Nicolas Thyrel de Boismont

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Nicolas Thyrel de Boismont, né vers 1715 à Rouen et mort le 20 décembre 1786 à Paris, est un prédicateur français.

Prédicateur illustre en son temps et parfois véritablement éloquent, mais plus élégant que profond, et incapable de se maintenir par un travail contant à la même hauteur, Nicolas Thyrel de Boismont devint, après être monté à Paris en 1749, prédicateur ordinaire de Louis XV. Il prononça en 1750 le panégyrique de saint Louis et par la suite un grand nombre d'oraisons funèbres, dont celles du Dauphin, de la reine Marie Leczinska, de Louis XV et de Marie Thérèse d'Espagne.

Son talent le faisait remarquer peu à peu lorsqu’un trait d’esprit, ou un hasard, fonda sa renommée : prêchant devant un auditoire plus distingué que sérieux sur la conversion de Madeleine, il décrivit longuement la vie mondaine de la pécheresse et, arrivé au second point où il devait exposer la contrepartie de sa vie pénitente, il resta court et descendit de la chaire. « Le talent de M. de Boismont, dit de Barrante, se montra surtout dans l’adresse avec laquelle il capitula avec la philosophie. Il semble toujours lui demander la permission de laisser parler la religion : il abonde en précautions oratoires ; sa morale est d’une tolérance et même d’une complaisance qui sont très curieuses à observer. Il est habituellement correct, ingénieux, riche en expressions fines ; quelquefois… son style s’élève et finit par être éloquent… ».

Il fréquente les philosophes et le salon de Julie de Lespinasse. En 1755, il est élu membre de l'Académie française grâce, raconte l'Académie, à l'« ardeur scandaleuse » de la duchesse de Chaulnes dont il est l'amant. « Il peut être classé, dit encore l'Académie, parmi les académiciens de boudoir. » Le sujet de son discours de réception à l’Académie : De la nécessité d’orner les vérités évangéliques montre assez qu’il se faisait de la prédication un tout autre idéal que les Bridaine et les Beauregard.

Ses Œuvres oratoires complètes ont été publiées par l'abbé Migne dans sa Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre en 1854.

[modifier] Œuvres

  • Discours prononcés dans l'Académie française, le samedi 25 octobre 1755, à la réception de M. l'abbé de Boismont (par le récipiendaire et l'abbé Alary), Paris, Brunet, 1755
  • Lettres secrètes, sur l'état actuel de la religion et du clergé de France, à M. le marquis de..., ancien mestre de camp de cavalerie, retiré dans ses terres, [S. l. n. n.], 1781-1783
  • Œuvres oratoires complètes, Éd. J,-P. Migne, Petit-Montrouge, imp. catholique, 1854
  • Oraison funèbre de Louis XV, roi de France et de Navarre, surnommé le Bien-Aimé, prononcée dans la chapelle du Louvre le 30 juillet 1774, Paris, Demonville, 1774
  • Oraison funèbre de... Marie Leczinska, reine de France et de Navarre, prononcée dans la chapelle du Louvre, le 22 novembre 1768, Paris, Regnard, 1768
  • Oraison funèbre de... Marie-Thérèse, archiduchesse d'Autriche, impératrice douairière... prononcée dans la chapelle du Louvre le 1er juin 1781... , Paris, Demonville, 1781
  • Oraison funèbre de... Mgr. Louis Dauphin, prononcée dans la chapelle du Louvre le 6 mars 1766, Paris, Regnard, 1766
  • Panégyrique de saint Louis, prononcé dans la chapelle du Louvre... le 25 août 1750, Paris, B. Brunet, 1750
  • Suite des Lettres secrètes sur l'état actuel de la religion et du clergé de France, à M. le marquis de ***, ancien mestre de camp de cavalerie, retiré dans ses terres, [S. l. n. d.]

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 289
  • Frédéric Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1877, p. 339

[modifier] Lien externe


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Fauteuil 40 de l’Académie française
1755-1786
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