Discuter:Pédérastie/Sur la Pédérastie

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[modifier] Sur la pédérastie

Je m'incruste dans cette discussion parce que je viens de faire connaissance avec Wikipédia et je termine un livre sur la pédérastie. Normal donc que j'aie tenté une recherche sur le mot Pédérastie sur ce site. Tout d'abord, je dois dire que j'ai été impressionné par le sérieux de ces articles et des discussions liées. J'aimerais bien contribuer, si nécessaire, mais je ne souhaite pas fournir toutes les notes que j'ai sur ce sujet. Un mot sur mon projet: il a plus de 15 ans d'âge; je ne pense pas avoir fait le tour du sujet, ce serait vraiment prétentieux, mais je pense avoir à peu près lu tout ce qui existe sur le sujet. J'ai établi un plan du livre (que j'appellerai "L'amour secrifice"), que je vous communique:

Ière partie: Introduction

IIème partie: Histoire 1. Origines 2. Grèce 3. Rome 4. Moyen Age 5. Renaissance 6. Epoque classique 7. Epoque moderne

IIIème partie: Civilisations 1. Pacifique 2. Amériques 3. Afrique 4. Islam 5. Chine 6. Japon

IVème partie: Relations 1. L'adolescent dans sa relation avec un homme 2. L'homme dans sa relation avec un adolescent 3. La liaison

Vème partie: Terrains 1. Les milieux éducatifs 2. Les Wandervogel et les mouvements de jeunesse allemands 3. Les Public Schools anglaises 4. Le scoutisme 5. Les Eglises 6. Les chorales de garçons 7. L'armée 8. Le sport 9. Les institutions spécialisées

VIème partie: Société 1. Les arts 2. Les Lettres 3. Les média 4. Les lois

Conclusion Bibliographie (2000 ouvrages) Articlographie (7000 articles) Filmographie (100 films retenus et commentés)

Si une collaboration cordiale peut s'installer, je n'y verrai que des avantages. Je parle Anglais et Allemand. Voici mon adresse email: jide_jean_dominique@hotmail.com

Bonjour! Suite à tes recherches tu pourras surement apporter des information intéressantes, n'hésite pas :-) Il est vrai que si tu mets tes notes, fais attentions qu'elles tomberont alors sous la license Gnu (GLF), c'est à dire librement réutilisable, ce que tu ne souhaite peut être pas. Par contre tu peux apporter des informations en les formulant autrement, spécifiquement pour wikipédia. .: Guil :. causer 25 déc 2004 à 18:11 (CET)


Bonjour Jean-Dominique ! Quel plaisir de voir débarquer ici quelqu'un qui manifestement connaît très bien le sujet. Je ne doute pas que tes contributions seraient précieuses pour cet article et je ne saurai trop t'inviter à y participer, notamment sur les parties du monde musulman, de l'Afrique et des Amériques, pour lesquelles je ne dispose que de peu (voire de très peu) d'informations. En même temps, je souhaite que tu trouves un éditeur pour ton livre (tu peux être assuré d'avoir au moins un lecteur). J'ai parcouru seulement en diagonale l'extrait recopié ci-dessous. Il est tard, je le lirai intégralement demain à tête reposée. --Didumos 28 déc 2004 à 23:07 (CET)


[modifier] Extrait du chapitre sur les Public Schools angalise (Partie: Terrains)

Merci pour tes encouragements. S'agissant de l'éditeur, j'ai déjà signé avec L'Harmattan, mais j'espère mieux. J'espère surtout trouver un Anglais ou un Américain qui m'aide à publier l'ouvrage en Anglais, ce qui lui fournirait une plus grande diffusion. S'agissant de ma contribution, en ne déflorant pas l'ensemble du livre, je suis tout à fait prêt à aider; vous avez le plan du livre, j'interviendrai si c'est souhaitable sur le thème qu'il vous paraîtra intéressant d'obtenir ma contribution. Cordialement

[modifier] 1. Association des Publics Schools à la pédérastie

Les Public Schools britanniques constituent une institution originale dont l'influence est prédominante dans la société britannique. "Ce phénomène, écrivit J.R. Honey ... est peut-être unique dans l'histoire moderne... Le transfert complet vers une communauté alternative, un milieu émotionnel distinct, capable de générer sa propre échelle de valeur, ainsi que la pratique habituelle d'une partie importante de la société, n'ont pratiquement pas de parallèle avec d'autres sociétés avancées. " L'institution de ces internats masculins remonte au 15ème siècle; très tôt ils se caractérisèrent par un laisser-aller disciplinaire et une indifférence chronique vis-à-vis des études; les riches propriétaires fonciers se débarrassaient avec élégance de leur progéniture masculine qu'ils plaçaient pendant une bonne dizaine d'années en toute quiétude dans les internats les plus réputés du royaume. Il fallut attendre 1827 pour que le Révérend Thomas Arnold, Headmaster du collège de Rugby, modifiât la discipline de son établissement en institutionnalisant le double système des préfets et des fags qui se propagea immédiatement à travers tout le réseau des Public Schools. Le mérite du rétablissement de l'ordre revint à la généralisation et à la normalisation du fouet, de la baguette et autre canne dont le maniement par les aînés sur le postérieur de leurs cadets devint monnaie courante . L'atmosphère lourde, pour ne pas dire terrorisante pour de très jeunes garçons - certains entraient en pensionnat dès 8 ans - qui régnait dans ces internats fut admirablement bien décrite par Thomas Hugues en 1857 à travers son célèbre roman «Tom Brown's Schooldays» dont Edward Mack et W.H.G. Armytage affirmèrent qu'il avait contribué à créer la Public School moderne . L'importance de cet ouvrage fut telle qu'il devint immédiatement un élément de référence obligé concernant le système scolaire anglais, et rares furent les jeunes élèves qui ne s'y plongèrent pas avec terreur quelques semaines avant de boucler leur valise pour intégrer cet univers mystérieux . Dans les années 1860, la Clarendon Commission, qui regroupait quelques chefs d'établissement, décida de reconnaître 7 écoles anglaises comme de véritables Public Schools; il s'agissait d'Eton, Winchester, Westminster, Harrow, Rugby, Charterhouse et Shrewsbury, depuis lors dénommées les Clarendon Seven. Ces institutions ont toutes opéré les réformes structurelles préconisées par Thomas Arnold, et ont introduit quantité de sports et d'activités périscolaires, continuant de délaisser la formation intellectuelle de leurs élèves. Cette mania des jeux et des sports, introduite par Cotton, le headmaster de Marlborough, en 1852, monopolisa tout le curriculum des Public Schools jusqu'au milieu du vingtième siècle. Rudyard Kipling, dans «Stalky and Co.», se moquera férocement de cette folie des sports. D'où l'épithète de Barbarians employée par Matthew Arnold dans «Culture and Anarchy», où l'auteur examine l'influence des écoles privées anglaises sur les élites sociales de son pays. Une influence considérable puisque le pourcentage d'anciens des Public Schools est toujours demeuré déterminant au sein des classes dirigeantes anglaises. Quelques mois après la parution de Tom Brown's, un autre ouvrage traitant le même sujet fut publié, «Eric, or Little by Little», de Frederic Farrar ; très différent dans le ton de celui de Hugues, il poursuivait le même but: "to preach the Boys". Eric fut rédigé d'après le souvenir que l'auteur conservait de son séjour à l'école King William's dans l'Ile de Man. Eric est un garçon fier qui a tout pour lui, richesse, beauté, cœur; graduellement introduit dans un univers scolaire pourri, il tente de s'en échapper, il combat, il souffre et il meurt. Peut-être le tragique excessif de ce dénouement incita-t-il l'auteur à publier un nouveau roman, "St. Winifred's", qui aborda le même thème: la violence et l'atmosphère irrespirable des Public Schools. Le nouveau héros, Henrick, peint comme un garçon plein de grâce et de talent, se transforme peu à peu au contact de ses compagnons d'école; le combat sera aussi rude que celui d'Eric, mais au lieu de mourir il sera sauvé. Ces trois premiers livres, dont l'influence fut considérable sur les jeunes garçons du début de ce siècle et qui furent réédités pendant plusieurs décennies, combattaient les amitiés particulières entre les plus jeunes pensionnaires et leurs aînés; de telles situations étaient vilipendées parce qu'elles "pourrissaient le cadet tout en flattant le plus âgé, causant des tempêtes émotionnelles ravageuses et empêchant chacun de nouer des amitiés avec des jeunes de son âge". Mais il n'est jamais indiqué que ce sont leurs implications sexuelles, d'ailleurs à peine suggérées, qui sont combattues. Jusqu'au début du 20ème siècle, le comportement sexuel des jeunes pensionnaires ne fut jamais évoqué. C'est avec la parution de "The Loom of Youth" en 1917, que l'importance des relations de type pédérastique au sein des Public Schools fut révélée au grand public pour la première fois. L'ouvrage relatait les aventures du jeune Gordon Caruthers au collège de Fernhurst. Ce garçon s'épanouissait dans le sport et la littérature mais entra très vite en conflit avec les autorités scolaires; à travers les luttes qu'il fut contraint de mener, un monde étonnant lui apparut. Ce témoignage sur les "conséquences émotionnelles inévitables d'une vie monastique sur un garçon de 13 ans plongé au milieu d'adolescents de 18 ans" bannit le volume pour plusieurs années des bibliothèques scolaires. Même si le sujet demeurait délicat, il devenait inévitable dès lors que l'on abordait le système scolaire britannique. Anthony Stoss évoqua pourtant certaines réticences des autorités à admettre la réalité de la situation :

L'homosexualité dans les Public Schools est un sujet de controverse. Elle est très étendue, bien que fortement sujette à la mode. Il existe une sorte de conspiration pour dénier la prédominance de l'homosexualité , partagée par les parents et les professeurs.

Cette réflexion semble confirmée par McDonald Fraser lorsque, commentant le scandale provoqué par la démission du Headmaster de Harrow, convaincu d'avoir entretenu des relations sexuelles avec plusieurs de ses élèves, à la fin du siècle dernier, il déclara:

L'étonnante capacité des Victoriens à couvrir un tel scandale (est remarquable)... Le silence actuel sur le plus intime de tous les sujets nous en dit plus sur l'attitude et les normes victoriennes...

Depuis un demi-siècle, l'association des Public Schools à ce qui est improprement appelé homosexualité est courante. Lors d'une vaste enquête menée entre 1964 et 1968 auprès de 10.181 élèves des écoles privées anglaises, dont la population était estimée à 130.000, plus de la moitié des sondés convinrent de ce lien . A tel point que la "Conférence des Directeurs" qui se tint au début des années 1960 pour établir un programme d'action commun classa la promotion de l'homosexualité parmi les 10 mythes populaires qui devaient être détruits. Le mythe est loin d'avoir disparu, protégé par une loi du silence qu'un ancien pensionnaire de Cummor House School, Peter Earle, dénonça ainsi  :

Les Public Schools étaient des endroits isolés du monde et protégés de ce monde par un code secret et le silence partagés par les maîtres comme les élèves. Aucun garçon n'aurait jamais parlé à ses parents de ce qui se passait réellement. S'il l'avait fait, il n'aurait probablement pas été cru.

Observation confirmée par le docteur Dukes, le médecin de Rugby School, pour lequel 99% des parents des collégiens ne s'intéressaient pas aux dangers que leurs fils courrait dans leur école. Or, en écartant à la fois toute idée de danger et même la qualification d'homosexualité, les relations sexuelles entre garçons comme celles qui font intervenir adultes et jeunes adolescents furent et demeurent très fréquentes dans les Public Schools, favorisées par un climat et une structure originaux dont le but ne consiste évidemment pas à les promouvoir, mais qui ne les prend jamais au tragique.

A suivre...

Merci pour cet extrait de ton ouvrage, qui s'annonce passionnant et largement documenté. Je t'encourage de nouveau à participer à cet article de Wikipédia. En même temps, je comprendrai tout à fait que tu ne souhaites pas "déflorer" le contenu du livre que tu termines d'écrire. As-tu déjà trouvé un éditeur ou penses-tu à un éditeur en particulier ? Je pense que ton texte pourrait intéresser aussi bien Quintes-feuilles que L'Harmattan (même s'ils n'offrent pas des conditions idéales de diffusion). --Didumos 3 jan 2005 à 11:34 (CET)