Negib Azoury

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Negib Azoury ou Neguib Azoury était un écrivain et un homme politique libanais.

Ce maronite était un ancien fonctionnaire dans le sandjak de Jérusalem. Il a été influencé par le nationalisme et l'antisémitisme français, en ayant eu comme mentor Maurice Barrès. Il opposera très tôt son nationalisme arabe, au sionisme, auquel il a été confronté à Jérusalem.

En 1904, il publie son livre (en français) « Le réveil de la nation arabe dans l'Asie turque ». Il souhaite un nouvel État détaché de la Turquie qui

« s'étendra dans les limites de ses frontières naturelles, depuis la vallée du Tigre et de l'Euphrate jusqu'à l'isthme de Suez, et depuis la méditerranée jusqu'à la mer d'Oman. Il sera gouverné par une monarchie constitutionnelle et libérale d'un sultan arabe. [1]»

Dans ce livre, il s'attaque également à la politique sioniste et dénonce ce qu'il appelle le "péril juif universel". Dans son livre, il annonce les heurts qui vont opposer le nationalisme arabe au nationalisme juif « sont destinés à s'affronter sans relâche jusqu'à que l'un d'entre eux l'emporte. Le sort du monde entier dépendra de l'issue finale de cette lutte entre deux peuples représentant des principes opposés » [2]. Il cherchera également à fonder une "Ligue de la patrie arabe" dont le programme se veut libéral :

« Rien n'est plus libéral que le programme de la ligue : la patrie arabe. Elle veut, avant tout, séparer, dans l'intérêt de l'Islam et de la nation arabe, le pouvoir civil d'avec le pouvoir religieux (...) Elle [la nation arabe] respectera les intérêts de l'Europe, toutes les concessions et tous les privilèges qui lui ont été accordés par les Turcs jusqu'à ce jour. (...) Elle offre le trône de l'Empire arabe au prince de la famille du khédiviale d'Egypte qui se prononcera ouvertement pour elle et qui dépensera son énergie et ses ressources dans ce but. (...) La patrie arabe offre aussi le califat religieux universel, sur tout l'Islam, au chérif (descendant du Prophète) qui embrassera franchement son parti et se consacrera à cette œuvre. (...) Ainsi, son pouvoir sera universel ; de sa résidence il gouvernera moralement tous les Musulmans de l'univers qui accourront en pèlerinage aux sanctuaires de Mohamed. »

Dans ses écrits, il est très proche des idées défendus par des intellectuels musulmans, comme Kawakibi ou Rachid Rida.

[modifier] Source et référence

  1. Saint-Prot: Le nationalisme arabe, 1995)
  2. Négib Azoury, Le réveil de la Nation arabe dans l'Asie turque (Paris, 1905) p.52
  • L'Orient arabe. Arabisme et islamisme de 1798 à 1945, de Henry Laurens, ISBN 2200263759