Discuter:Nirvāna

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Le terme de nirvana est souvent employé dans l'hindouisme. Il existe même une Nirvana Upanishad. Enfin, on a publié un receuil d' Upanishad du renonçement qui prouve l'usage fréquent de ce terme en contexte hindou.


Infos étymologiques supplémentaires: Le terme sanskrit est composé d'un radical, vā- « souffle(r) », et d'un préfixe nis-. Le radical vā- est indo-européen : *h2wenh1-, soit *wē :

Le radical est verbal, « souffler », ce qui se retrouve sous les formes suivantes :

formes bâties sur la racine : allemand we[h]-en ; grec ancien ἄη-μι áê-mi, sanskrit : vā-ti, formes bâties avec une racine suffixée (par *-ye/-yo) : vieux slave : ve-je-tŭ, sanskrit : vā-ya-ti, gotique : wá-i-an. Il permet de former un nom d'agent, « celui qui souffle et qui souflera », le plus souvent avec un suffixe de formation *-to, c'est-à-dire « le vent » dans de nombreuses langues :

sans suffixe (mais voyelle thématique) : indo-iranien : sanskrit vātaḥ, avestique vātō, avec suffixe *-to : langues germaniques : gotique win-ds, allemand Win-d, anglais win-d, latin ven-tus, gallois gwyn-t, tokharien A : wän-t et B : yen-te, hittite : ḫuwan-t, autres suffixations : indo-iranien : sanskrit Vā-yúḥ (nom du dieu du vent), avestique vā-yuš, lituanien : vė́-jas, vieux slave : vě-trŭ, etc. En sanksrit, le préfixe nis-, devenu nir- par sandhi dans nirvāṇa, dénote l'idée de sortie hors de quelque chose, comparable au latin ex-. On pourrait donc traduire de manière plus précise nirvāṇa par « ex-soufflement », soit essoufflement. C'est donc, étymologiquement, l'action de « quitter son souffle », celui-ci étant vu, dans les civilisations anciennes, comme un synonyme d'âme (le souffle vital). Du reste, anima « âme » et animus « esprit », en latin, sont reliés au grec ἄνεμος ánemos, « vent », de même que spiritus, « esprit » signifie aussi « souffle » (cf. le double sens d'inspiration). Le chinois fait de même : 氣/气 qì représente à la fois la force de vie et le souffle.

Tout ceci confirme que la notion d'âme, de force de vie, en indo-européen (et ailleurs), est vue comme un souffle. L'extinction de ce souffle est donc un synonyme de « mort ». On le verra ci-après, le terme, dans le domaine bouddhiste, s'est fortement spécialisé.