Louis Armand II de Bourbon-Conti

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Louis Armand II de Bourbon-Conti, comte de La Marche, d'Alais, de Beaumont-sur-Oise et de Pézenas puis (1709) prince de Conti, duc de Mercœur, seigneur de L'Isle-Adam, dit le Singe vert, est né à Versailles le 10 novembre 1695 et mort à Paris le 4 mai 1727.

Unique fils survivant du Grand Conti, François Louis de Bourbon-Conti (1664-1709) et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, il ne fut baptisé que le 30 juin 1704 dans la chapelle royale du château de Versailles, avec pour parrain Louis XIV et pour marraine Marie de Modène, femme du roi Jacques II d'Angleterre.

Bossu et déjeté au physique, affligé de tics, d'une laideur repoussante (à la Cour on le surnomme « le Singe vert »), bizarre, hésitant, lâche et vicieux au moral, il fut traité avec libéralité par Louis XIV puis par le Régent. Il fut fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1711 et prit séance avec les pairs de France au Parlement de Paris le 8 du même mois.

En 1713, il épousa avec dispense sa cousine germaine Louise Élisabeth de Bourbon-Condé, fille de Louis III de Bourbon-Condé. Ils eurent quatre enfants (trois fils et une fille) dont :

Au mois d'août 1716, il fut atteint de la petite vérole. Sa mère et sa femme s'enfermèrent courageusement avec lui pour le soigner et il guérit.

Bien qu'il trompât sa femme sans scrupule, le prince de Conti était d'une jalousie maladive et violente. La princesse, de son côté, n'avait pas tardé à prendre pour amant le marquis de La Fare[1], un cavalier de belle allure, futur maréchal de France, sans prendre la peine de dissimuler cette liaison. Conti, rendu fou de jalousie, se mit à battre sa femme et l'on dut à deux reprises appeler un chirurgien. Elle finit par s'enfuir pour s'aller réfugier chez sa mère, puis dans un couvent. Le prince en appela au Parlement pour tenter de récupérer sa femme.

Durant la Guerre de Succession d'Espagne, le prince de Conti servit dans l'armée du Rhin, commandée par le maréchal de Villars, mais sans montrer les mêmes qualités militaires que son père. Il participa au siège de Landau et fut nommé maréchal de camp le 12 juillet 1713.

Le 12 septembre 1715, il assista à la séance du Parlement de Paris convoquée pour casser le testament de Louis XIV. Il devint membre du Conseil de Régence (3 avril 1717) et du conseil de la Guerre. Le 24 avril 1717, il reçut le gouvernement du Poitou, aux appointements de 45 000 livres.

Lorsque la France déclara la guerre à l'Espagne en 1719, il fut nommé lieutenant général (24 janvier 1719) et commandant de la cavalerie, mais rien, hors la volonté de mettre en avant les princes du sang dans cette expédition, ne justifiait ce choix. Il ne cessa de se quereller avec le maréchal de Berwick et suscitait le scandale de la troupe en exigeant d'être entouré de sa garde quand il était dans la tranchée. Il ne tarda pas à être relevé de son commandement.

Rentré en France, il gagna des sommes considérables grâce au système de Law, en récompense de la protection qu'il avait accordée à la banque. À la suite d'un différend avec John Law, excédé par sa cupidité, il en retira trois fourgons chargés d'or. Réprimandé par le Régent, il n'en garda pas moins l'argent.

Sa femme ayant fini par réintégrer le domicile conjugal en 1725, Conti commença par la boucler au château de L'Isle-Adam. À force de séduction et de persuasion, elle finit par convaincre le prince, atteint par une fluxion de poitrine, de rentrer à Paris. Mais la maladie s'aggrava et Conti mourut en 1727 à l'âge de 31 ans, non sans avoir supplié sa femme de lui pardonner ses torts.


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prince de Conti
Louis François

[modifier] Notes

  1. Philippe Charles de La Fare (1687-1752), était le fils du poète Charles Auguste de La Fare (1644-1712). De nombreux contemporains n'ont pas douté qu'il ait été le véritable père de Louis François Ier de Bourbon-Conti, qui n'avait pas hérité la bosse des Conti.