Omar Al Mokhtar

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Omar Al Mokhtar
Omar Al Mokhtar

Omar Al Mokhtar (1862-1931), surnommé « Cheikh des militants », est né en Libye à Zawia Janzour de la tribu arabe Al Abaidi de Mnifa.

Né en 1862, Omar Al-Mokhtar Ben Omar Ben Farhan est le fils de Mokhtar Ben Omar et de Aïcha Bent Mohareb. Il n'avait que 16 ans quand il perdit son père, parti pour le pèlerinage. Il vécut son adolescence dans l'amertume de l'orphelinat. Il a grandi dans les mosquées des Senousseya. Pendant 8 ans, il suivit des cours de sciences islamiques à l'institut supérieur. Ses hautes qualités morales lui attirèrent l'admiration des cheikhs et la confiance de ses chefs. Il fut nommé en 1897, par El-Sayed El-Mahdi, cheikh de la mosquée Al-Okour.

== Invasion de la Libye par l'Italie ==youssef

Le gouvernement italien adressa un avertissement au gouvernement ottoman pour mettre fin à l'anarchie, puis lança des raids contre les côtes libyennes. Le 5 novembre 1911 était proclamée l'occupation de Tripoli-Ouest. La Turquie se rendit et signa un accord de conciliation avec l'Italie à Ouchy-Lausanne en 1912.

Sommaire

[modifier] Résistance d'Omar El-Mokhtar

Répondant aux directives d'El-Sayed Idriss, Omar Al-Mokhtar conduisit le peuple libyen à la défense du pays, et adopta une stratégie de lutte contre les Italiens, basée sur la formation d'un commandement militaire unifié, sur la collecte de taxes sur les animaux et les récoltes, alors que les tribus équipaient les moudjahiddin en armes et en approvisionnements. Tous ces efforts firent de la résistance un tissu socio-économique très solide.

Omar El-Mokhtar engagea une lutte de guerillas, dans les grottes, dans les forêts et dans les vallées du mont vert. Cette stratégie lui permit de tendre de multiples embuscades à l'ennemi et de surprendre, avec rapidité, l'armée italienne, organisée, nombreuse et mieux armée.

En 1922, quand le pouvoir devint fasciste, l'Italie dénonça tous ses accords avec Idriss El-Senoussi et reprit sa politique de violence et de terrorisme.

Idris El-Senoussi émigra vers l'Egypte en 1922 et les tribus de la résistance exercèrent le commandement effectif sous le leadership d'Omar Al-Mokhtar.

Quand le mouvement de la résistance se trouva à court d'équipements et de munitions, Omar El-Mokhtar demanda l'aide d'Idriss El-Senoussi qui ne put l'aider, car il ne possédait rien.

Mais Omar Al-Mokhtar poursuivit sa lutte, sans se lasser et sans désespérer. Il s'est montré aussi solide que la montagne. La résistance s'engagea dans de multiples combats et le cercle des activités des moudjahiddins s'élargit dans le mont vert. Le nom d'Omar Al-Mokhtar brilla et il s'illustra comme chef adroit sachant mener à bien le système d'attaque et de fuite, et graduellement, les tribus arabes se joignirent aux rangs des combattants.

Les Italiens pensèrent pouvoir le séduire par l'argent, lui proposant une somme mensuelle de 50 mille francs, en échange de la signature par Sayed Reda, représentant d'Idriss El-Senoussi dans le mouvement de la résistance, d'un traité de paix avec eux, mais Omar Al-Mokhtar refusa en disant: "Notre foi profonde nous incite au djihad".

Omar El-Mokhtar a réussi à remporter plusieurs victoires légendaires contre l'armée italienne, dont les combats d'El-Kafra, El-Rahiba, Akila, El-Matmoura, Karassa. Il gagna la confiance des Libyens qui le suivirent aveuglément.

[modifier] Ses qualités

Omar Al-Mokhtar était admiré par le peuple libyen, non seulement pour son héroïsme, mais surtout pour son éthique et pour ses qualités, si bien que sa célébrité a dépassé les frontières. C'était un excellent politicien, aussi bien qu'un militant adroit. La lutte était pour lui une question vitale et un but majeur. Quand on lui conseillait d'arrêter sa lutte, car il avait vieilli, il entrait dans une colère furieuse.

Il ne se maria qu'une seule fois et mit au monde un fils, nommé Mohammad Omar Al-Mokhtar.

[modifier] L'emprisonnement

Le 12 septembre 1931, alors qu'il effectuait une mission d'exploration avec 40 cavaliers de ses hommes, Omar Al-Mokhtar tomba dans une embuscade que lui avaient tendue les Italiens à proximité du mont. Les Italiens lui avait coupé la route et un combat se déroula entre les deux parties :seul Omar Al-Mokhtar en sortit vivant. Il fut arrêté et livré au commandement italien.

Graziani, le vice-maréchal du gouverneur général Baudina, de Tripoli et Barca, lui proposa l'amnistie générale, à condition qu'il adresse un appel aux moudjahiddins, les incitant à arrêter les combats. Mais, Omar Al-Mokhtar refusa l'offre, et préféra mourir en martyr, car sa conscience et sa religion rejetaient l'humiliation.

[modifier] Le jugement

Le 15 septembre 1931, il fut jugé rapidement en une heure et quart, et condamné à mort. Le mercredi matin du 16 septembre 1931, la Libye fut le théâtre de sa mise à mort devant plus de 20.000 citoyens. Al-Mokhtar s'avança à pas sûrs, le visage éclairé par la foi, en répétant les deux chahadaa, puis rapidement, les Italiens transportèrent son cadavre vers le cimetière d'El-Saberine à Benghazi. Une garde endurcie entourait sa tombe.

[modifier] Commémoration

La Libye considère le 16 septembre jour de deuil et de commémoration du martyr Omar El-Mokhtar. Un musée a été créé à l'occasion de cette commémoration et a inclus toutes les armes utilisées par Cheikh El-Moudjahiddin et ses compagnons contre l'invasion italienne.

La monnaie libyenne (billet de 10 Dinars) porte l'effigie d'Omar Al-Mokhtar. Il existe aussi un pont Omar Al-Mokhtar (voir photo) dans le Ouadi El Kuf et son effigie y est suspendue. On peut enfin encore voir la grotte où il se réfugiait souvent.

Image:Pont Omar Mokhtar (Z).jpg

[modifier] Filmographie

Le lion du Désert de Moustapha Akkad, avec Anthony Quinn et Oliver Reed