Mosh

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Le Mosh (ou Mosh Pit) est un type de danse brutale des milieux punk, punk hardcore et metal depuis les années 1970. Originaire des États-Unis, elle est exécutée en faisant des sauts ressemblant à du pogo, en remuant des bras d’avant en arrière (certains mouvements sont chorégraphés et se répètent), en jetant ses pieds en avant et en arrière (un peu à la manière d’un art martial), parfois en touchant le sol de ses mains en rythme avec la musique et en se poussant les uns les autres sur de la musique punk, hardcore, emo et parfois du metal (on notera cependant qu’en français le terme « pogo » est preféré pour le metal – usage). Le Mosh est populaire, notamment parmi les jeunes fans.

Le mosh pit est en général pratiqué en cercle, (voir circle pit ). À l’origine, c’était en général les gens situés juste à côté de la scène qui dansaient le mosh. Il est maintenant fréquent de voir des cercles de mosh pit disséminés dans le public entier, ou qui incluent tout le public.

[modifier] Origines et Histoire

[modifier] Origines

On attribue le terme de « mosh » à Vinnie Stigma du groupe hardcore Agnostic Front, en tant qu’acronyme de « March Of Skin Heads » (Défilé, marche de skinheads), mais beaucoup l’attribuent aussi à Darryl Jennifer, bassiste des Bad Brains, à cause de sa prononciation jamaïcaine du mot « mash » dans « mash down Babylon ». Beaucoup de punks de la première vague de la scène parlent plutôt de pogo (et en Amérique de Thrashing), alors que le terme de moshing semble surtout avoir pris de l’importance quand les scènes hardcore et metal ont commencé à se mélanger et s’influencer mutuellement.

[modifier] Histoire

Les Mosh Pits sont apparus en 1981 – au plus tard – à un certain nombre de concert de punk. Ce type de danse s’est ensuite répandu dans la scène heavy metal, où le headbang et le slam ont ensuite été rajoutés. Au milieu des années 80, quand des groupes de thrash metal comme Slayer, Megadeth et Anthrax jouaient toujours dans des boîtes, le mosh pit était déjà devenu habituel pendant les concerts de punk. Et au gigantesque festival Woodstock 1999 le moshing s’était métamorphosé en de véritables émeutes. Pour résoudre les problèmes engendrés par ce phénomène, les salles de concerts habituées à recevoir des groupes susceptibles de provoquer des Mosh Pits renforcent leurs effectifs de sécurité pour contrôler le public, notamment les « T-barricades » qui séparent le Pits en deux parties et l’éloignent aussi du groupe.

Le clip vidéo de Smells Like Teen Spirit de Nirvana a fait connaître le mosh pit à un très large public mainstream, en 1991. Dans le clip The Leaving Song Part II de A Fire Inside et le clip de la chanson Wake The Dead du groupe de hardcore Comeback Kid présente un mosh pit d’environ 100 personnes.

En mai 1996, The Smashing Pumpkins jouent un concert au Point Depot à Dublin. La foule venue les voir est très nombreuse et en dépit des appels au calme répétés du groupe, qui demande à la foule de cesser le mosh pit, une fan de 17 ans, Bernadette O’Brien est tuée – écrasée et piétinée. Le concert se termine rapidement, et les concerts des soirs suivants prévus à Belfast sont annulés, par respect pour elle. Billy Corgan, chanteur des Smashing Pumpkins déclarera plus tard qu’il avait failli quitter le groupe et le show business pour de bon après le tragique événement.

[modifier] En France

Il faut noter qu’en France le mosh pit est moins courant que d’autres formes de danse extrême-hardcore comme le pogo ou le slam. Il s’est cependant bien développé ces dernières années dans certaines scènes – notamment avec l’émergence des mouvements screamo et hardcore, sans pour autant prendre l’ampleur du phénomène en Amérique.

[modifier] Description

La danse a toujours été un élément central de l'ambiance des concerts punk. Représentant l'état d'esprit punk, les danses punks n'ont au départ pas de règles et consistent à remuer frénétiquement en tout sens au son des rythmes rapides, en n'hésitant pas à l'occasion à bousculer son voisin.

Les concerts de hardcore, du fait de l'importance du sens des paroles et du rythme souvent plus corsé de la musique, le tout associé à l'échelle souvent réduite des concerts, ont vu des formes nouvelles de danse prendre forme : rythme de danse saccadé, associant mouvement de bras, de jambe et de tête, coups de pieds et coups de poings, pas chassés et moulinets. La danse se fait au rythme de la musique et les différents styles ne permettent pas les mêmes styles de mosh. La danse se fait sur un espace vide au milieu de la foule des spectateurs appelé "pit". Un "pit" peut être plus ou moins grand, suivant la taille de la salle, le nombre de danseurs et l'importance totale du public. Le mosh est une danse individuelle, bien que certaines figures puissent se faire de façon collective.

[modifier] Quelques mouvements

Le mosh n'est pas une danse théorisée, mais on peut décrire un certain nombre de mouvements au nom convenu :

  • Floorpunch : consiste à faire semblant de frapper le sol avec ses poings en se penchant tout en avançant au milieu du pit par petits sauts ou pas.
  • Le "circle moshing" est spécifiquement employé pour les tempos rapides : un groupe de danseurs courent ou moshent en formant un grand cercle autour du pit, essayant d'entraîner des membres du public ne dansant pas.
  • Le Two-Step est la danse issue du hardcore old school. Elle consiste à faire un pas de danse où l'on passe une jambe devant l'autre, à retirer cette dernière pour la repasser devant et ainsi de suite pouvant être accompagné d'un mouvement des bras (moulinet, balancement de gauche à droite etc). Il se doit d'être rythmé avec la musique.
  • Le wind-mill : il consiste à faire un moulinet avec ses deux bras très rapidement. Il est souvent à l'origine de petits incidents car très violent.
  • Le Side to Side : il consiste à courir de gauche a droite en poussant les autres spectateurs pour agrandir le pit avant le mosh

[modifier] Types de Moshing

Moshing est un terme fourre-tout pour toute danse exécutée dans un mosh pit ou circle pit. Cependant certains mouvements s’accordent plus avec certains passages de la musique.

Le Moshing, parfois appelé Pogo signifie différentes choses selon la musique pour laquelle il est employé.

  • Le Breakcore, un genre de techno hardcore, qui rassemble pas mal d’ex-punks et d’ex-métalleux, et donc leur mosh pits.
  • Le Grindcore a aussi son style de danse, souvent appelé le “grind” et qui est un croisement entre le “skanking” (voir plus bas) et un mosh plus lent.
  • Les concerts de metal sont connus pour leurs gigantesques pogos, favorisés par la popularité du genre et donc la grande capacité d’accueil des salles de concerts concernées. À cause de la rapidité du tempo du metal, la rapidité des mouvements de danse elle-même augmente. Ce pogo éperdu aussi connu sous le nom de Speed Mosh est souvent pratiqué pendant les concerts de groupes tels que Iced Earth et Megadeth. Plus le métalleux va vite, plus le mosh devient fou et incontrôlable. Le Speed Mosh est appellé Trash au Québec, où le terme Mosh est généralement réservé au Mosh Hardcore.
  • Le mosh ou pogo du Punk comprend en general de grandes vagues où tout le monde se pousse, se jetant les uns contre les autres, des slams où une ou plusieurs personnes sont portées par la foule, et du pogo pur et dur: sauter tout en se poussant les uns les autres (l’invention étant attribuée à Sid Vicious des Sex Pistols). Le mosh des concerts de punk est en général moins violent et théâtral que les moshs et pogo des concerts de hardcore.
    • Le mosh pratiqué pendant les concert de hardcore est beaucoup plus rapide. Le mosh hardcore est souvent caractérisé par des mouvements de bras et de pieds très rapides et violents, très mal vus en dehors du contexte particulier du hardcore.

[modifier] Risques et critiques

Bien que la plupart des moshers considèrent le moshing comme quelque chose de fun, drôle et agréable, il y a toujours un risque de se blesser legèrement, voire gravement.

Ceux qui soutiennent le moshing admettent qu’il y a un risque physique lié à la danse. Mais ils soutiennent également que les pogos et les mosh établissent des rapports sociaux comme l’amitié, et introduisent un esprit de camaraderie, et qu’enfin les sérieuses blessures (parfois malheureusement fatales) sont causées par les slams : une activité complètement différente.

Mais ceux qui critiquent le moshing accusent aussi le pogo d’inciter à la violence et de relativiser ces faits. La violence parmi le public amène forcément à quelques blessures. Les critiques du moshing expliquent qu’on peut observer une escalade de la violence, un cercle vicieux qu’entraîne le moshing. Les médias encouragent cette interprétation.

Pour beaucoup, le mosh pit est une sorte de sport extrême. Beaucoup pensent réellement que le mosh pit stimule et encourage la camaraderie. La violence et les « coups » (portés ou non) sont dirigés à ceux qui sont eux-même dans le pit, et non aux autres. Les escalades de la violence arrivent souvent lorsqu’une personne non habituée aux mosh pits ou se tenant hors du pit est touchée. Il est nécessaire de se rappeler que le mosh pit est censé être amusant.

Il y a en fait une sorte de confusion entre les vrais dangers du pit et le comportement des moshers.

Il y a définitivement des risques pour les moshers ou ceux qui approchent de trop près le pit. Beaucoup de ceux qui supportent le mosh pit pensent qu’un des intérêts du mosh est son côté physique, et que ses risques peuvent être comparés à ceux de n’importe quel sport extrême. Certains suggèrent même que le mosh comble un certain désir d’être blessé et physiquement éprouvé, c'est une sorte de moyen pour relâcher le stress et la pression.

Il a été avancé que le moshing serait une sorte de “rite de passage” moderne, où les jeunes mettraient à l’épreuve leur courage et leur force avec leurs amis ou de parfaits inconnus, dans une situation imprédictible de danse violente et frénétique.

Le moshing, dans son but premier est une sorte de combat entre adultes consentants, et en dehors du pit il n’y a pas de combat : souvent les moshers sont amis entre eux. Il y a une escalade de la violence lorsque le concept du mosh est mal compris, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pit.

[modifier] Précautions

Il y a tout de même des précautions, des règles de bases concernant le moshing.

  • Les vêtements et chaussures doivent être adaptés à cette activité physique, ainsi que la mentalité de la personne... le mosh n'est pas un moyen de régler ses comptes.
  • Les piercings peuvent être arrachés pendant le mosh. Soyez sûr des les enlever avant pour votre propre sécurité.
  • L’état d’ébriété (= être saoûl) est très fortement déconseillé car dangereux pour soi et pour les autres.
  • Si quelqu’un tombe, le moshing doit s’arrêter au moins autour de la personne tombée, et les moshers doivent immédiatement aider cette personne à se relever. Cette règle essentielle et primordiale est valable pour toutes les formes de danse hardcore (pogo, slams etc.). Il est en général très acceptable de tirer cette personne par le bras rapidement pour éviter une bousculade et un piétinement.
  • Enlevez tous les pics, qu’ils soient sur les vestes, ceintures, bracelets, colliers, et tous bijoux similaires et susceptibles de blesser gravement les autres.
  • Pas d’attouchements sexuels.
  • Les coups de poings et de pieds directs sont en général considérés comme une entorse à l’étiquette (=règles) du moshing, on leur préfèrera l’usage des avant-bras et coudes pour pousser. Cette règle ne s’applique pas aux moshs hardcores.
  • La plupart des mosh pits se déroulent pendant la partie la plus violente de la chanson. Se jeter dans la foule et frapper les autres après la chanson ou une fois que le mosh est dispersé est très mal vu. L’exécutant est perçu comme un idiot qui ne sait pas ce qu’il fait ni ne comprend ce qui se passe.
  • Immobiliser les gens en agrippant leurs vêtements est aussi très mal vu.
  • Les moshers prennent pour acquis que les gens se tenant au bord du cercle formé par le pit forment volontairement un bouclier pour protéger ceux à l’extérieur du pit et pour empêcher les moshers de tomber par terre. Ils sont donc exposés aux mêmes risques que les moshers. Cependant ils ne doivent en aucun cas renvoyer les moshers expulsés du centre du pit à l’intérieur, car le risque est de faire tomber le mosher ou de se voir pousser/frapper à son tour, en général bien plus fort…
  • Ne pas porter de lunettes, elles sont plus que susceptibles d’être éclatées.
  • Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’on vous fasse. Le mosh pit est un endroit où les règles élémentaires de respect doivent être appliquées, comme partout, même si les règles diffèrent légèrement de d’habitude.
  • Si vous vous tenez au bord du pit, soyez avertis que quelqu’un peut vous frapper. Si vous voulez rester au calme, gardez vos distances avec le mosh.
  • Le mosh n'est pas obligatoire, faites également respecter votre envie d'assister à un concert sans forcément recevoir de coups !
  • En résumé, soyez avertis que dans certains concerts, la thématique dominante est la testostérone, et que si la liberté s'arrête où commence celle des autres, pour certains mosheurs, ça n'est pas vrai.

Des concours de danse ont pu être organisés à Paris en 2004.

[modifier] Liens externes