Magdeleine Paz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Magdeleine Marx (1889-1973) est écrivain, journaliste et militante de gauche et féministe.

Sommaire

[modifier] Une militante de gauche, opposée au régime stalinien

Magdeleine Marx participe à la Ghilde Les Forgerons, une communauté d'amis née en 1911 parmi d'anciens élèves du collège Chaptal à Paris. Vouée a « l'Action d'Art », composée de jeunes de tendances socialistes ou anarchistes, elle est animée par Luc Mériga et joue dans les milieux pacifistes un rôle important pendant la Première Guerre mondiale, en prenant de nombreuses initiatives culturelles et notamment en publiant la revue La Forge. L'unité du groupe ne résiste pas au conflit qui divise le socialisme français en 1920[1].

Avec Hélène Brion et Madeleine Pelletier, Magdeleine Marx fait partie de la poignée de Français qui parvinrent à accomplir le « voyage aventureux » en Russie (1920-1922)[2]. Magdeleine Marx épouse Maurice Paz, l'un des fondateurs du Parti communiste français devenu dirigeant de l’opposition de gauche, proche de Léon Trotski, avant de s’en séparer avec vigueur. Elle s’engage fortement en faveur des écrivains menacés, comme le Russe Victor Serge. Trotski, qui s’était fâché avec le couple Paz, lui en fera crédit, écrivant à Victor Serge : « Magdeleine Paz a lutté pour votre libération : c'est la seule action digne d'éloge qu'elle ait faite de sa vie »[3].

Magdeleine Paz participe au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, présidé par l’écrivain français André Gide, qui se tient à Paris, au palais de la Mutualité du 21 au 25 juin 1935. Le 25 juin, au cours de la dernière séance du congrès, Magdeleine Paz réussit, malgré les tentatives d'obstruction des écrivains soviétiques, à soulever le cas de Victor Serge et à réclamer sa libération. Suite aux interventions d’André Gide et de Romain Rolland auprès de l’ambassadeur d’Union soviétique à Paris, Victor Serge obtiendra l'autorisation de quitter le territoire soviétique[4].

[modifier] Un écrivain féministe, sensible à la situation des noirs

En septembre 1938, Magdeleine Paz fonde avec Yvonne Hagnauer et Jeanne Alexandre La Ligue des femmes pour la Paix, en réaction aux tensions occasionnées par la rencontre de Munich.

Écrivain, elle met en avant les thèmes féministes dans son œuvre. Elle s’attache également à la situation des Noirs américains.

En 1947, elle divorce de Maurice Paz.

Magdeleine Paz traduira de nombreux livres, notamment de l’anglais, et quelques films.

[modifier] Sources

  • Léon Trotski , « Lettre à Victor Serge », 29 avril 1936, in Œuvres, tome 9, EDI, Paris, 1980
  • Paul Desanges, Chronique d'une communauté militante: Les Forgerons (1911-1920), Le Mouvement social, No. 91, Culture et militantisme en France : De la Belle Époque au Front Populaire, 1975
  • Correspondance de Henry Marx, 1932-1934
  • CulturesFrance : André Gide, l’engagement
  • Anne Mathieu, Magdeleine Paz journaliste : une femme contre toutes les oppressions, in ADEN, numéro 6, octobre 2007, Groupe interdisciplinaire d'études nizaniennes

[modifier] Œuvres

  • Femme, Flammarion, 1919, avant-propos de Henri Barbusse
  • C'est la lutte finale ! (Six mois en Russie soviétique), Flammarion, 1923
  • Une grande grève aux États-Unis : Passaic, 1926, Librairie du travail, 1927
  • Frère noir, Flammarion, 1930
  • Une seule chair, Corréa, 1933
  • Femmes à vendre, Rieder, 1936

[modifier] Références

  1. Desanges (Paul) Chronique d'une communauté militante: Les Forgerons (1911-1920) Le Mouvement social, No. 91, Culture et militantisme en France: De la Belle Epoque au Front Populaire (printemps 1975)
  2. Cœuré (Sophie) : Hélène Brion en « Russie rouge » (1920-1922), Une passagère du communisme, Le Mouvement social, no 205 –2003/4
  3. Œuvres de Léon Trotski, lettre à Victor Serge, 29 avril 1936, tome 9, EDI, Paris, 1980
  4. CulturesFrance : André Gide, l’engagement