Nouvelle Action royaliste

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La Nouvelle Action Royaliste (NAR) est un mouvement politique français marqué par la volonté d'instaurer une monarchie constitutionnelle en France. Ses adhérents, quoiqu'ils s'en défendent, sont parfois qualifiés de royalistes de gauche, car proches de certaines idées défendues par certains partis de gauche, mais ils se reconnaissent aussi dans le gaullisme originel. Le mouvement est dirigé d'une manière collégiale par un Comité directeur de 12 membres et publie un bimensuel politique, Royaliste, une revue d'idées, Cité, ainsi qu’une revue historique intitulée le Lys rouge.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le mouvement de contestation de mai 1968 touche aussi le mouvement royaliste, sclérosé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par l'interdiction de l'Action française de Charles Maurras et une étouffante direction, empêtrée par ailleurs dans des tentatives de justification d’un passé pétainiste. De jeunes contestataires, dont Yvan Aumont, Gérard Leclerc et Bertrand Renouvin, décident de quitter la Restauration nationale, qui avait succédé au mouvement de Charles Maurras, pour fonder en 1971 la Nouvelle Action Française qui devient en 1977 la Nouvelle Action Royaliste. Ils veulent rendre sa légitimité au mouvement royaliste. Le père de Bertrand Renouvin, Jacques Renouvin, royaliste chef des groupes francs du mouvement de résistance Combat mort en déportation à Mauthausen, avait été un anti-munichois de la première heure.

[modifier] Idées

La NAR souhaite l'instauration d'une monarchie constitutionnelle en France, constatant que les monarchies européennes actuelles incarnent dans le cadre démocratique les principes d’arbitrage et d'unité de la nation. Ses membres réfutent la distinction traditionnelle entre monarchie et république. Ils considèrent que le monarque est le mieux placé pour défendre le « bien commun » (la res publica) et l'intérêt général, dans la mesure où son pouvoir n'est pas soumis aux vicissitudes de l'élection et des oppositions partisanes ; ils se disent à la fois les héritiers de Jean Bodin (théoricien du XVIe siècle qui avait intitulé République- c'est-à-dire dans l'acception de l'époque, l'Etat- l'œuvre majeure qu'il avait consacrée à la monarchie) , et des monarchiens de 1789 qui avaient rédigé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Le gaullisme originel, au XX° siècle, qui pose à nouveau dans l'Histoire la question de la légitimité est, pour eux, venu conforter la thèse des monarchistes démocrates. La NAR fait également valoir la confiance qu'Henri d'Orléans (1908-1999), « comte de Paris » lui accorda, dans les années 1980 et 1990. À la même époque, l’enracinement de la monarchie dans la démocratie en Espagne, puis le retour sur la scène politique d’anciens souverains ou héritiers de dynasties dans d'autres pays d'Europe (Roumanie, Bulgarie, Serbie), semblent conforter, à certains égards, les idées de la NAR.

[modifier] Engagements

Dans les années 1970, les luttes idéologiques engagées opposent la Nouvelle Action Royaliste à la Nouvelle Droite et à son expression partielle, le Front national,qui abrite aussi des royalistes trés à droite . C'est ce qui motive en partie la présentation d'une candidature, celle de Bertrand Renouvin, à l'élection présidentielle de 1974 et le soutien accordé ensuite à François Mitterrand en 1981 et bien après. La Nouvelle Action Royaliste défend les institutions de la Cinquième République, qu'elle entend « couronner » et pérenniser. Au nom de la cohésion nationale, elle s’engage dans les collectifs de lutte contre la xénophobie et fait campagne pour le droit de vote pour des étrangers aux élections locales. En 2002, elle a deux représentants au bureau du Pôle républicain qui soutenait la candidature de Jean-Pierre Chevènement. En 2005, elle appelle à voter non au référendum portant sur la "constitution européenne". La Nouvelle Action Royaliste est anti-libérale en économie et se distingue par son opposition à la politique des États-Unis en politique étrangère.En cela sa ligne se rapproche souvent de celle des gaullistes de gauche.

Le mouvement est cependant aujourd'hui essentiellement une société de pensée, au moyen de ses fameuses conférences-débats des "mercredis de la NAR" fréquentées par presque toutes les familles intellectuelles, des gaullistes à l'extrême gauche, où l'on rencontre des intellectuels, penseurs, écrivains, et économistes.

[modifier] Lien externe

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