Ordre de Saint-Michel

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François Ier au milieu de ses chevaliers. On distingue au cou du roi et des chevaliers le collier de l'ordre
François Ier au milieu de ses chevaliers. On distingue au cou du roi et des chevaliers le collier de l'ordre

L’Ordre de Saint-Michel est un ordre de chevalerie, fondé à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI. Les membres de l'Ordre de Saint-Michel se disaient chevaliers de l’Ordre du Roi, alors que les chevaliers de l’Ordre du Saint-Esprit s’intitulaient chevaliers des Ordres du Roi .

Sa fête est le 29 septembre, jour de la Saint-Michel.

Sommaire

[modifier] Historique

Il fut fondé en réplique à la fondation de l’ordre bourguignon de la Toison d’Or. Le roi de France le dirigeait et les chevaliers, au nombre de trente-six, devaient lui prêter serment. Le siège était l’abbaye du Mont-Saint-Michel, transféré ensuite à la Sainte Chapelle de Vincennes, puis par Louis XIV aux Cordeliers de Paris. Cela permettait au roi de se créer un réseau de fidélités qui n'étaient plus directement liés aux fidélités féodales. Les chevaliers portaient un collier en or fait de petites coquilles reliées par des nœuds auquel était suspendu un médaillon représentant l'archange terrassant le dragon.

À partir de 1560, dans le contexte troublé des guerres de Religion la limite de 36 membres est abandonnée et l’ordre intègre de nombreux courtisans parfois non-combattants et perd ainsi de son prestige. L'ordre fût alors, dit-on, bien déchu de la considération dont il jouissait jusqu'au milieu du XVIe siècle, par des nominations trop faciles de Catherine de Médicis [1]

Promotion de Jacques de Goué dans l’Ordre de Saint-Michel -1570- Signée par Charles IX
Promotion de Jacques de Goué dans l’Ordre de Saint-Michel -1570- Signée par Charles IX

À la fondation de l’Ordre du Saint-Esprit en 1578 par Henri III, les statuts prescrivirent que ses cent chevaliers devaient préalablement être membres de Saint-Michel, qui passe alors au second rang. À partir du réglement de Louis XIV du 14 juillet 1661 et des nouveaux statuts du 12 janvier 1665, l'ordre est décerné plus particulièrement à des écrivains, artistes et magistrats. Le collier n'est plus que rarement porté ; on lui substitue un ruban noir qui vaut à l'ordre son surnom de "cordon noir". Le médaillon est remplacé par une croix en or émaillé (image de gauche).

L'ordre est supprimé en 1791. Il est recréé le 16 novembre 1816 par une ordonnance de Louis XVIII qui le transforme en récompense des mérites scientifiques, artistiques et littéraires. Son effectif est limité à 100 membres, sans compter les chevaliers du Saint-Esprit qui continuent à être automatiquement chevaliers de Saint-Michel, et les chevaliers honoraires (étrangers ou Français au service d'un autre État). Il est administré par le ministère de la maison du roi, puis par le ministre d’État, intendant-général de la maison du roi.
Il sera supprimé lors de la révolution de juillet 1830.

Dans l'entre-deux-guerres, l’ordre renait sous forme d’ordre dynastique de la branche aînée des Bourbons.
Quelques nominations de chevaliers ont eu lieu en 1930, et dans les années 1970 et 1980.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. L'abbé Angot montre avec l'exemple de Jean des Vaux que les choix n'étaient pas justifiés uniquement par suite des services exceptionnels, locution commode et élastique qui se prête à des faveurs si peu justifiées. S'il est vrai que des seigneurs et de hauts personnages aient à cette époque refusé une distinction précédemment si prisée, il faudrait voir une allusion à ce fait dans l'insistance que met le roi à exiger l'acceptation préalable du récipiendaire.

[modifier] Bibliographie

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  • Abbé Angot, Réception d'un chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1571, dans Revue historique et archéologique du Maine, 1895, t. 38, p. 262-268. [1]
  • Benoît de Fauconpret, Les chevaliers de Saint-Michel, 1665-1790, le premier ordre de mérite civil, Paris, Éditions Patrice du Puy, 2007, 208 pages (comprend une étude sur l'ordre de 1665 à 1790, et des notices sur les 464 chevaliers de la période).