Opération Tigre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Tigre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’opération Tigre fut un exercice militaire de répétition du débarquement en Normandie. Il eut lieu à Slapton Sands, dans le Devonshire, au Royaume-Uni. Ces manœuvres furent un échec; les barges de transport de troupes et les bateaux américains n’étaient pas escortées et furent torpillées par des vedettes allemandes. Il y eut 639 morts. Le plus strict secret militaire fut longtemps entretenu sur cet évènement.

Avant le débarquement en Normandie de juin 1944, l'État-major interallié avait compris le besoin de former les jeunes soldats américains qui devaient intervenir en France, notamment ceux débarquant à Utah Beach.

L'Opération Tigre devait être une dernière répétition avant le débarquement en Normandie -l'Opération Neptune- qui dura du 22 au 30 avril 1944. Déjà le 27 avril 1944, 150 soldats furent tués suite à un exercice de tir à balles réelles. La nuit suivante, on devait faire un exercice de débarquement de matériel lourd avec neuf bateaux de débarquement (Tank Landing Ship ou LST). Le lent convoi de ces navires faisait une ligne ininterrompue de 5 milles de long.

Mais les manœuvres alliées ont créé de nombreuses communications radios qui ont attiré neuf vedettes lance torpilles allemandes situées à Boulogne-sur-Mer. Quoique repérées par les Britanniques, les vedettes ne furent pas signalées aux Américains. Le convoi devait théoriquement être protégé par le HMS Scimitar, un destroyer de la Première Guerre mondiale, mais celui-ci resta au port de Plymouth pour des réparations. Protégé seulement par la corvette HMS Azalea et avec des radios non calées sur la même fréquence, le long convoi était une proie facile.

En un quart d'heure à peine, l'attaque causa la mort de 639 personnes et en blessa une centaine d'autres. Par manque de coopération entre l'U.S. Army et l'U.S. Navy, beaucoup de GI's périrent noyés dans la Manche ou bloqués dans les LST coulés ou encore d'hypothermie. Eisenhower ne donna l'ordre de récupérer les naufragés qu'à l'aube.

L'État major interallié tira toutefois les conséquences de l'évènement en ordonnant la synchronisation des fréquences radio américaines et britanniques ; de meilleurs gilets de sauvetage furent mis à la disposition des soldats sur les péniches de débarquement ; la mise au point de procédures de récupération d'éventuels naufragés et une meilleure collaboration entre les États-major alliés, et entre la marine et l'armée de terre complétèrent ces mesures.

[modifier] Liens externes