Maurice Ignace Fresia

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Maurice Ignace Fresia, baron d'Ogliano, d'Oglianto ou d'Oglianico, général de division italien, issu d'une famille noble du Piémont, naquit à Saluées (Stura), en août 1746.

Admis à l'École militaire de Turin au mois d'octobre 1758, le jeune Frésia entra comme cornette dans le régiment de dragons au service du roi de Sardaigne le 17 avril 1766, et devint aide-major le 26 avril 1776, capitaine le 7 août de la même année, major le 27 septembre 1787, lieutenant-colonel du régiment de Chablais (dragons) le 3 août 1790, et enfin colonel du même régiment le 15 mars 1793.

Pendant la guerre que la Sardaigne soutint contre la France , Frésia combattit dans les rangs de l'armée piémontaise avec toute l'ardeur du guerrier qui se dévoue à la défense de son pays. Il commandaiten l'an IV les chevau-légers du roi avec le grade de brigadier, lorsque les États du souverain furent envahis par l'armée française, sous les ordres de Napoléon Bonaparte.

Frésia continua à donner des preuves de dévouement à son prince jusqu'à la paix de Cherasco ; mais quand Charles-Emmanuel fut obligé en l'an VI d'abandonner le Piémont pour se retirer en Sardaigne, Frésia s'empressa d'offrir ses services à la France, qui les accepta, et se rendit à l'armée d'Italie, où ses talents et sa bravoure le firent remarquer.

Chargé, à l'ouverture de la campagne de cette année, du commandement d'une brigade de dragons dans la division du général Halry, il se trouva, le 6 germinal, à la bataille qui eut lieu sous les murs de Vérone. A l'affaire du 16 il culbuta, à la tête de deux faibles escadrons, un régiment autrichien, le mit en désordre et le força de mettre bas les armes. Il obtint alors le commandement de toutes les troupes piémontaises.

Après avoir déployé la plus grande valeur au combat de Verdorio, sur l'Adda, où il eut à lutter contre les Russes et les Autrichiens,'dont les forces étaient décuples, il fut forcé de céder au nombre et de se rendre avec 2 500 hommes, plutôt fatigués que vaincus.

Rendu bientôt à l'armée française, le général Frésia continua de prendre part à ses succès, et fut nommé général de brigade par arrêté du 13 germinal an X. Au mois de germinal an XI, il fut investi, dans la 19e division militaire, du commandement du département de la Haute-Loire jusqu'au mois de messidor suivant, époque à laquelle il se rendit à Montpellier pour y organiser la légion du Midi, composée de Piémontais. Ce fut lui que le général Fréville, commandant la 9e division militaire, envoya à Paris, le 2 floréal, pour porter à l'Empereur le vœu des militaires de la division. Le général Frésia se rendit ensuite à Auxonne, y continua ses fonctions, puis organisa dans cette ville 3 bataillons, dont 2 furent embarqués sur la flotte de Rochefort.

Créé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il fut nommé commandant de l'Ordre le 25 prairial de la même année. L'Italie fut témoin de ses exploits pendant les campagnes de l'an XIV et de 1806, qu'il fit sous les ordres du maréchal Masséna. S'étant rendu peu de temps après à la Grande Armée en Prusse, avec une division de cuirassiers, Frésia obtint le grade de général de division le 3 juin 1807, et commanda en cette qualité un corps de cavalerie étrangère à la bataille de Friedland. Au mois de décembre de la même année, il reçut l'ordre d'aller prendre le commandement de la cavalerie du 2e corps d'observation de la Gironde, avec lequel il entra en Espagne. Son courage et ses talents ne purent l'empêcher de subir toutefois la capitulation de Baylen, signée par le général Dupont ; mais il ne fut point enveloppé dans la disgrâce de la plupart des généraux qui avaient assisté à cette affaire.

A sa rentrée en France, Napoléon le nomma baron de l'Empire, commandant de la 18e militaire (Dijon), le chargea, en 1809, d'une mission importante près de la cour de Toscane, et lui donna l'ordre de se rendre à la Grande Armée, à la tête des régiments de cavalerie organisés en ltalie.

Après la campagne d'Autriche, il revint dans la Péninsule pour prendre le commandement de la 4e division militaire du royaume. Lors de la mort de l'amiral Villaret-Joyeuse, Frésia obtint le gouvernement provisoire de Venise, fit la campagne de Saxe, en 1813, à la tête d'une division de cavalerie, puis devenu commandant des provinces illyriennes, dont Fouché était gouverneur général, il mit dans un état de défense respectable les châteaux de Leybach et de Trieste. Dès que ces provinces eurent été évacuées, il passa en Piémont pour reprendre le commandement de l'une des divisions de l'armée de réserve qui s'organisait dans ce pays.

Chargé, le 1er février 1814, de défendre la ville et la rivière de Gênes, où il se soutint jusqu'au 18 avril, malgré la vigueur des attaques et la faiblesse de ses moyens, il conclut alors, avec l'amiral anglais Bentink, la convention la plus honorable, et sortit de Gênes avec les honneurs de la guerre. Ayant ramené ses troupes en France, une ordonnance du roi le créa chevalier de Saint-Louis.

Admis à la retraite le 24 décembre de la même année, et naturalisé Français le 7 décembre 1814, il fixa sa résidence à Paris, où il mourut en 1826.

[modifier] Source

« Maurice Ignace Fresia », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)