Mahathir bin Mohamad

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Mahathir bin Mohamad, le 25 septembre 2003.
Mahathir bin Mohamad, le 25 septembre 2003.

Mahatir bin Mohammed (ou Mahathir bin Mohammed) est un homme politique malais né le 10 juillet 1925 à Alor Star, capitale de l’État de Kedah, dans le nord-ouest du pays. Mahatir a été le 4e premier ministre malais de 1981 à 2003.

Sommaire

[modifier] Biographie

Mahathir bin Mohammed a fait ses études à Alor Setar puis au King Edward VII Medicine College à Singapour. Il entre dans l’administration comme médecin militaire et exerce sur l’île de Langkawi.

[modifier] Carrière politique

Il est élu pour la première fois au Parlement en 1964 mais perd son siège lors des élections suivantes, en mai 1969.

Avant d'occuper le poste de premier ministre il fut successivement ministre de l’Éducation, vice-Premier ministre (1976), ministre du Commerce et de l’Industrie (1978), et dirigea plusieurs missions à l’étranger pour attirer les investisseurs.

Peu connu dans le reste du monde, mais très connu dans toute l'Asie, où son nom est au moins aussi illustre que celui du général de Gaulle.

[modifier] Son action politique

C'est le premier chef de gouvernement non aristocrate. Il est à l'origine de la modernisation de la Malaisie.

Surnommé Docteur M., il était un partisan des « valeurs asiatiques » et encore plus, des « valeurs islamiques ». Mahathir s'est lancé durant son mandat dans une politique d'islamisation. Il a créé la Banque islamique de Malaisie en 1982 et l'Université islamique internationale en 1983. Il a prôné le respect des règles religieuses et a mis en œuvres des programmes télévisés islamiques. Il veut un islam modéré et, surtout, modernisé, capable de permettre l'essor économique du pays.

En septembre 1998, il fit arrêter son vice-premier ministre Anwar Ibrahim qui contestait ses méthodes, le fit emprisonné et condamné pour « abus de pouvoir » et « sodomie ».

Mahatir a toujours souhaité limiter l'influence britannique en Malaisie, qui reste cependant membre du Commonwealth, mais il a donc chercher à promouvoir une Communauté des pays asiatiques (EAEG, East Asia Economic Group) autour du Japon.

Il a lutté contre les réseaux d'Al Qaïda, établis en Malaisie, tirant parti des attentats du 11 septembre 2001 pour reprendre la main contre son principal opposant, le Parti islamique malaisien (PAS) qui s'est alors déconsidéré en approuvant hystériquement les attentats. Contre lui et pour le réduire, il a usé de lois liberticides, de mesures policières et d'une censure brutale des médias, tout en expulsant des milliers de travailleurs indonésiens.

Il conteste également l'hégémonie américaine, car il estime[1] que « les américains ne s'intéressent pas aux raisons d'être des organisations terroristes, déployant des mesures de prévention et de sécurité extraordinaires qui provoquent la colère, le malheur de peuples entiers qui ne demanderaient pas mieux que de coopérer contre le terrorisme ». L'ex président cubain Fidel Castro l'a appelé « l'autre rebelle non conformiste. »

Lors de la fin de son mandat, il fit un discours enflammé où il accusa les Juifs de dominer le monde "par procuration". Cela augmenta sa réputation d'anti-sémitisme, dont un autre exemple est sa décision d'interdire La Liste de Schindler en Malaisie car il trouvait que ce film montrait de la sympathie envers les Juifs.

[modifier] Son action économique

Pendant son mandat, Mahathir a transformé la Malaisie en une région de fabrication de produit high-tech et en un hub financier et de télécommunications par ses politiques économiques basées sur le nationalisme corporatif, connu sous le nom « Malaysia Plans ». Ces politiques ont été maintenues presque jusqu'à la fin de son mandat. Il a mis en place son programme économique « Wawasan 2020 » (Vision 2020) qui a permis la croissance économique du pays.

En 1997, lors de la terrible crise asiatique, il a traité l'américain George Soros de « financier rapace » et autres insultes. Fermant le pays, il a appliqué une « potion nationaliste » à la malaisienne, chassant du pays, à peu près 2,2 millions de personnes dont 60 % de musulmans et tous les experts du FMI. Les taux de croissance du pays furent impressionnants : 8,1 % en 2000, 3,5 % en 2002, 5,5 % en 2003, taux alors bien supérieurs à ceux des autres "dragons" et "tigres" asiatiques qui s'étaient soumis aux demandes de la Banque mondiale.

En 2002, la Malaisie a eu le taux de chômage le plus bas du monde et en 2001, le pays a accueilli plus de dix millions de touristes.

Il est à l'origine de quelques projets économiques :

  • Circuit de Formule 1
  • Les tours jumelles de Petronas, les tours jumelles les plus grandes dans le monde (452 mètres, 200 ascenseurs), et le bâtiment le plus grand du monde de 1997 à 2003, qui sont devenues le symbole de la Malaisie moderne. Elles peuvent résister à une séisme de 7,2 sur l'échelle de Richter.
  • L'aéroport le plus moderne du monde construit en 1998.
  • La nouvelle capitale Putrajaya.
  • La nouvelle capitale de l'informatique et du multimédia, Cyberjaya.

[modifier] Notes et références

  1. Interview au Figaro Magazine n° 18233


Précédé de :
Hussein Onn
Premier ministre de la Malaisie
1981-2003
Suivi de :
Abdullah Ahmad Badawi