Mythologie japonaise

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La mythologie japonaise est l'ensemble des légendes et des mythes du Japon.

Un aspect intéressant de la mythologie japonaise (日本神話, Nihon shinwa) est qu'elle explique l'origine de la famille impériale, considérée comme d'ascendance divine jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les mythes japonais principaux, comme généralement accepté de nos jours, sont basés sur le Kojiki et d'autres ouvrages complémentaires. Le Kojiki est le plus ancien recueil de mythes, légendes et histoire du Japon. Le Shintoshu explique la genèse des déités par une approche bouddhiste. Le Hotsuma Tsutae et le Nihonshoki, quant à eux, contiennent des versions relativement différentes de cette mythologie.

Sommaire

[modifier] Orthographe des noms propres

Nombre de déités entrent en scènes dans ces récits mythologiques et souvent sous plusieurs noms. Qui plus est, certains de ces noms sont si longs qu'ils sont difficilement lisibles pour la majorité des lecteurs. C'est pourquoi cet article utilise le nom dans sa forme abrégée la plus courante.

Ainsi : Ninigi, ou Amenigisikuninigisiamatuhidakahikohononiniginomikoto dans sa forme complète, peut tout aussi bien être abrégé en Hikohononinigi ou Hononinigi.

Dans cet article, les noms propres seront écrit sous la forme historique usuelle. Les caractères soulignés : h, y, et w représentent des lettres muettes qui sont omises dans leurs formes modernes. Cette convention est spécifique à cet article. Les autres syllabes sont modernisées telles que décrites ci-dessous.

  • si est modernisé en shi.
  • ti est modernisé en chi.
  • tu est modernisé en tsu.
  • hu est modernisé en fu.
  • zi et di sont modernisés en ji. (La distinction a disparue)
  • zu et du sont modernisés en zu. (La distinction a disparue)
  • oo est modernisé en o ou oh.
Ex. Ohonamudi pourra s'écrire sous les formes Ohonamuji, Oonamuji, Ohnamuji, parmi d'autres.

Pour des raisons historiques les syllabes en k, s, t, et h sont parfois remplacées par leurs formes altérées respectivement en g, z, d, et b.

Ex. Ohonamudi pourra s'écrire sous les formes Ohonamuti et Ohonamuchi (mais pas Obonamudi).

[modifier] Genèse du monde

Au commencement, quand les cieux et la terre étaient encore dans un état chaotique, trois déités (Amanominaka-nushi, Takami-musuhi et Kami-musuhi), suivies de deux autres, apparurent à Takamanohara (haut dans les cieux). Elles sont appelées les Kotoamatsukami (déités des cieux distingués) et ne jouent qu'un rôle figuratif dans la plupart des mythes. Elles sont asexuées et incarnent les forces qui dirigent le monde.

Vinrent ensuite sur terre, deux paires de déités, suivies de cinq autres paires. Les deux premières déités, Kuninotokotachi no kami (Le dieu qui existe perpétuellement en tant que nation) et Toyokumono no kami (Le dieu des nuages abondants et des champs fructueux), sont comme les cinq premières sans genre. Cinq paires sont engendrées par une déité mâle et une déité femelle, mais qui ne sont pas mari et femme. À l'exception de la dernière paire, Izanagi et Izanami, ils ne jouent qu'un rôle figuratif dans la plupart des mythes. Ces deux et cinq paires sont appelées Kamiyonanayo (Sept générations).

[modifier] Izanagi et Izanami

Alors qu'ils se tiennent sur le pont entre les cieux et la terre ( Amenoukihashi, le pont céleste flottant), le dieu Izanagi et la déesse Izanami, transpercent les flots avec Amenonuhoko, la lance céleste, ornée de pierres précieuses que leur a offert Amatsukami. Du sel qui goutte de la lance et tombe dans l'océan, l'île d'Onogoro se forme par elle même.

Bien que cette île vienne d'apparaître, elle porte en son sein Yahirodono (la salle aux huit marches, dans laquelle Izanami demande la main de son compagnon). De cette union naissent deux entités malformées : Hiruko, l'enfant aquatique, et Awashima, l'île d'écume. La malformation de leur progéniture tient au fait que ce soit la femme , Izanami, qui, la première, a demandé leur union. Sur le conseil d'Amatukami, ils annulent cette union et c'est Izanagi qui initie la demande en mariage. De cette nouvelle union naissent les ohoyashima, les huit grandes îles de l'archipel nippon :

Il faut noter qu'Hokkaidō, Chishima, et Okinawa ne faisaient pas parti du Japon ancestral.

Ils engendrèrent de très nombreuses autres îles et divinités. Parmi ces divinités la plupart sont des symboles de la nature ou de la culture japonaise.

Izanami fut brûlée vive en donnant naissance à Kagutsuti, l'incarnation du feu. Ce dernier fut tué par son père aveuglé par la colère. De ce meurtre jaillirent une douzaine d'autres divinités.

[modifier] Voyage au pays des morts

Izanagi pleura la perte de son épouse et entreprit un périple au Yomi no Kuni, le pays de la nuit et de la mort, pour la ramener. Cependant Izanami a déjà goûté à la nourriture des enfers et ne peut s'en retourner parmi les vivants sans l'accord des divinités infernales. Dans l'obscurité totale Izanagi impatient de revoir son épouse, met le feu à une dent de son peigne, pour enfin l'apercevoir. Il la trouve décatie et décomposée, et découvre qu'elle veut le retenir au Yomi no Kuni. Horrifié, il la répudie et s'enfuit. Elle le maudit alors et promet de tuer chaque jour un millier d'individus parmi son peuple. Ce à quoi il rétorque qu'en conséquence il ordonnera à son peuple de donner naissance à mille-cinq-cents enfants par jour. Ainsi fut instauré le cycle de la vie et de la mort.

Commentaire

Il est intéressant de remarquer que ce mythe japonais présente des analogies avec deux mythes grecs :

  • l'enlèvement de Perséphone, qui ayant mangé des grains de grenade doit rester aux Enfers une partie de l'année.
  • le voyage d'Orphée dans l'Hadès, qui ne pouvant se retenir, se retourne pour revoir Eurydice et la perd une seconde fois.

[modifier] Le Soleil, la Lune et l'Orage

Après son retour du Yomi no Kuni, Izanagi fait une halte à Tsukushi pour faire une série d'ablutions dans la Rivière des orangers et purifier son corps de son contact avec la mort. Ces ablutions donnèrent naissance à une douzaine d'autres divinités :

  • de son œil gauche naît Amaterasu, la déesse du Soleil.
  • de son œil droit naît Tsukuyomi, le dieu de la Lune.
  • de son nez naît Susanoo, le dieu de l'Orage.

Cette séance de purification est commémorée dans la religion Shintô par l'ablution rituelle, le harai.

[modifier] Iwayado, la retraite du Soleil

Susanoo, le dieu japonais de l'orage était violent et grossier. Quand il fut rejeté par son père, il vint au Takamanohara (paradis) pour faire ses adieux à sa sœur Amaterasu, la déesse japonaise du soleil . Mais Amaterasu craignait qu'il ne vienne pour des motifs plus belliqueux. Elle lui demande alors de prouver la bonne foi de ses propos par un concours : le premier des deux qui engendre une divinité masculine gagne. Amaterasu brise l'épée de son frère en trois morceaux qu'elle mâche et transforme en trois élégantes déesses. Susanoo mâche les perles de fécondité des chaînes ornementales de sa sœur (le Magatama) et engendre cinq divinités masculines. Puis ils se réclament mutuellement leurs créations, argant qu'elles sont issues d'un objet leur appartenant. Susanoo se proclame vainqueur.

Fier de sa victoire il, adopte un comportement altier et irrespectueux de son hôte. Il outrepasse ses droits, le jour où il jette la dépouille d'un cheval céleste dans la salle où Amaterasu et ses suivantes tissent. L'une d'elles, effrayée, s'ouvre les entrailles avec un fuseau et meurt.

Amaterasu, décide alors de priver le monde de lumière : elle se confine dans la caverne d'Iwayado et refuse d'en sortir. Les divinités célestes réussirent néanmoins à l'attirer dehors par la ruse : sur le conseil de la déesse Uzume, elles placent un miroir devant l'entrée de la caverne et commencent à rire aux éclats. La curiosité d'Amaterasu s'éveille et elle s'enquiert de cette joie soudaine alors que le monde est privé de sa lumière. Uzume lui répond qu'une nouvelle déesse plus somptueuse qu'elle est apparue.

La jalousie d'Amaterasu la force à sortir et elle aperçoit une très belle déesse à l'entrée de la grotte. (Mais elle ignore qu'il s'agit de son reflet.) Pendant qu'elle reste stupéfaite, des dieux bloquent l'entrée de la grotte ainsi que sa retraite. Acculée, elle promet de ne plus fuir si Susanoo est exilé des cieux.

[modifier] Susanoo et le dragon à huit têtes

Exilé du royaume des cieux, Susanoo vint à Izumo (désormais Shimane). Il y trouva un vieil homme et sa femme pleurant le sort de leur fille nommée « Kushinada ». Susanoo leur en demanda la raison. Le vieil homme expliqua qu'ils avaient à une époque huit filles, mais qu'un dragon octocéphale et octocaudal nommé Yamatano-orochi, avait mangé leurs sept premières filles et réclamait à présent que l'on lui donnât la huitième en pâture.

Susanoo tomba amoureux de la jeune fille et promit à ses parents de la sauver en échange de sa main. Il transforma alors la jeune fille en un peigne qu'il cacha dans ses cheveux, et construisit autour de la maison une muraille percée de huit ouvertures. Il ordonna que l'on place dans chaque ouverture une table avec sur chacune d'elle un grand vase rempli de saké distillé huit fois.

Attiré par l'odeur du saké, le dragon but tant et tant qu'il sombra dans le sommeil. Susanoo en profita alors pour anéantir l'ignoble bête. En découpant le monstre, son sabre buta sur une épée miraculeuse cachée dans l'une des queues du dragon. Cette épée fut plus tard offerte à Amaterasu et nommée « Kusanagi ».

[modifier] Le prince Ohonamuji

[modifier] La princesse Yagami

Les nombreux demi-frères de Kami-Maître-de-La-Grande-Province, aspirent tous à épouser la princesse Yagami. Alors qu'ils décident de partir pour la province où habite la princesse, ils chargent Kami-Maître-de-la-Grande-Province de porter leurs bagages. En chemin, ils rencontrent un lapin blanc (mais ils ignorent que lui aussi est un kami). La peau de ce lapin est nue, et il souffre terriblement. Les nombreux demi-frères conseillent alors au lapin de se baigner dans la mer et de s'exposer au vent pour guérir. Le lapin décide de suivre leurs conseils, mais l'eau salée n'a pour effet que de creuser ses plaies, le faisant encore plus souffrir.

S'étant laissé distancer par ses demi-frères, Kami-Maître-de-La-Grande-Province rencontre à son tour de le lapin et lui demande ce qui lui arrive. Le lapin lui explique alors que pour pouvoir traverser la mer et venir ici, il avait demandé à des requins de former un pont sur lequel il passerai. En échange, il leur avait promis de les compter lors de son passage, afin de les aider à savoir qui des requins ou des lapins sont les plus nombreux. Mais, alors qu'il était presque entièrement arrivé de l'autre coté de la mer, le lapin avoua aux requins qu'ils ne les avait pas compté. Le requin sur le dos duquel il était l'avait alors mordu pour le punir de sa négligence. Ayant pitié de lui, Kami-Maître-de-La-Grande-Province lui conseille alors de se laver avec de l'eau douce et de couvrir ses blessures avec du pollen de jonc.

Le lapin décide de suivre ses conseils, et guérit bien vite de ses blessures. En remerciement de sa gentillesse, il prédit alors à Kami-Maître-de-La-Grande-Province que la princesse Yagami sera sa femme.

[modifier] La princesse Suseri

[modifier] Fūjin Kami du Vent

Fūjin, le Kami du Vent avait pour pire ennemi Raijin, Kami de la Foudre. Fūjin avait un frère jumeau. Il affronta en vain Raijin, espérant prendre son pouvoir. Après sa défaite, il parti, devenant cruel et sombre. Il combattu Fūjin qui échappa à la mort de justesse. Cependant, plus tard, Fūjin parvint à vaincre son frère jumeau.

Fūjin fut alors considéré comme le plus puissant des Kami ; toutes les princesses le convoitaient. Pris de jalousie Raijin jura qu'il tuerait son ennemi. Lors d'un affrontement chez Raijin, Fuujin perdit. Il se cacha et, affaibli, trembla de peur que Raijin, qui voulait l'achever, le retrouve.

Fūjin, pendant ce temps, affronta un autre Kami et le vainquit facilement.

Enfin guérit, sûr de battre Raijin, il alla le retrouver. Ils s'affrontèrent un dernière fois et s'entretuèrent.

[modifier] Abdication

[modifier] Intronisation de Ninigi

Amaterasu ordonna à son petit-fils Ninigi de gouverner le monde. Elle lui offrit alors trois trésors :

  • La chaîne de perles de Yasakani (désormais situéé dans la maison impériale)
  • Le miroir de Yata (désormais situé dans le sanctuaire d'Isuzu, à Ise)
  • L'épée Kusanagi (désormais située dans le sanctuaire d'Atuta, à Owari)

Les deux premiers artefacts servirent à attirer Amaterasu hors de la grotte d'Iwayado ; l'épée fut trouvée par Susanoo dans l'une des queues du dragon Yamatano-orochi.

Ninigi et sa compagne descendirent sur terre et vinrent à Himuka, où Ninigi construisit son palais.


[modifier] Premier empereur

Le premier empereur légendaire du Japon est Iwarebiko, dont le titre posthume est « Empereur Jimmu » (神武天皇). Il aurait établi l'empire en l'an 660 av. J.-C.

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