Nichane

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Nichane (Direct, Tout droit en Arabe marocain :نيشان) (anciennement Aljareeda Alokhra) est un hebdomadaire marocain en langue arabe appartenant au groupe de presse TELQUEL.

Le premier numéro de ce tabloïd est paru le 9 septembre 2006 avec un tirage de 20 000 exemplaires. Ahmed R. Benchemsi est son directeur de la publication et de la rédaction.


[modifier] Interdiction : l’affaire des «noukates» (blagues)

Dans son numéro du 15 décembre 2006 le tout nouveau hebdomadaire marocain a publié un dossier intitulé « Blagues : comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique ». A titre de vulgarisation Nichane a publié un encadré reprenant des blagues, puisées dans le patrimoine oral marocain, se moquant de la religion.

Ce dossier a provoqué un tollé, les blagues concernant l’Islam ont été jugées offensantes, insultantes et blasphématoires par certains lecteurs. Un site islamiste a été crée pour lancer une campagne pour l’interdiction de l’hebdomadaire. Les appels de ses initiateurs ont été relayés par des médias arabes si bien que des députés koweitiens ont protesté devant l’ambassade du Maroc.

Alors que la rédaction de l’hebdomadaire comptait présenter des excuses aux lecteurs qui se sont sentis offensés, le premier ministre marocain Driss Jettou a pris un arrêté administratif d’interdiction de l’hebdomadaire[1] une semaine après les faits. Le parquet a été saisit pour lancer une poursuite judiciaire contre Driss Ksikes, directeur de la publication, et Sanaa Elaji, rédactrice de l’article incriminée, pour délit d’« atteinte à la religion islamique ». Une décision saluée par le conseil des Oulémas du Maroc et plusieurs associations conservatrices marocaines mais dénoncée par le Syndicat de la Presse Marocaine et le monde associatif[2] .

Le lundi 9 janvier 2007, devant le Tribunal de première instance de Casablanca le procureur du roi a requis la condamnation des deux journalistes à des peines de deux à cinq ans de prison, l’interdiction de la publication de l’hebdomadaire ainsi que de l’exercice de la profession pour les deux journaliste. Un réquisitoire particulièrement sévère, jugé insensé et archaïque par l’association Reporters sans frontières[3].

Le 15 Janvier 2007, le tribunal de première instance de Casablanca a rendu son verdict et condamné les deux journalistes à trois ans de prison avec sursis et une amende collective de 80.000 dirhams (7.220 euros environ). Le tribunal, qui n’a pas suivi le réquisitoire du procureur, a interdit durant deux mois (15 Janvier – 15 Mars 2007) la parution de l’hebdomadaire. Nichane est reparu en kiosque le 17 mars 2007. Driss Ksikes ayant démissionné de son poste après le procès, la direction de la publication est revenue à Ahmed R. Benchemsi, par ailleurs directeur du magazine francophone TelQuel, qui fait partie du même groupe de presse.

[modifier] Notes et références

  1. Le premier ministre prend un arrêté motivé d'interdiction de l'exposition et de la diffusion de l'hebdomadaire 'nichane'
  2. http://www.wanadoo.ma/infos_loisirs/news/detail.cfm?id_rub=2&id_article=2554
  3. Reporters sans frontières - Maroc

[modifier] Lien externe

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