Mouvement de résistance afrikaner

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drapeau de l'AWB
drapeau de l'AWB

L'Afrikaner Weerstandsbeweging, ou mouvement de résistance afrikaner est un groupuscule d'extrême droite sud-africain prônant la suprématie blanche et la restauration des républiques boers du XIXe siècle au sein de l'Afrique du Sud.

[modifier] Emblème

Le drapeau de l'AWB ressemble à une svastika (le symbole duquel est dérivée également la croix gammée utilisée par les nazis) à 3 branches. Elle représenterait trois "7" - s'opposant au chiffre 666, symbole de l'ante-Christ.

L'autre emblème est le « Vierkleur », drapeau de l'ancienne république du Transvaal.

[modifier] Histoire

Créée le 3 juillet 1973 par Eugène Terreblanche et 6 autres Afrikaners, au fond d'un garage d'Heidelberg, sud-ouest de Johannesburg, (Transvaal), l'AWB prône l'établissement d'un état boer sur les territoire des anciennes républiques boers qu'étaient la Zuid-Afrikaansche Republic (Transvaal), l'État libre d'Orange et la Nieuwe Republic (Vryheid et Utrecht dans le Natal).

À son apogée au début des années 90, l’AWB compta aux environs de 70 000 militants, principalement des petits agriculteurs, des ouvriers, des artisans et quelques fonctionnaires, partisans d'une société calviniste et cloisonnée.

Opposés aux réformes de John Vorster puis de Pieter Botha, ils harcèlent les politiciens libéraux, combattent le démantèlement du « petty Apartheid » comme l’abolition des mariages inter-raciaux ou l’octroi de droits civiques aux métis et indiens et se rendent coupables de graves violences contre les militants noirs anti-apartheid.

En 1986, ils sont réprimés pour la 1re fois par la police lors d’une manifestation à l’occasion d’une réunion du Parti national.

En 1992, l’AWB est ébranlé, d’une part par la victoire écrasante des tenants des négociations constitutionnelles lors du référendum du mars 1992, y compris dans leurs fiefs de l’ouest du Transvaal mais aussi par la révélation dans la presse de la relation ambigüe d'Eugène Terreblanche avec une journaliste anglophone progressiste Jani Allan, alors qu'il est marié.

En juin 1993, les membres de l’AWB et plusieurs organisations conservatrices investissent violemment le centre des négociations constitutionnelles de Kempton Park près de Johannesburg.

En mars 1994, l’AWB tente la carte de la violence en tentant de soutenir Lucas Mangope, le président noir conservateur du Bophuthatswana, hostile à la réintégration de son bantoustan dans l’Afrique du Sud. Le 10 mars 1994, des militants de l’AWB et 90 membres du Front du peuple Afrikaner (Afrikaner Volksfront) investissent la capitale Mmabatho et tentent de prendre l’aéroport de Mafikeng où ils se heurtent aux forces de sécurité de la "Bophuthatswana Defense Force". Un membre de l'AWB est alors tué. Retranchés dans Mmabatho, les militants de l’AWB et de l’Afrikaner Volksfront sont alors assiégés par les citoyens de la ville et les forces de défense. Le 15 mars, en pleine déroute, ils cherchent à regagner le Transvaal mais en cours de route, 3 membres de l’AWB sont abattus et lynchés devant les caméras du monde entier.

Le fiasco de l’expédition fait preuve de l’amateurisme des membres de l’AWB et finit de déconsidérer le mouvement. Pire, cette aventure a précipité la chute du président Mangope, abandonné par ses derniers soutiens et provoque l’éclatement de l’alliance conservatrice et le ralliement du général Constand Viljoen et de son Front de la Liberté au processus électoral.

L’AWB est aujourd’hui un groupuscule moribond dont le chef, sorti de prison en 2004, n’inspire plus la crainte parmi la population noire mais les moqueries et les ricanements.