Mano Solo

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Mano Solo (né Emmanuel Cabut à Châlons-sur-Marne le 24 avril 1963) est un chanteur français. Il est le fils du dessinateur Cabu et d'Isabelle Monin, co-fondatrice du magazine consacré à l'écologie, La Gueule ouverte.

Sommaire

[modifier] Biographie

Dès 17 ans, il joue dans un groupe punk, les Chihuahuas, au sein duquel il est guitariste mais c'est au début des années 1990 qu'il passe derrière le micro et interprète ses textes. Il chante fréquemment au théâtre du Tourtour avec Marousse et P'tit Louis. Le premier album, la Marmaille nue sort en 1993 et se vend à 100 000 exemplaires la première année. En 1995 sort le deuxième album, Les Années sombres, qui est, comme son titre l'indique, un album sombre (disque d'or également dès les premiers mois)...

Il retrouve l'année suivante en 1996 une partie des Chihuahuas pour l'album Frères Misère. Les rythmes sont parfois proches du punk et les textes abordent des thèmes plus engagés que pour les précédents albums solo. Peu médiatisé, cet album ne rencontrera pas un succès immédiat.

En parallèle à sa carrière de chanteur, Mano Solo développe d'autres talents. Il dessine et peint, notamment les pochettes de ses albums. Il écrit aussi et avec l'argent gagné grâce à la musique, il monte sa propre société d'édition (La Marmaille nue) et publie deux ouvrages. En 1995, un recueil de poèmes, Je suis là, et en 1996, un roman, Joseph sous la pluie (épuisé).

En 1997 sort un nouvel album solo : Je sais pas trop (disque d'or) enregistré live aux mélodies et aux sonorités une nouvelle fois originales.

Deux ans plus tard, Mano Solo enregistre le double-album Internationale Shalala en live au Tourtour, un petit théâtre où il se produit régulièrement depuis ses débuts. Il joue seul à la guitare, accompagné (à la guitare également) par Jean-Louis Solans. Les morceaux sont extraits des précédents albums solos, à l'exception du Shalala, un hymne de « révolution intérieure » que l'artiste chante avec son public à la fin de chaque concert. Son message est positif et dynamique.

Son deuxième album live, intitulé La Marche, sort en 2002, il reprend en grande partie des morceaux de l'album Dehors, sorti entre temps (en août 2000). L'album est accompagné d'un DVD où l'artiste fait figurer, au côté de photos et d'extraits de concerts, des animations en images de synthèses sorties de sa propre imagination. Depuis 2001, Mano Solo s'intéresse de près à Internet, il crée et développe son propre site autour de ses centres d'intérêts politiques, sociaux et artistiques, encourageant ses visiteurs à être eux-même créatifs.

En 2004 sort Les Animals. Comme à chaque album, le son est nouveau et les textes dégagent toujours la même énergie servie par un langage maîtrisé d'une grande poésie. Certains titres sont de nouveaux enregistrements d'anciennes chansons. Y figure également le titre Botzaris, enregistrée avec Les Têtes Raides.

Il fait deux apparitions sur l'album Dans le caillou de Karpatt.

En 2006, Mano Solo ne renouvelle pas son contrat Warner, sa maison de disque. Il s'autoproduit avec un nouvel album, In The Garden, qui est sorti en mars 2007. Il propose ce disque à la vente par souscription depuis le 18 septembre. Tous les mois, le souscripteur a accès à de nouveaux contenus (chansons ou films) et à la sortie, il reçoit l'album. L'argent récolté sera utilisé pour la promotion de l'album. Par cette démarche, l'artiste souhaite se démarquer de l'industrie classique tout en montrant que la production artistique a un coût[1]. Cette expérience se soldera par un échec, le chanteur n'ayant vendu qu'une poignée d'exemplaires de son disque via l'Internet. Dans une interview au quotidien belge "Le Soir" en avril 2008, Mano Solo se fait l'avocat des Majors de l'industrie du disque :

« L'autoproduction, ça n'a pas marché. J'en ai vendu 2.800 par souscription et le distributeur du CD n'a pas fait son boulot. Je suis la preuve vivante qu'on ne peut pas se passer des majors. J'en ai marre de ces médias qui n'arrêtent pas de cracher sur elles. Sans Warner, Mano Solo n'existerait pas. Ces firmes, ce ne sont pas des mécènes, elles sont là pour se faire du blé. C'est normal que ces gens te jettent si tu n'es plus compétent à leurs yeux. Pourquoi devraient-ils garder ceux qui ne vendent plus ? Ceux qui ne rencontrent pas leur public doivent dégager, c'est tout. »[2]

Mano Solo reste avant tout un artiste très engagé. En mars 2006 il organise avec le Collectif Je suis là un concert au Bataclan dont les fonds ont été reversés à l'association Fazasoma qui vient en aide à la population malgache. A cette occasion à la suite d'un violente altercation avec le batteur du groupe haïku qui se soldera pour Mano Solo par une double fracture du nez il décide de définitivement arrêter la collaboration avec le groupe grenoblois. Il anime également, depuis janvier 2007, une émission de radio sur Aligre FM (93.1), Le Clou de la Soirée, tous les derniers samedis du mois de minuit à pas d'heure, où il donne la parole à ceux qui ne l'ont pas. Sans parler de ses nombreuses apparitions dans des rassemblements visant à rétablir l'égalité.

Depuis le 5 mai 2008, Mano Solo anime une autre émission radio, au détriment du Clou De La Soirée, Smoke City, toujours sur Aligre FM, tous les lundi de 18h30 à 19h30.

[modifier] Discographie

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Loin de l'industrie du disque, Mano Solo tente un pari sur internet ; AFP ; 11 octobre 2006 (article en ligne)
  2. T'es pas tout seul, Mano Solo, Le Soir, 15 avril 2008  ; AFP ; 11 octobre 2006 ([1])
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