Luciano Caveri

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Luciano Emilio Caveri est un journaliste et homme politique italien.

[modifier] Biographie

Il est né à Aoste le 25 décembre 1958 et habite aujourd’hui à Saint-Vincent avec son épouse Mme Nora Martinet et leurs deux enfants, Laurent et Eugénie.

Il est titulaire d’un baccalauréat du lycée classique d'Aoste ainsi que d’une maîtrise en Sciences Politiques.

Dès 1977, alors qu’il est encore un jeune lycéen, il participe à une petite radio privée valdôtaine, Radio Saint-Vincent, à l’époque où le phénomène des radios libres fait son apparition. En 1978, il remporte le prix Saint-Vincent du journalisme attribué aux juniors du métier. Il travaille alors également à Turin pour la station Radio Reporter. L’année suivante, il présente les journaux télévisés et de nombreuses émissions pour la télévision valdôtaine RTA (Radio Televisione Valle d’Aosta), très populaire à l’époque. C’est en 1980 qu’il débute sa carrière de journaliste à la Rai où il travaillera jusqu’en 1987. Au cours de ces années, il est amené à suivre les principaux événements de la région pour les journaux télévisés locaux et nationaux et devient alors un personnage connu et apprécié des Valdôtains. Délégué syndical valdôtain auprès de la Stampa Subalpina de Turin et membre du comité de rédaction de la Rai, il propose et obtient la création de l’Association de la Presse Valdôtaine. Il devient également membre de l’Association des Journalistes Francophones.

Il a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages sur la Vallée d’Aoste, sur la montagne et sur les problèmes posés par l'information. Il est notamment l’auteur de La Vallée d’Aoste de A à Z et de L’Europa e la montagna (l’Europe et la montagne), un ouvrage qui fait le point sur la situation législative aux niveaux italien et européen.

Il est le coordinateur du livre Montagne d’Italia (montagnes d’Italie) dont il a coordonné la publication chez De Agostini. Cet ouvrage de vulgarisation est consacré à la présentation des Régions de montagne italiennes et se veut à la fois synthétique et interdisciplinaire.

Inscrit depuis sa jeunesse au mouvement politique de l'Union Valdôtaine, il a d’abord adhéré à la Jeunesse Valdôtaine. Il a dirigé le journal Le Réveil Social, organe du SAVT (Syndicat Autonome Valdôtain des Travailleurs). À l'heure actuelle, il est à la tête de l’hebdomadaire Le Peuple Valdôtain.

De juin 1987 à 2001, pendant quatre mandats consécutifs, il est député du collège uninominal de la Vallée d'Aoste. Au cours de sa présence au Parlement italien, il a occupé les postes de secrétaire de présidence de la Chambre des députés ainsi que de président et secrétaire du groupe mixte de la Chambre. Il est membre de plusieurs commissions parlementaires dont la Commission des affaires constitutionnelles, la Commission des transports et télécommunications, la Commission de l’agriculture et la Commission des finances et du budget. Il a également été membre de la Commission bicamérale pour les réformes institutionnelles, de la Commission pour la surveillance sur la Rai, de la Commission bicamérale pour les questions Régionales et de la Commission bicamérale pour la réforme administrative.

Sous le deuxième gouvernement D'Alema (du 22/12/1999 au 19/04/2000), il est nommé sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil des ministres et devient ainsi le premier élu valdôtain à occuper un poste à ce niveau.

Il a été responsable de la section bilatérale chargée des relations franco-italiennes pour le groupe italien de l’Union interparlementaire. Il a créé et présidé le groupe Amis de la Montagne auprès du Parlement italien. Il est également fondateur et responsable des groupes de l'AVIS (les donneurs de sang) et de l'AIDO (les donneurs d’organes) auprès de la Chambre des Députés.

Au cours de son activité parlementaire, il a fait preuve d’un dynamisme considérable qui lui a valu la reconnaissance des représentants des principaux partis politiques ainsi que des Présidents du Conseil et de la République qui se sont succédé au cours de son mandat.

Son intérêt pour toutes les minorités linguistiques et les relations étroites qu’il entretient avec elles se sont concrétisés par l’approbation de la loi de tutelle (qui reconnaît légalement le franco-provençal valdôtain, sans oublier l’affirmation du régime de tutelle accordé au français et aux parlers germanophones de la Vallée d’Aoste), et par l’approbation de la loi en faveur de la minorité slovène. Sa présence remarquée à l’assemblée et ses interventions judicieuses dans divers domaines ont porté leurs fruits, comme l’indiquent les nombreux actes et interrogations parlementaires dont il a été l’instigateur. Il a remporté des succès indéniables en matière de législation, notamment avec au moins quatre modifications du statut spécial de la Vallée d’Aoste, à savoir la loi électorale Régionale pour l’élection du Conseil de la Vallée ; l’octroi de la compétence exclusive pour les administrations locales ; la reconnaissance de la Communauté Walser ; l’établissement de la commission paritaire stable qui a conduit à d’importantes règles d’exécution. La Vallée d’Aoste lui doit également d’être reconnue dans des domaines tels que la fiscalité, l’énergie, l’aide sociale, la télévision et l’instruction universitaire (la Région lui doit notamment la norme pour la création de l’Université de la Vallée d’Aoste).

Toutes les lois ou les réformes significatives proposées par Caveri et mises en œuvre par le gouvernement entre 1987 et 2001 présentent systématiquement des normes d’harmonisation, ou de tutelle selon les cas, en faveur de la Vallée d’Aoste, des Régions ou des provinces autonomes, des minorités linguistiques ou des zones de montagne.

Son action a été tout aussi marquante au sein de la Commission des affaires constitutionnelles, de la Commission des politiques communautaires (dont il a été le secrétaire) de la Commission bicamérale pour les affaires Régionales et dans la « Bicameralina » pour la réforme administrative (dont il a été le vice-président). Grâce à son intervention, la Vallée d’Aoste a ainsi pu bénéficier de toutes les lois financières sans exception.

A l’heure actuelle, les nombreuses interventions du président Caveri au cours de différents congrès et séminaires sont très appréciées. Pendant les années universitaires 2000-2001 et 2001-2002 il a été appelé à donner un certain nombre de conférences sur le droit administratif auprès de la faculté de droit de l’université de Turin.

Il s’est en outre distingué par l’intérêt particulier qu’il porte aux jeunes et à l’école, que son intervention ait été d’ordre législatif afin de préserver l’enseignement indispensable du français dans les écoles valdôtaines, ou bien d’ordre éducatif, en créant et en défendant le concours « Diventiamo cittadini europei – Devenons des citoyens européens », qui en est aujourd’hui à sa deuxième édition.

L’amitié et le respect mutuel qui le lient au Président de la Commission européenne Romano Prodi ne sont un secret pour personne. Ces relations sont d’ailleurs à l’origine de l’association entre UV et démocrates qui a conduit, en juin 2000, à l’élection de Caveri au Parlement européen. Dans le cadre de cette institution, il a été membre de la Commission de l’emploi et des affaires sociales ainsi que de la Commission de l’industrie, du commerce extérieur, de la recherche et de l’énergie. Il est membre du groupe ELDR (libéraux et démocrates européens) auquel participent également le Président Prodi et M. Pat Cox, Président du Parlement européen.

Depuis le 21 janvier 2002 il est président de la Commission de la politique Régionale, des transports et du tourisme du Parlement européen, membre de la Commission des affaires étrangères, des droits de l’homme, de la sécurité commune et de la politique de défense et de la Délégation à la commission parlementaire mixte UE – Slovénie. En 2001, il fonde le Groupe Amis de la Montagne et devient vice-président de la section APF (Association des Parlementaires Francophones) auprès du Parlement européen.

Outre les domaines dont la Commission qu’il préside est chargée, il ne perd pas de vue les activités qui lui sont chères, à savoir les professions de montagne (guides et moniteurs de ski, secourisme), l’agriculture de montagne et, de façon plus générale, la tutelle et le développement de toutes les activités de montagne.

Depuis le 8 juillet 2003, il a été élu conseiller Régional en Vallée d'Aoste avec le plus haut nombre de voix de préférences parmi les candidats et successivement il a été nommé Assesseur au Tourisme, aux Sports, au Commerce, aux Transports et aux Affaires européennes de la Région Vallée d’Aoste. Il est également membre effectif du Comité des Régions et du Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux de l’Europe (CPLRE).

Le 3 juillet 2004 il a reçu par le Consul slovène Zorko Pelikan l’Ordre d’honneur de la Liberté de la République slovène et le 17 juillet 2004 le Ministre des Affaires Etrangères de la République française Michel Barnier lui a remis le grade de Chevalier de la Légion d’honneur

Bien que son nom soit originaire de Moneglia en Ligurie, sa famille a joué un rôle important dans l’histoire valdôtaine. Si le premier Caveri connu est Nicolò Caveri, un cartographe génois qui réalisa un planisphère en 1504, c’est l’arrière-grand-père de Luciano Caveri, Paul Caveri, qui s'illustra d’abord dans la Région en tant que sous-préfet de la ville d’Aoste vers la moitié du XIXe siècle. Il fit traduire les Codes du Royaume en français pour les valdôtains et resta en Vallée d’Aoste après son mariage avec Erminie De La Pierre. Quant à son grand-père, René, il dut abandonner sa brillante carrière de préfet en raison de ses prises de position contre le fascisme, prises de position auxquelles adhérèrent toute la famille. Ainsi, son père, Sandro, aida de nombreux juifs à traverser les cols valdôtains pour rejoindre la Suisse. Il fut d’ailleurs interné dans un camp de concentration en Allemagne, comme son oncle Emilio. Ses oncles Mario et Antonio s’engagèrent dans la résistance avec leurs deux sœurs Eugenia et Marie et Antonio fut tué tragiquement le jour même de la libération d’Aoste en 1945, tandis que son oncle Séverin dut s’exiler en Suisse. Dans les années qui suivirent la guerre, et après avoir collaboré à la fondation de la Jeune Vallée d’Aoste avec Antonio, ce dernier participa à la création de l’Union Valdôtaine qu’il dirigea pendant des années. Il fut également président de la Région, du Conseil Régional et député valdôtain entre 1958 et 1963.


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