Ngugi wa Thiong'o

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Ngugi wa Thiong’o, est un écrivain kenyan. Il est né en 1938. Il est actuellement professeur et directeur de l'International Center for Writing & Translation à l'Université de Californie à Irvine.

[modifier] Biographie

Figure dominante de la littérature des années Moi, il a très tôt adopté des positions radicales sur la « politique néocoloniale de l’establishment kenyan ». À partir de 1967, il enseigne successivement au Kenya et en Ouganda. En 1971, il publie un premier recueil d'essais, Rentrer chez soi. Puis, tout en travaillant à sa chronique Pétales de sang (1977, traduite en français), l'écrivain « afro-saxon », comme il se définit, se consacre au théâtre avec Le Procès de Dedan Kimathi (1975) et Ngaahika Ndeenda (1977), « Je me marierai quand je voudrai »). Cette dernière pièce, jouée en kikuyu devant un public populaire de plus en plus large, dérange les hautes sphères du pouvoir. Ngugi est arrêté en décembre 1977.

Il passera un an en prison et ce séjour radicalise cet auteur marxisant, qui adopte un ton de plus en plus critique envers le gouvernement. Il réécrit en kikuyu Caithani Matharaba-ini (« Le Diable sur la croix) rédigé en prison dans les marges de sa Bible et sur du papier toilette. Sa pièce suivante, Maitu Njugira (1982) est interdite, et le théâtre où elle devait être jouée, rasé. La tentative de coup d'État de 1982 surprend Ngugi en Europe ; il ne rentrera pas au pays. Pour décoloniser l'esprit, est son adieu à l'écriture en anglais - depuis lors, il écrit ses romans uniquement en sa langue maternelle, kikuyu (et de cette langue ils sont traduits en anglais, swahili, et autres).

Exilé à Londres, puis en Californie, professeur à l'université de New York, Ngugi wa Thiong'o continue de publier régulièrement pièces et essais, jusqu'à ce dernier livre, Murogi wa Kagogo lancé en 2004 à Nairobi au moment où il décide de rentrer d’exil. « Nous avons beaucoup parlé de l'exil politique/[...]/Ta douce figure m'a rappelé notre terre natale/Ma maison à Limuru et la tienne à Mang'u/Un jour nous rentrerons chez nous/Et nous parlerons notre propre langue. » Ainsi s'exprimait Ngugi wa Thiong'o, dans le poème « Kuri Njeeri » qu’il avait dédié à sa femme.

Murogi wa Kagogo, qui veut dire en effet « sorcier du corbeau » est le livre le plus long jamais composé dans une langue de l'Afrique sub-sahariènne.

[modifier] Article connexe

[modifier] Liens externes