Mouvement laïque québécois

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Le Mouvement laïque québécois (MLQ) est une organisation qui prône la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation des institutions publiques du Québec. Sa philosophie est un humanisme en rupture avec la religion.

Un des principaux objectifs du MLQ est la déconfessionnalisation du système scolaire québécois.

Le MLQ a été fondé en 1981 par des parents qui refusaient le système biconfessionnel catholique et protestant alors en vigueur. Il est issu de l'Association québécoise pour l'application du droit à l'exemption de l'enseignement religieux, fondée en 1974. Un autre mouvement de laïcisation a existé dans les années 60, le Mouvement laïque de langue française, mais il n'existe pas de lien organique entre les deux associations.

En 1982, le MLQ publie une déclaration intitulée «L'église et l'oppression de la femme ». En 1984, le mouvement dépose une plainte au Conseil de presse du Québec à l'occasion de la visite du pape Jean-Paul II.

En 1987, il collabore avec sénateur Jacques Hébert afin de bloquer l'adoption d'une loi privée qui aurait permis à l'Opus Dei de contourner les lois canadiennes sur la fiscalité. La même année, il pétitionne le ministère canadien de la justice pour retirer les Bibles des tribunaux afin que seule l'affirmation solennelle soit reconnue valide.

Le MLQ joue un rôle clé au sein de la Coalition pour la déconfessionnalisation du système scolaire, créée en 1993 et présidée par Louise Laurin, qui porte le combat pour la laïcité sur la scène politique.

En 1995, il lance un recours collectif contre la Commission des écoles catholiques de Montréal qui a omis d'inscrire sur sa liste électorale les électeurs non catholiques.

Les efforts sont couronnés de succès à partir de 1997 lorsqu'une série de mesures est votée en faveur de la laïcisation: retrait de projets de restructuration scolaire fondés sur le multiconfessionnalisme; amendement constitutionnel permettant la laïcisation des commissions scolaires et des écoles; abandon, en 2008, de la clause dérogatoire qui protége l'enseignement religieux confessionnel.

En 2003, l'organisme participe au grand collectif Échec à la guerre, contre la deuxième guerre d'Irak.

En 2005, le MLQ a obtenu gain de cause dans une plainte auprès du Tribunal des droits de la personne contre la récitation de la prière dans les assemblées municipales à la ville de Laval.

Cette association remet annuellement le Prix Condorcet à une personnalité publique qui a œuvré dans ses objectifs. Elle a régulièrement fait les manchettes en 2004 et 2005 pour son opposition au voile islamique, à une légalisation possible de la charia en Ontario, à l'utilisation de l'érouv par les Juifs et au port du kirpan par les Sikhs.

Un autre dossier en cours est le retrait souhaité du DG Regina sur la monnaie royale canadienne. Cette devise signifie en effet Dei Gratia Regina en latin, ou par la grâce de Dieu la Reine en français, et pour le MLQ, cela est contraire à la laïcité.

Le MLQ défend également la débaptisation car il considère l'apostasie comme une expression de la liberté de conscience. Les membres du MLQ publient dans une revue appelée Cité laïque, qui s'inspire du nom de Cité libre des années 1960.

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