Lettre à Ménécée

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La lettre à Ménécée est une lettre écrite par Épicure, à propos de l'éthique et du bonheur. Dans cette courte lettre, Épicure donne à Ménécée un mode d'emploi vers la vie bienheureuse. Pour cela, il s'appuie sur la figure du sage et sur les notions du plaisir et du désir.

Sommaire

[modifier] Considérer les Dieux à leur juste valeur

On devrait plutôt dire mieux considérer les dieux. En effet, Épicure ne considère pas que les Grecs maltraitent les divinités. Il affirme seulement que la croyance populaire est fausse. Il va plus loin en affirmant qu'elle est impie. L'impiété concerne ceux qui sont persuadés que les dieux interviennent dans leur vie. Selon l'auteur, cela ne peut pas se produire étant donné que les dieux ne laissent rien au hasard. Or, seule la contingence introduit des événements dans notre vie. Les dieux vivent dans l'éternité, c'est-à-dire hors du temps, et ne se préoccupent pas de ce qu'il se passe sur Terre.

[modifier] Ne pas craindre la mort

La mort joue à cache-cache avec nous. C'est pour cette raison que nous ne devons pas la craindre. Il est presque absurde de la craindre, étant donné que l'on ne la rencontre jamais. L'auteur part du principe suivant :

  • L'individu est vivant donc la mort est absente.
  • L'individu est mort donc la mort est là mais nous ne sommes plus là.

En suivant cette réflexion, il est possible de comprendre que nous ne rencontrons jamais la mort. Or, comment craindre quelque chose que l'on ne rencontrera jamais ? Comment et surtout pourquoi ?

[modifier] Savoir maîtriser ses désirs

Épicure établit une distinction entre les différents types de désirs :

  • les désirs vides : basés sur des opinions vides, ils ne doivent pas être satisfaits
  • les désirs naturels : il s'agit de la faim, de la soif, par exemple. Ces désirs doivent être satisfaits car ils sont nécessaires. La satisfaction de ces désirs doit être dans la modération afin de ne pas produire un manque. En effet, si pour épancher la soif, on ne fait que consommer du vin, il va se créer inévitablement un sentiment de manque lorsque l'on n' aura plus de vin. Or, les désirs naturels nécessaires ne doivent pas être soumis au manque, ou comme on pourrait le dire aujourd'hui, à l'addiction.

Satisfaire ses désirs ne signifient pas non plus devenir ascète mais bel et bien savoir éviter une situation de dépendance envers les plaisirs ou les désirs. Afin d'expliquer ce point, Épicure parle de "calcul des plaisirs". Il s'agit d'un principe selon lequel il faut savoir résister à un plaisir afin de prévenir un plus grand mal qui pourrait survenir plus tard. Le sage est capable de suivre cette direction et il évite ainsi le manque qui viendrait entraver sa vie. Le but du sage et donc du philosophe est d'atteindre l'ataraxie, c'est-à-dire le repos de l'âme, et l'aponie, qui concerne le corps. Il y a, et notamment dans la lettre à Ipoménée, une hiérarchie des douleurs, celle de l'âme étant plus dure à supporter que celle du corps. L'âme doit aussi permettre d'oublier la douleur somatique. Dans cette lettre, il précise qu'il a surmonté ses douleurs physiques en se remémorant les conversations qu'ils avaient eues ensemble. C'est ainsi qu'il est possible d'affirmer que le corps semble moins important que la santé de l'âme.

[modifier] Le texte