Norbert Zongo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour l’article homonyme?, voir Zongo (homonymie)

Norbert Zongo était un journaliste burkinabè, directeur de publication de l’hebdomadaire L'Indépendant.

Après avoir commencé une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du président burkinabè Blaise Compaoré, Norbert Zongo meurt assassiné le 13 décembre 1998, avec les trois personnes qui l'accompagnaient (Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et Ernest Zongo), soulevant une très vive émotion à Ouagadougou, à travers tout le pays mais aussi dans les pays voisins. Suite à cet assassinat, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le pays, les plus violentes ont été enregistrées à Koudougou (à l'ouest de Ouagadougou), où était né Norbert Zongo. Les partisans du pouvoir organisés en milice et armés de gourdins se sont livrés à une chasse aux manifestants dans plusieurs villes du pays.

Norbert Zongo et trois proches ont été retrouvés morts et calcinés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, sur la route de Sapouy.

[modifier] L'enquête officielle

Cédant au mécontentement populaire, le président Blaise Compaoré laisse une enquête judiciaire s'ouvrir. En sept ans d'instruction, un seul suspect, un adjudant de la sécurité présidentielle, a été inculpé, mais le témoin l'accusant s'est rétracté au cours d'une confrontation judiciaire.

En août 2000, ce fut au tour de cinq membres de la garde présidentielle d’être inculpés du meurtre de Ouedraogo. Marcel Kafando, Edmond Koama et Ousseini Yaro, également suspectés dans l'affaire Zongo, furent reconnus coupables et condamnés à des peines de prison. Edmond Koama est décédé le 4 janvier 2001.

Le procès Zongo s’est conclu par un non-lieu le 19 juillet 2006 qui a provoqué un tollé international.

[modifier] Les enquêtes indépendantes

Des journalistes étrangers et une commission d'enquête internationale ont mené vers d'autres membres de la garde présidentielle burkinabè[1].

La commission indépendante a conclu que la mort de Norbert Zongo était due à des motifs purement politiques, en raison de ses investigations au sujet de la mort après torture de David Ouedraogo, chauffeur de François Compaoré. Ce dernier fut inculpé du meurtre de David Ouedraogo en janvier 1999. Le tribunal militaire abandonna ensuite les charges retenues contre lui.

Le chanteur reggae ivoirien Alpha Blondy a écrit une chanson « Journalistes en danger » qui dénonce l'assassinat de Norbert Zongo et le pouvoir burkinabè qui essaie d'étouffer cette affaire.

Reporters sans frontières (RSF) a affirmé[2] le 20 octobre 2006 que le rapport d'enquête de la Commission d'enquête indépendante (CEI) sur l'assassinat de Norbert Zongo avait été expurgé d'éléments mettant en cause François Compaoré, le frère du président Blaise Compaoré, et un homme d'affaires proche du pouvoir, Oumarou Kanazoé. Plusieurs fois cités dans cette affaire, Compaoré et Kanazoé ont toujours nié toute implication.

Le journal L'Événement a repris l'enquête de RSF et François Compaoré a porté plainte pour diffamation contre le journal. Le 8 janvier 2007, l'affaire est passée devant le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, mais faute de l'original du journal, l'audience a été renvoyée au 22 janvier.[3]

[modifier] Références

  1. Affaire Norbert Zongo : un nouveau témoignage accablant pour la garde présidentielle, sur RSF
  2. Reporters sans frontières apporte de nouveaux éléments à la justice burkinabé, 20 octobre 2006
  3. Source audience procès en diffamation de F. Compaoré contre l'Evénement
  • Non-lieu dans l'enquête sur la mort du journaliste Zongo, Le Monde, 21 juillet 2006
  • Affaire Zongo: RSF affirme que le rapport d'enquête a été expurgé, AFP, 20 octobre 2006
Autres langues