Discuter:Lysistrata

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Une pièce d'actualité... qui fut censurée au festival d'Avignon... alors qu'elle était jouée au Vème siècle! [Hélène Larrive]http://larrive.info/

On voit une révolte de femmes qui, lasses de devoir réparer leurs hommes qui reviennent du combat éclopés, voire n'en reviennent pas, et de devoir élever seules les enfants dans l'angoisse et le dénuement, décident, pour que la guerre cesse enfin, de se lancer dans une grève un peu particulière. Qu'est ce qui dérangerait le plus leurs maris et les hommes en général se demande Lysistrata, et quelle est notre seule arme pour les faire fléchir? Le sexe, évidemment. Qu'on les prive de ce auquel ils tiennent le plus. Toutes décident, les spartiates comme les athéniennes (les deux clans ennemis) de se refuser tant que dureront les combats. Certaines, plus amoureuses, ne sont pas d'accord. A chaque objection, Lysistrata a réponse, qui emporte finalement l'adhésion. Cela nous privera nous aussi ? Soit, mais c'est le prix à payer pour la paix. Il risque de nous forcer ? Soit, mais alors il faudra se montrer aussi indifférente que possible, jusqu'à l'insulte, ne coopérer en rien : il conviendra de se montrer aussi enthousiaste qu'un cadavre... ce qui le dégoûtera lui même à la fin. Elle donne des détails obscènes, intéressants et drôles, sur les raffinements très prisés des hommes à refuser absolument. Ils vont finir par se lasser.

Et le fait est: les hommes réunis protestent hautement: rien ne va plus, ils ont ... la trique assurent-ils comiquement. Des vieillards s'en mêlent, pour vilipender ces femmes indignes qui osent se refuser à leurs maris ... voire même négliger leurs enfants. Lysistrata répond avec humour. Lorsqu'un patriarche stigmatise la mauvaise tenue de son fils, qui, affamé, réclame d'être nourri, elle rétorque qu'il a un père négligent. Les arguments sont étonnamment modernes: en fait, ils sont de tout temps et de toute culture. Les femmes, plus avisées, les femmes qui enfantent et élèvent les hommes, veulent la paix, la guerre représentant un déni d'elles mêmes, et ceux-ci, au contraire, semblent des enfants belliqueux et irresponsables qui adorent se castagner : cela a-t-il réellement changé ?

Et si les femmes d'Irak et des USA faisaient de même ? Il faudrait que toutes s'y mettent, observe Lysistrata au 4 ème siècle. Qu'il n'y ait pas de traîtresses. Une pièce émouvante et désopilante, sous des dehors obscènes... peut-être justement à cause de cela. Non, cela n'a pas réellement changé!