanat (bouchers, tanneurs, cordonnier, brasseurs, tisserands, forgerons, etc.), profitant du fleuve, s’est évidemment installé dans la vallée pendant des siècles et certains noms de rues rappellent cet état des choses. Le Musée National d’Histoire et d’Art montre mainte pièce d’époques révolues et provenant du quartier.

Au fil du temps, l’homme a marqué de plus en plus son environnement et ceci à des fins diverses. Il y a d’abord les ouvrages de défense historiques qui font légion et qui datent d’il y a plusieurs siècles. Citons les deux tours/portes de Vauban de part et d’autre de l’Alzette, caractéristiques du Pfaffenthal et reliées entre elles par le pont dit « Béinchen », la caponnière y attenante, les Trois Tours, les forts Niedergrünewald, Obergrünewald et Thüngen (d’Dräi Eechelen), la caserne de cavalerie Vauban (actuellement Annexe de l’Hospice du Rham), le magasin militaire dans la Hiël et les échauguettes (Spuënesch Tiirmercher). Devant tant de substance historique il est évidemment normal que l’Itinéraire Culturel Vauban du Ministère de la Culture passe via le Pfaffenthal.

Parmi les ouvrages d’art et techniques il faut mentionner le pont Grande-Duchesse Charlotte qui enjambe la vallée avec un empattement de 234 mètres et une hauteur de 75 m, les viaducs majestueux du chemin de fer, la cheminée octogonale de l’ancienne pompe à eau (Féngerlëck), le tunnel souterrain de 900 m (!) qui relie le Pfaffenthal à la Vallée de la Pétrusse avec ses deux puits (62 m de profondeur) et ses sources, les moulins Mohrfels et Eydt et deux écluses dont une avec une échelle pour poissons.

Les lieux de culte et de mémoire sont tout aussi nombreux : Le cloître du Saint-Esprit (Clarisses-Urbanistes) et sa chapelle (l’actuel Hospice Civil entièrement rénové), l’église Saint-Matthieu (dont les origines remontent au 2e siècle), la chapelle du Siechenhof, les cimetières du Siechenhof avec l’ancienne léproserie et les monuments de Laurent Menager, compositeur national, des communards et des soldats français, des plaques commémoratives en souvenir des six réfractaires cachés lors de l’occupation nazie dans le clocher de l’église, des trois victimes de l’explosion de 1976, de Laurent Menager, de l’historien, philosophe et sociologue Théophile Funck-Brentano, ….

L’église renferme e.a. un tableau monumental de l’Assomption du peintre flamand Gaspard de Crayer (1584-1669). La chapelle de l’hospice civil nous fait découvrir des joyaux tels que l’autel baroque, la chaire, l’orgue et différentes statues. Sous la verrière de la cour intérieure de l’hospice on peut admirer une tapisserie/collage récente d’Ota Nalezinek montrant les vues sur la ville.

De nombreuses personnalités sont nées au Pfaffenthal et certains ouvrages mentionnent le séjour de Goethe en 1792 dans une maison située dans le lieu-dit Odendahl. Du temps de l’époque « bohémienne », maints artistes luxembourgeois ont vécu ou ont travaillé dans ce quartier pittoresque de la ville. Un J.M. William Turner, J.W. von Goethe, Jean-Baptiste Fresez, Sosthène Weis, Nicolas Liez, André Thyes, Michel Engels, Harry Rabinger, Pierre Louvrié, Théo Kerg, J. B. Fischer, les Kutter, Adel Weis et bien d’autres artistes se sont faits inspirer par le Dällchen et l’ont perpétué dans leurs œuvres écrites, dessinées ou photographiées. La vie associative a connu des jours meilleurs qu’actuellement, si l’on se réfère aux annales des sociétés telles que : Sang & Klang, Chorale Ste Cécile, … Heureusement que le témoignage dans quelques brochures et autres documents relate le caractère typique du Pfaffenthal d’antan, de cette communauté d’artisans les plus divers, de commerçants, d’intellectuels, d’artistes, de forains et d’autres caractères forts.

De nos jours, le tissu social du quartier est très éclaté et cosmopolite, sachant que plus de 50% de ses habitants sont d’origine non-luxembourgeoise. Devant le défi de cette mutation, de nouvelles structures doivent se former et les responsables politiques sont sollicités pour faire avancer les projets d’urbanisation et autres afin de donner une nouvelle vie et donc un avenir à ce quartier plein de richesses. Ne s’agit-il pas d’un quartier qui fait office de trait d’union entre la Ville Haute et la future Place de l’Europe du Kirchberg avec ses musées et la Philharmonie ? Un lieu où il fait bon vivre : tout près du centre de la ville, mais avec l’avantage d’avoir l’impression de vivre quelque peu à la campagne.


Intéressé(e) ?

Voilà un avant-goût de ce que cache le quartier du Pfaffenthal-Siechenhof. Si votre curiosité a été quelque peu éveillée et que vous voulez éventuellement revoir votre perception de ce quartier, n’hésitez pas à demander le dépliant ou l’organisation d’une visite guidée (10-20 personnes) en contactant le Syndicat d’Intérêts Locaux sous l’adresse e-mail : pafendall@hotmail.com

L’itinéraire dure ± 1,5 heures, a une longeur de ± 4 km et est accessible aux handicapés. Des emplacements de parkings sont disponibles en face de l’église du Pfaffenthal, près du terrain de football en direction d’Eich ou en dessous du rocher du Bock près de la « Schlassbréck ».

Source: article de J.A. Stammet paru dans le livre jubilaire du 150e anniversaire de la Société Chorale Royale Grand-Ducale Sang & Klang a.s.b.l. Luxembourg-Pfaffenthal