Mathieu François Du Bertrand

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Mathieu François Du Bertrand[1], de son vrai nom Jimmy Rodriguez, est un écrivain et poète français né à San Salvador le 10 janvier 1985.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né au Salvador sous le nom de Jimmy Angulo, pendant la guerre civile (1980-1992), l'enfant ne passe que quelques semaines dans son pays natal, car il est tout de suite adopté par une famille française de professeurs. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il est inscrit dans les registres d'état civil sous le nom improvisé de Jimmy Rodriguez (ses parents adoptifs comptaient en réalité le nommer Mathieu Rodriguez). L'auteur passe sa jeunesse à l’école de Marsac (Tarn-et-Garonne), à l’école et au collège de Beaumont-de-Lomagne, au lycée Michelet (Montauban), puis à l’université Toulouse II-Le Mirail, où il suit des études d’histoire de l’art entre octobre 2003 et juin 2007. Il est l'un des disciples de Renaud Camus, qu'il rencontre en 1996.

Il publie son premier roman, Chloé Wegmann (éditions Bénévent), en 2004, pour la première fois sous le nom de Mathieu François Du Bertrand[2], ouvrage inspiré par une histoire vraie et qui mêle cinq récits, chacun correspondant à une typographie différente basée sur les cinq sens respectifs. Mais c’est surtout pour son journal intime qu’il est reconnu, dont la publication n'est pas encore achevée (trois mille pages à ce jour); elle débute en 2005 avec la parution du premier volume, Vide alentour, Journal 2002 (éditions Bénévent), préfacé par le poète péruvien Luis Fernando Jara. Cette édition fait de lui le plus jeune écrivain de langue française à publier un journal intime de son vivant.

Suivent ensuite Le Beau Danube bleu, Journal 2003 (éditions Bénevent), Les Ombres blanches, Journal 2004, Ouverture tragique, Journal 2005, Dante et Béatrice, Journal 2006, Le Château de Plieux, Journal 2007. Le journal de Mathieu François Du Bertrand est caractérisé par une écriture poétique, jalonnée d’images, généralement de photographies de l’auteur, dont le but serait l’imbrication la plus fidèle possible entre la littérature et l’existence, entre la matière que l'on sculpte et la personne que l'on est, d’où la nécessité de rendre compte de « tout ce que le regard voit, de tout ce que le regard peut voir » (lectures, critiques de films, d’opéras, de concerts, de récits de voyage, d’amours, de ciels, de musées…). L’œuvre devient un sanctuaire, elle s'inscrit comme une orchestration des signes que laissent le temps et la mémoire.

Ses recherches sur Pierre Frayssinet ont débouché à la publication d’un autre roman, L'Or des saisons (éditions Jean-Paul Bayol, 2008), qui retrace les dernières années de la vie du poète. L’œuvre de Mathieu François Du Bertrand a souvent été saluée par la presse, et il a reçu en 2005 un prix attribué par la Société des poètes et artistes de France. L’auteur a également participé à la rédaction d’articles pour des revues et des dictionnaires. Il a voyagé en Belgique, en Grèce, en Angleterre, en Italie et surtout en Espagne, où il a habité un an, dans la région de Valence.

Il vit à Toulouse.

[modifier] Œuvres

[modifier] Prix

  • 3ème lauréat du prix de poésie, décerné par la Société des poètes et artistes de France (catégorie "jeunes"), 2005

[modifier] Notes

  1. Son patronyme est François Du Bertrand. Voir la notice d'autorité de la BnF.
  2. François Du Bertrand est le nom de famille de sa mère.

[modifier] Citations

  • « Il y a dans la beauté ce sentiment qui dit qu'on voit pour la première fois, et que tout ce que nous avons traversé, tout ce que nous avons appris, c'est à ce moment qu'il faut le saisir, c'est-à-dire le retrouver, et l'éprouver comme une limite au fond de nous. La beauté, c'est la forme de notre propre insignifiance, de notre écoulement même, la compréhension d'un corps qui se détache de nous, et qui est nous pourtant, mais dont l'esprit ne connaît aucune durée. » L'or des saisons (éditions Jean-Paul Bayol, 2008)
  • « Tout langage est la traduction d’une durée, tout penchant celle d’une perte. Or, sans doute, je ne suis pas si innocent que cela dans le désir de tenir un Journal, et comme tout désir de repousser la mort c’est un désir irréalisable, un deuil voué à lui-même, une chose qui s’inscrit directement dans ce qu’elle est, dans le creux déjà désigné de son tombeau. » Ouverture tragique, Journal 2005
  • « La littérature donne le sentiment qu’on est un autre à mourir, que peut-être quelque chose en nous s’est déjà terminé, que quelque chose n’a plus lieu, et qu’un lien vient de se rompre. Elle est ce tunnel noir qu’on traverse, parfois, dans le rêve peut-être, mais dans le silence aussi bien. C’est là d’ailleurs que la littérature pourrait commencer, dans l’écart. La poésie traduit ce qui va plus loin encore que la mort, car elle est cet entremêlement de signes qui justifient le langage. La poésie redonne à voir, c’est en quoi elle est la renaissance de l’œil et de sa profondeur. Elle est à elle seule cette façon de créer l’image, de la rétablir dans la mémoire et dans le geste, dans cette tentation du là-bas. » Pierre Frayssinet, un poète mort à 25 ans (Les Cahiers de la Lomagne, 2005)

[modifier] Bibliographie

  • Philippe Lejeune et Catherine Bogaert, Le journal intime : histoire et anthologie, éditions Textuel, 2006
  • André Dupuy, Dictionnaire biographique de la Lomagne, Les Cahiers de la Lomagne, 2007