Péronisme

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Le Mouvement national justicialiste ou péronisme est le mouvement de masse argentin créé autour de Juan Perón qui fut un acteur politique majeur dans l'Argentine à partir des années 1940. Le nom officiel du parti est le Parti justicialiste, mais l'influence du péronisme fut aussi forte dans la CGT argentine.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Antécédents

Le péronisme est l'héritier direct du coup d'État de 1943 effectué par le Groupe des Officiers Unis (GOU), qui s'opposa à la participation de l'Argentine durant la Seconde Guerre mondiale au côté des Alliés.

La structure économique du pays avait changé profondément durant les années 1930, à cause de la grande dépression qui provoqua une réduction importante du commerce international. Cela affecta l'économie argentine, basée sur une agriculture destinée à l'exportation, qui dut se reconvertir par le biais d'un contrôle du marché de la viande et des grains et une industrialisation accélérée basée sur la substitution des importations par des produits manufacturés. Ce processus fut accompagné d'importants flux migratoires internes des zones rurales de l'intérieur vers la périphérie des grandes villes (principalement Buenos Aires, Rosario et Córdoba). Ces nouvelles masses populaires, employées dans les nouvelles industries et sans antécédents de syndicalisation, constituèrent la base du mouvement péroniste.

[modifier] La première campagne électorale

On peut dater la naissance du mouvement péroniste au 17 octobre 1945 quand les mobilisations populaires organisées par la CGT d'Angel Borlenghi réussirent à libérer Juan Perón, qui avait été incarcéré par des militaires opposés à son influence croissante dans le gouvernement. À partir de ce moment, Perón devint le candidat officiel du régime pour les élections presidentielles de 1946. Perón se présenta comme candidat du Parti travailliste, introduisant comme vice-président Hortensio Quijano, un radical de la dissidente Junta Renovadora. Les élections polarisèrent le pays : d'un côté le péronisme, soutenu par le gouvernement militaire, les syndicalistes de la CGT et des groupes radicaux, l'UCR, la Junta Renovadora (ou FORJA où se cotoyaient personnalités reconnues comme Arturo Jauretche, Raúl Scalabrini Ortiz, etc.), et des conservateurs des provinces de l'intérieur, et de l'autre côté l'Union Démocratique qui comptait dans ses rangs la UCR et les partis socialistes et démocrates progressistes et l'appui du Parti communiste, les conservateurs de la Province de Buenos Aires, et l'ambassadeur des États-Unis, Spruille Braden. Ce dernier fournit le thème récurrent de la campagne péroniste, basé sur le nationalisme et la justice sociale : Braden ou Perón. Peron triompha, avec 56% des votes.

[modifier] La première présidence de Perón

Perón commence rapidement à consolider son pouvoir. À l'intérieur, il dissout le Parti travailliste et intègre le nouveau Parti péroniste (appelé brièvement Parti unique de la Révolution), qui comptera trois branches :

  • la syndicale (la CGT, unique association syndicale autorisée),
  • la politique
  • A partir de 1952, avec l'octroi du vote aux femmes, la branche féminine.
  • Plus tard on considérera les Jeunesses péronistes comme quatrième branche du Mouvement.

D'autre part il procéde à un remue-ménage via le jugement politique des membres de la Cour suprême et en 1949 il provoque des élections pour l'Assemblée constituante qui dicta une nouvelle constitution en accord avec les principes du péronisme.

Le régime péroniste fut particulièrement dur avec l'opposition politique et syndicale, dont beaucoup des dirigeants furent arrêtés et, parfois, torturés. Dans les universités nationales on remplaça les professeurs dissidents et on fit de la CGU (Confédération générale universitaire) la représentante des étudiants en opposition à la majoritaire FUA (Fédération universitaire argentine). Pour des raisons similaires, on créa l’UES (Union des étudiants du secondaire).

À partir de 1950, la situation économique commença à se dégrader et un nouveau ministre des Affaires Economiques, Alfredo Gómez Morales, fut nommé qui appliqua des mesures orthodoxes. Et encore, Perón triompha en 1952.

[modifier] Organisation de la fuite des nazis

Perón avait de l'admiration pour Benito Mussolini et Franco, son style gouvernemental s'inspira donc d'eux. Le pays accueillit plusieurs milliers de criminels nazis, dont des SS de haute importance dans le IIIe Reich. Aidé par le Vatican et la Suisse, Juan Perón a mis en place un réseau organisant la fuite des nazis en Argentine.[1] Même s'il fut influencé par le corporatisme du fascisme italien, Perón fut plus pragmatique qu'idéologue, et sa motivation pour l'accueil des nazis de l'aprés-guerre fut celle-ci : il était, comme beaucoup à l'époque, fasciné par la compétence scientifique et technique des allemands. Il ne s'agissait pas temps, pour l'Argentine, d'accueillir des criminels nazis, mais de profiter du savoir-faire de techniciens et de savants allemands.[2]

[modifier] Dirigeants du Parti Justicialiste

[modifier] Liens internes

[modifier] Références

  1. swissinfo - Printversion
  2. Sur la piste des derniers nazis