Mohand Ou Lhocine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mohand Ou Lhocine (Muhend U Lh’usin) (1836 - 1901) était un poète et penseur kabyle du XIXe siècle. Il est né en 1838 à Taka (Haute Kabylie) dans une célèbre famille d’imrabden (« marabouts ») (dont Hocine Aït Ahmed serait un des descendants), les Aït Sidi-Ahmed, de la tribu des At Yahia.

Lui-même homme religieux, le Cheikh (Ccix) Mohand Ou Lhocine, réputé pour sa grande culture et sa connaissance des sciences traditionnelles, était honoré du titre d’amusnaw, comme sage et homme de savoir. Il bénéficiait de fait d’une large audience et influence. Ccix Muhend a ainsi joué un rôle essentiel dans la pensée kabyle de l’époque, en recommandant la nécessité d’une certaine primauté des valeurs et coutumes traditionnelles sur le dogme religieux, confirmant ainsi sa spécificité à l’« islam kabyle ».

Sa poésie est également empreint du thème de la résistance et du courage. Sa vie est en effet marquée dès son adolescence par les débuts, désastreux pour la société kabyle, de la colonisation (1852-1857), et il assiste en 1871 à l’insurrection kabyle dans laquelle la confrérie Rahmaniya, à laquelle il était lié, eut un rôle moteur par l’intermédiaire de son chef de l'époque, le Cheikh El Haddad.

Contemporain du poète Si Muhend U M’hend, les deux personnages, liés par un esprit fraternel, se seraient voués, d’abord sans s'être jamais rencontrés, mutuellement un grand respect. Lorsque la rencontre eut finalement lieu (sur l'initiative de Si Muhend), un léger différend les aurait opposé : Si Muhend, après avoir conté quelques vers, aurait refusé la demande de Ccix Muhend admiratif de se répéter. La discussion se serait alors terminée sur l'annonce, par Ccix Muhend à Si Muhend, d'un sinistre présage, s'apparentant plus, dans le contexte, à un souhait.

Il mourut en 1901. Ses paroles ont inspiré plusieurs chanteurs et conteurs contemporains, comme le célèbre chanteur Lounis Aït Menguellet.

[modifier] Bibliographie

  • Mouloud Mammeri, Yenna-yas Ccix Muhend [« Le Cheikh Mohand a dit »], Alger, Laphomic, 1989.
  • Kamel Bouamara, article « Mohand-Ou-Lhocine (cheikh) » dans Hommes et femmes de Kabylie - Collectif sous la direction de Salem Chaker, éd. Edisud, 2000 (ISBN 2744902349).
  • Camille Lacoste-Dujardin, article (« Mohand u Lhosine, cheikh ») du Dictionnaire de la culture berbère en Kabylie, La Découverte, Paris, 2005 (ISBN 2707145882).
  • Mohamed Ghobrini, Dialogue de géants (Roman), éd. El Amel, Tizi Ouzou, 2006.
  • Muhend Uremdane Larab, Tadyant n Ccix Muhend Ulhusin, édition Imperial, Rabat, 1997.

[modifier] Voir aussi

  • Muhend U M’hend, autre grand poète, contemporain de Muhend U Lh’usin.
  • Yusef U Qasi, poète kabyle du XVIIe siècle, le plus ancien connu.
Autres langues