Madeleine Fié-Fieux

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Madeleine Fié-Fieux (*23 septembre 1897; †28 août 1995) est une artiste peintre française qui s'est spécialisée dans les portraits, les compositions florales et la représentation de la statuaire bretonne.

[modifier] Sa biographie

Madeleine Fié est née le 23 septembre 1897 à Varennes en Gâtinais (actuellement Varennes-Changy), dans le département du Loiret (France). Son père Emile-Edouard Fié était dentiste et exerçait à Paris, rue de Passy. Sans emploi à la naissance de Madeleine, sa mère prit la gérance de la pharmacie de son oncle six ans plus tard. C’est alors que Madeleine devint pensionnaire au lycée Molière jusqu’à l’âge de seize ans.

Elle reçut l’éducation alors en usage alors dans les familles bourgeoises : études classiques, cours de piano, de chant, de diction, de dessin. Remarquant son attirance particulière pour le dessin, sa mère lui fit donner des cours à la mairie de Passy par Mme Parent-Girard.

Après cette première année d’études consacrées à l’art du portrait, la jeune Madeleine réalisa à Varennes, où elle passait toutes ses vacances chez ses grands-parents, le portrait au fusain du tonnelier tambour de la commune, Goix-le-magnifique. Très satisfait, Goix exposa ce portrait dans la salle de billard du café. Ce fut là le premier vernissage de Madeleine.

Voyant ce portrait en achetant son journal chez Goix, la fille de la châtelaine de Langesse, Mlle de Bellecour, rédigea une lettre de recommandation permettant à Madeleine d’entrer à l’académie Julian, rue de Berri, à Paris. Madeleine y restera une dizaine d’années.

A vingt-quatre ans, Madeleine tombe gravement malade, victime d'une hémoptysie. Le médecin lui prescrit une cure à Arcachon, où elle s’installe et y résidera trois ans. Elle y exécute ses plus beaux portraits, consacrés aux résiniers et à ceux qui souffrent. Rentrée à Paris en pleine santé, elle épouse Philippe Fieux, un jeune homme prothésiste qu’elle avait rencontré quelques années auparavant au cabinet de son père, et qui était devenu depuis un dentiste confirmé installé à Nantes.

Les jeunes époux trouvent une maison à Nantes, boulevard des Anglais, et, sur les conseils de sa mère, Madeleine reprend ses cours de dessin. C’est là qu’elle rencontre Emile Simon, professeur de dessin à l’Ecole des Beaux Arts de Nantes, qui donnait également des leçons particulières.

Vers 1934, Emile Simon fit un merveilleux portrait de Madeleine, tableau dont l’idée lui vint à la suite d’un récital de Chopin donné par madame Fié-Fieux un soir de Noël. Dès lors, et jusqu’à la disparition d’Emile Simon, ils ne devaient plus jamais se perdre de vue.

Après le premier bombardement de Nantes durant la guerre, la maison des Fié-Fieux fut détruite, et ils vinrent s’installer dans celle d’Emile Simon. C’était en quelque sorte un service rendu, car Madeleine avait financièrement aidé Emile à acheter cette maison au 22 rue George Sand. Lors du second bombardement de la ville, ce fut l’exode vers le Finistère : d’abord au manoir de Kervao, près de Quimper, qu’ils achetèrent ensemble, puis au manoir du Squividan, à Clohars-Fouesnant, près de Bénodet en 1943. Ils purent s’y adonner passionnément à la peinture dans leur atelier au deuxième étage. Le Dr Fié-Fieux les encourageait et critiquait leurs œuvres respectives.

Ils vécurent tous les trois au Squividan une trentaine d’années. Philippe n’était pas inutile dans l’inspiration des deux artistes, car il semble que ce soit lui qui les ait aiguillés vers les pardons, sur lesquels il était bien documenté.

Madeleine mourut le 28 août 1995 chez elle au Squividan. Elle a légué par testament le manoir au département du Finistère, qui l’accepta le 8 décembre 1997. La clause du legs est l’ouverture au public in situ des collections.

[modifier] Son œuvre

L’œuvre peint de Madeleine Fié-Fieux est essentiellement consacré à l’art du portrait, des compositions florales et de la représentation de la statuaire bretonne.

Le portrait

Son intérêt se porte surtout sur le portrait des humbles, le beau monde ne l’a jamais séduite. On peut admirer quelques toiles remarquables :

  • Le résinier d’Arcachon, 1928
  • Le Joueur de Biniou, 1943
  • Le vieux Breton
  • L’Apôtre

Pour exprimer sa prière au Seigneur lors de la maladie de son mari, elle peignit un apôtre en prenant pour modèle un homme du peuple, un chaudronnier.

Après la mort d’Emile Simon, elle entreprit de faire son portrait posthume, grâce à des esquisses qu’elle avait réalisées dans le passé, grâce aussi aux encouragements de son médecin de famille qui fut frappé par la ressemblance en voyant l’œuvre en cours de réalisation.

Les bouquets

Les fleurs occupèrent une grande place dans sa vie, il y avait un grand jardin au Squividan, elle sut animer de nombreuses et superbes compositions florales avec une grande sensibilité.

Les statues d’église

Elle passait des moments exquis dans le calme et le recueillement des vieilles chapelles à fixer sur la toile ces témoignages de la foi bretonne.

  • Notre-Dame de Kerdévote à Ergué-Gabéric, 1954
  • Notre-Dame des Fleurs à Saint Fiacre, 1958
  • Saint Nicolas à Briec, 1970

[modifier] Source

  • Peintres témoins de la Bretagne : Emile Simon, Madeleine Fié-Fieux, catalogue édité par Mme Fié-Fieux en 1987.