Musc

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Le musc fait partie des rares matières naturelles animales entrant dans la composition des parfums. Il est produit par le chevrotin mâle, également appelé porte-musc, animal de la famille des moschidés vivant dans les montagnes d'Asie à plus de 2000 mètres d'altitude, reconnaissable à ses canines longues de 5 à 7 cm.

Cet animal possède une glande de la taille d'une petite orange, placée sous la peau de l'abdomen et produite pendant la période du rut. Cette glande renferme une sécrétion brune, de consistance huileuse quand elle est fraîche, dure et cassante quand elle est sèche. Le musc séché a une valeur commerciale relativement médiocre. On lui préfère de loin le musc conservé dans sa glande, connu sous le nom de musc en vessie. Les muscs les plus réputés étaient au XIXe siècle ceux de Nankin, du Tonkin, du Yunnan, du Bengale et de Russie.

Seul problème : pour récolter la précieuse matière (environ 30 grammes par chevrotain), il faut tuer la bête, et l'espèce est aujourd'hui menacée d'extinction. Elle est donc protégée, et de sévères mesures sont prises en principe contre les trafiquants. Heureusement pour les parfumeurs, la muscone, composant essentiel du musc, peut être produite depuis plus d'un siècle de façon artificielle avec les muscs nitrés.

Le musc entre comme fixateur (ou note de fond) dans plusieurs parfums pour hommes, mais aussi dans les parfums féminins de type oriental (ou ambré). Il semble avoir été très utilisé au XVIIIe siècle sous forme de pastilles parfumées appelées muscadins, qui ont donné leur nom sous la Révolution à de jeunes royalistes à l'élégance exagérée.

Mais le musc reste actuellement très utilisé en Asie, et plus particulièrement en Chine, où il entre dans la composition de nombreux remèdes « traditionnels ». Actuellement des chercheurs chinois étudient les moyens de remplacer le musc naturel par d'autres composés, et une autre équipe a réussi à maintenir et faire reproduire en captivité le chevrotin, permettant ainsi le prélèvement du musc par curetage de la glande plutôt que par l'abattage de l'animal.

En 1888, Albert Baur réalise la synthèse du premier musc nitré. Nommé « Musc de Baur » en l’honneur de son inventeur. Ce fut aussi le premier produit chimique à l’odeur musquée à être employé en parfumerie.

[modifier] Étymologie

Le mot musc vient du bas-latin muscus, emprunté au grec μόσχος, emprunté lui-même du persan mušk, que l'on rattache souvent au sanskrit muṣká ayant le sens de testicule[1].

[modifier] Notes

  1. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Klincksieck, 1990 (nouvelle édition), s.v. μόσχος p. 715b.