Lee Harvey Oswald

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Lee Harvey Oswald
Lee Harvey Oswald

Lee Harvey Oswald, né le 18 octobre 1939, décédé le 24 novembre 1963, est l'assassin présumé du président américain John Fitzgerald Kennedy selon les conclusions des deux enquêtes gouvernementales ayant examiné les circonstances de l'assassinat. Présumé car aucun procès, ni même le début d'une instruction judiciaire, n'a pu avoir lieu après qu'il a été abattu par Jack Ruby moins de 48 heures après son arrestation.

Sommaire

[modifier] Jeunesse et entrée dans les Marines

Né à La Nouvelle-Orléans en Louisiane, il connaît une enfance difficile.

Son père, Robert Lee Oswald, meurt deux mois avant sa naissance. Sa mère, qui dut l'élever seule ainsi que son frère, Robert, et son demi-frère, John Pic, était une mère protectrice et dominatrice. La famille eut une vie assez instable. Avant qu'il ait 18 ans, Lee avait connu 22 domiciles et 12 écoles, généralement à la Nouvelle-Orléans et à Dallas.

Taiseux et solitaire, Oswald se montre capable de violence [1]. Alors qu'Oswald et sa mère vivaient à New York, au début de 1953, ses problèmes scolaires et caractériels entraînèrent une évaluation psychiatrique sur ordre de l'administration qui fut assez préoccupante [2] pour entraîner sa mise sous probation par un juge de la jeunesse. La situation ne s'arrangea pas vraiment et le juge de la jeunesse suivant Lee envisageait son placement. Mais avant qu'une décision quelconque soit prise, Marguerite quitta New York début 1954 et emménagea à La Nouvelle-Orléans.

Oswald fréquenta l'école de manière irrégulière et n'obtint jamais son diplôme de secondaire. Oswald eut toujours une mauvaise orthographe, et ses erreurs amènent à estimer qu'il souffrait de dyslexie [3]. Malgré ces problèmes, il était un lecteur avide et a toujours pensé qu'il était plus intelligent que les gens qui l'entouraient. À partir de ses 15 ans, selon ses propres déclarations [4], Oswald s'intéresse au marxisme [5]. Peu après, à la Nouvelle-Orléans, il achète le Capital et le Manifeste du Parti communiste [6]. En octobre 1956, Lee écrit au président du Parti Socialiste américain une lettre où il se déclare marxiste et affirme étudier les principes marxistes depuis quinze mois [7].

Lee Harvey Oswald en Marine
Lee Harvey Oswald en Marine

Pourtant, alors même qu'il lisait toute littérature marxiste qu'il pouvait trouver, Oswald préparait son entrée dans les Marines en apprenant par cœur le manuel des Marines de son frère aîné, Robert, qui était Marine. Oswald adorait ce frère dont il portait fièrement la bague du Corps et rêvait depuis longtemps l'imiter en le suivant dans la carrière. Alors même qu'il se considérait comme un marxiste, Oswald réalise son rêve d'enfance et s'engage dans les Marines une semaine après son dix-septième anniversaire.

Après les entraînements de base, d'octobre 1956 à mars 1957, Oswald reçut un entraînement spécifique destiné à la composante aérienne des Marines. Au terme de cet entraînement, le 3 mai 1957, il devint soldat de première classe, reçut l'accréditation de sécurité minimale, "confidentiel" [8], et suivit l'entraînement d'opérateur radar. Après un passage à la base d'El Toro (Californie) en juillet 1957, Il fut assigné à la base d'Atsugi, au Japon, en août 1957. Cette base était utilisée pour les vols de l'avion espion Lockheed U-2 au-dessus de l'URSS, et quoique Oswald n'était pas impliqué dans ces opérations secrètes [9], certains auteurs ont spéculé qu'il aurait pu commencer là une carrière d'espion [10].

Entré dans le corps des US Marines à l'âge minimal de 17 ans, plutôt petit et frêle par rapport au marine standard, Oswald subissait des moqueries que son caractère ombrageux ne faisait qu'attiser. Pourtant, cette époque au Japon semble avoir été une époque heureuse pour Oswald. Il semblait trouver sa place dans la carrière militaire et avait réussi l'examen de caporal. Il n'a cependant jamais obtenu cette promotion et a même été rétrogradé au rang de simple soldat après avoir été traduit deux fois en Cour Martiale, une première fois pour possession illégale d'une arme de poing (un Derringer) et une seconde fois pour une bagarre avec un sous-officier, ce qui lui valut en outre quarante-cinq jours de cachot. De retour aux États-Unis, Oswald fut à nouveau affecté à El Toro en décembre 1958, et commença à montrer un désintérêt de la carrière militaire. En février 1959, il demanda à passer un test de connaissance du russe auquel il eut des résultats pauvres.

C'est alors que Oswald commença à exprimer de manière claire des opinions marxistes qui n'améliorèrent pas sa popularité auprès de ses camarades. Il lisait énormément de revues en russe, écoutait des disques en russe et s'adressait aux autres soit en russe soit en contrefaisant un accent russe. Ses camarades le surnommèrent alors "'Oswaldskovich" [11].

Mi-1959, il fit en sorte de rompre prématurément son engagement dans l'armée en prétextant le fait qu'il devait était le seul soutien pour sa mère souffrante. Lorsqu'il put quitter l'armée en septembre 1959, il avait en fait déjà préparé l'étape suivante de sa vie, sa défection en URSS.

Oswald avait été un bon soldat, en tout cas au début de sa carrière, et ses résultats aux tests de tir, par exemple, étaient très satisfaisants [12]. Ses résultats au tir se dégradèrent cependant vers la fin de sa carrière militaire, élément qui fut ensuite utilisé pour faire passer Oswald pour un piètre tireur. Ainsi, avec un score de 191 le 5 mai 1959, Oswald atteignait encore le niveau bon tireur, alors qu'il envisageait déjà son départ du Corps. Lors de cette séance de tir, Nelson Delgado, la seule personne qui affirma devant la Commission Warren que Oswald était un mauvais tireur, avait fait 192 [13]. En fait, selon les standards du Corps de Marines, Oswald était un assez bon tireur [14].

[modifier] L'Union soviétique

Lee Harvey Oswald et Marina à Minsk.
Lee Harvey Oswald et Marina à Minsk.

Le voyage d'Oswald en URSS était bien préparé : il avait économisé la quasi-totalité de son salaire de Marine et obtint un passeport en prétendant vouloir étudier en Europe [15]. Il embarqua le 20 septembre sur un bateau en partance de la Nouvelle-Orléans à destination du Havre où il arriva le 8 octobre pour partir immédiatement vers Southampton puis prit un avion vers Helsinki (Finlande) où il atterrit le 10 octobre. Dès le lundi 12, Oswald se présenta à l'ambassade d'URSS et demande un visa touristique de six jours dans le cadre d'un voyage organisé [16], visa qu'il obtient le 14 octobre [17].

Oswald quitta Helsinki par train le 15 octobre et arriva à Moscou le 16. Le jour même, il demande la citoyenneté soviétique, que les Soviétiques, à sa grande surprise, lui refusèrent au premier abord, considérant que sa défection serait de peu de valeur [18].

Lee et Marina lors de leur départ d'URSS
Lee et Marina lors de leur départ d'URSS

Après qu'il eut commis une tentative de suicide, les Soviétiques lui accordèrent le droit de rester [19], d'abord temporairement, à la suite de quoi Oswald tenta de renoncer à sa citoyenneté américaine [20], puis pour un temps indéterminé.

Les Soviétiques envoyèrent Oswald à Minsk en janvier 1960, où il fut surveillé en permanence par le KGB [21] pendant les trois ans que dura son séjour. Oswald sembla tout d'abord heureux : il avait un travail dans une usine métallurgique, un appartement gratuit et une allocation gouvernementale en sus de son salaire, bref une existence confortable selon les standards de vie soviétiques [22].

Le fait que le U2 de Francis Powers ait été abattu par les Soviétiques après l'arrivée d'Oswald, en mai 1960, a éveillé la curiosité de certains auteurs se demandant quel lien cet évènement pouvait avoir avec le passage de Oswald sur la base d'Atsugi, une des bases d'où des U2 décollaient. Cependant, outre que Oswald ne semble jamais avoir été en contact avec des secrets sur Atsugi, personne n'a jamais réussi à établir un lien entre Oswald et cet évènement. Ainsi, le U2 de Powers a été abattu par une salve de missiles SA-2 chanceuse (à moins que Powers ait été sous son plafond normal) et aucun renseignement spécial n'a été nécessaire à cet effet [23].

L'enthousiasme initial d'Oswald pour sa nouvelle vie semble s'être émoussé au même rythme que l'intérêt qu'il avait éveillé au début dans la ville de Minsk où il était le premier Américain. Par ailleurs, Oswald, surnommé "Alek" par ses amis, considérait durement la bureaucratique Union Soviétique, qu'il finit par voir comme une perversion du socialisme[24].

En mars 1961, alors qu'il avait eu quelques contacts avec l'ambassade américaine à Moscou en vue de son retour aux États-Unis, Oswald rencontra Marina Alexandrovna Medvedeva Nikolayevna Prusakova, une jeune étudiante en pharmacie de 19 ans, lors d'un bal au Palais des Syndicats [25]. Ils se marièrent moins d'un mois plus tard et s'installèrent dans l'appartement d'Oswald [26]. En mai 1961, Oswald réitère à l'ambassade US son souhait de retourner aux États-Unis, cette fois avec son épouse. Lors d'un voyage en juillet à Moscou, Oswald alla avec Marina, enceinte de leur premier enfant, à l'ambassade américaine pour demander un renouvellement de son passeport [27]. Ce renouvellement fut autorisé en juillet, mais la lutte avec la bureaucratie soviétique durerait bien plus longtemps. Lorsque le premier enfant des Oswald, June, naquit en février 1962, ils étaient encore à Minsk. Finalement, ils reçurent leur visa de sortie en mai 1962, et la famille Oswald quitta l'URSS et embarqua pour les États-Unis le 1er juin 1962 [28].

[modifier] Dallas

Un fausse pièce d'identité au nom d'Alek James Hidell trouvée en la possession d'Oswald, identité utilisée pour commander le Carcano et le revolver qui servit à tuer J. D. Tippit
Un fausse pièce d'identité au nom d'Alek James Hidell trouvée en la possession d'Oswald, identité utilisée pour commander le Carcano et le revolver qui servit à tuer J. D. Tippit

La famille Oswald s'installa à Fort Worth (près de Dallas) mi-juin 1962, d'abord chez son frère Robert, ensuite chez sa mère, début juillet, et enfin dans un petit appartement fin juillet, lorsque Lee eut trouvé un travail dans une usine métallurgique. Le FBI s'intéressa naturellement à Lee, et eut à cette époque deux entretiens avec lui, le 26 juin et le 16 août. Les entretiens n'ayant pas révélé quoi que ce soit de notable, l'agent chargé du dossier demanda à Oswald de contacter le FBI si des Soviétiques le contactaient, et conclut ses rapports en recommandant de fermer le dossier [29]. Cependant, dès le 12 août, Lee écrivait au Socialist Workers Party, un parti trotskiste, pour leur demander de la documentation, et continuait à recevoir trois périodiques russes.

Vers la fin août, les Oswald furent introduits auprès de la petite communauté de Russes émigrés de Dallas. Ceux-ci n'aimaient pas particulièrement Oswald [30], qui se montrait désagréable, mais prenaient en pitié Marina, perdue dans un pays dont elle ne connaissait même pas la langue que Lee refusait de lui apprendre. C'est dans le cadre de ces contacts qu'Oswald rencontra George de Mohrenschildt, un riche excentrique d'origine russe de 51 ans qui prit Oswald en sympathie. Les relations entre Oswald et Mohrenschildt ont été source de nombreuses spéculations, et certains ont cru voir dans Mohrenschildt un agent ayant participé à une conspiration, sans jamais trouver d'élément factuel à l'appui de l'hypothèse [31]. Marina se lia également d'amitié avec Ruth et Michael Paine.

En octobre 1962, Oswald quitta son travail à Fort Worth et déménagea à Dallas, où il trouva rapidement une place dans une firme de reprographie, Jaggars-Chiles-Stovall [32]. En novembre, les relations entre Lee et Marina se détériorèrent au point que Marina le quitta temporairement. Ses amis russes l'accueillirent en l'encourageant à quitter Lee définitivement. Lorsqu'elle lui pardonna quelques jours plus tard, ses relations privilégiées avec la communauté russe se refroidirent, et seuls les Mohrenschildt gardèrent le contact[33].

Le bon de commande du Carcano
Le bon de commande du Carcano

C'est en janvier 1963 que Oswald remplit un bon de commande pour un revolver Smith & Wesson auprès de Seaport Traders, une firme de vente par correspondance de Los Angeles. Il s'agissait d'un calibre .38 dont le barillet avait été rechambré pour accepter du calibre .38 Special et dont le canon avait été tronçonné pour en faire une version snob nose, facilement dissimulable [34]. Le révolver coutait 29,95 dollars, et il signa le bon de commande du nom de « A.J. Hidell », en donnant pour adresse la boite postale #2915 au bureau de poste de la rue Ervay. Il opéra de même en mars 1963, lorsqu'il commanda son Carcano sous le nom de A. Hiddel [35] pour le prix de 21,95 dollars auprès de Klein's Sporting Goods à Chicago[36].

En février 1963, alors que les relations entre Lee et Marina s'envenimaient jusqu'à la violence, Oswald prit un premier contact avec l'ambassade d'URSS en laissant entendre qu'il souhaitait y retourner. C'est aussi au cours de ce mois que les Oswald rencontrèrent Ruth Paine, qui allait devenir, avec son mari, Michael, très proche des Oswald.

Rapidement, Ruth et Marina devinrent proches au cours du mois de mars 1963, et c'est à la fin du mois que Lee demanda à Marina de prendre des photos de lui avec ses armes [37]. C'est également au cours de ce mois que Oswald commença à préparer l'assassinat du général Walker, que les deux armes commandées lui furent livrées, que Lee perdit son travail chez Jaggers et que l'agent Hosty du FBI commença un réexamen de routine du dossier de Oswald et Marina (six mois s'étant écoulés depuis son dernier entretien avec Oswald), au cours duquel il découvrit une note du FBI de New York sur un abonnement de Lee au Worker, journal communiste, ce qui l'intrigua et le poussa à rouvrir le dossier. Toutefois, avant que Hosty ait pu traiter le dossier, il se rendit compte que les Oswald avaient quitté Dallas [38]

[modifier] La tentative d'assassinat sur le Général Walker

Le général Edwin Walker, un héros de la seconde guerre mondiale, était un anticommuniste virulent et partisan de la ségrégation raciale. Walker avait été relevé de son commandement en Allemagne et muté à Hawaï en avril 1961 par le président Kennedy après qu'il eut distribué de la littérature d'extrême-droite à ses troupes. Il démissionna alors de l'armée en novembre 1961 et se retira à Dallas pour y commencer une carrière politique. Il s'est présenté contre John Connally pour l'investiture Démocrate au poste de Gouverneur du Texas en 1962, mais fut battu par Connally qui fut finalement élu gouverneur. À Dallas, Walker deviendra la figure de proue de la John Birch Society, une organisation d'extrême-droite basée au Massachusetts.

Walker représentait tout ce que haïssait Oswald et il commença à le surveiller en février 1963, prenant notamment des photos de son domicile et des environs [39]. Le 10 avril 1963, alors qu'il avait été congédié de chez Jaggars-Chiles-Stovall depuis 10 jours, il laissa une note en russe à Marina [40] et quitta son domicile avec son fusil. Le soir même, alors que Walker était assis à son bureau, on tira sur lui d'une distance de 30 mètres. Walker survécut par un simple coup de chance : la balle frappa le châssis en bois de la fenêtre et fut déviée.

Lorsque Oswald rentra chez lui, il était pâle et semblait effrayé. Quand il dit à Marina ce qu'il venait de faire [41], elle lui fit détruire l'ensemble des documents qu'il avait rassemblés pour préparer sa tentative d'assassinat, quoiqu'elle conservât la note en russe [42].

L'implication d'Oswald dans cette tentative ne fut connue des autorités qu'après la mort d'Oswald, lorsque cette note, ainsi qu'une photo de la maison de Walker, accompagnées du témoignage de Marina, leur parvinrent. La balle récupérée dans la maison de Walker était trop endommagée pour permettre une analyse balistique, mais l'analyse de cette balle par activation neutronique par le HSCA permit de déterminer qu'elle avait été produite par le même fabricant que la balle qui tua Kennedy.

[modifier] La Nouvelle-Orléans

Lee Harvey Oswald distribuant des tracts pro-castristes à la Nouvelle-Orléans
Lee Harvey Oswald distribuant des tracts pro-castristes à la Nouvelle-Orléans

Sans emploi, Oswald confia Marina aux bons soins de Ruth Paine et partit à la Nouvelle-Orléans pour trouver du travail. Il trouva un emploi le 9 mai [43] et Marina le rejoignit le 10 mai.

Oswald semblait à nouveau malheureux de son sort, et quoiqu'il ait perdu ses illusions sur l'Union Soviétique, il obligea Marina à écrire à l'ambassade d'URSS pour demander l'autorisation d'y retourner. Marina reçut plusieurs réponses peu enthousiastes de l'ambassade, mais entretemps les espoirs d'Oswald s'étaient reportés sur Cuba et Fidel Castro. Il devint un ardent défenseur de Castro et décida de créer une section locale de l'association Fair Play for Cuba. Il consacra 22,73 dollars à l'impression de 1 000 tracts, 500 demandes d'adhésion et 300 cartes de membres pour Fair Play for Cuba [44] et Marina signa du nom de "A.J. Hidell" comme président de la section sur une des cartes [45].

Alors qu'Oswald était à nouveau sans travail [46], il fit, le 5 août 1963, une curieuse tentative d'infiltration des milieux anti-castristes : il se présenta comme un anticommuniste auprès de Carlos Bringuier, délégué à la Nouvelle-Orléans de l'association des étudiants cubains en proposant de mettre ses capacités de Marine au service des anti-castristes [47].

Quelques jours plus tard, le 9 août, un ami de Bringuier repéra Oswald en train de distribuer des tracts pro-Castro. La seconde rencontre entre Bringuier et Oswald fut donc explosive, et finit par une arrestation collective [48]. Oswald passa la nuit en prison, et son procès (ainsi que celui de Bringuier) attira l'attention d'une station de télévision locale qui proposa de le filmer en train de distribuer des tracts, ce qui fut fait le 13 août [49], le film passant le soir-même à la télévision. Oswald fut alors contacté par une radio locale (WDSU), et après un premier entretien, il leur suggéra d'organiser un débat entre lui et Bringuier.

Sa correspondance de l'époque montre un Oswald heureux du bruit qu'il réussit à faire autour de Fair Play for Cuba et présentant sa section -dont il était le seul membre- comme un succès [50].

Cependant, le débat radio-diffusé qui s'ensuivit tourna au désavantage d'Oswald : Bringuier était bien préparé, et le journaliste cuisina Oswald sur son passage en URSS, que Oswald avait caché lors du premier entretien. Fair Play for Cuba, lié à un marxiste ayant vécu en URSS, n'avait désormais plus d'avenir à la Nouvelle-Orléans [51]. Humilié et ayant perdu toute crédibilité, Oswald envisagea de détourner un avion vers Cuba, mais Marina réussit à l'en dissuader [52], et l'encouragea à trouver un moyen légal d'aller à Cuba. En l'absence de liaison entre les États-Unis et Cuba, Lee commença à envisager de passer par le Mexique.

Les quatre mois qu'Oswald passa à la Nouvelle-Orléans furent l'objet de beaucoup de spéculation et notamment de toute l'attention de Jim Garrison, le district attorney de la ville qui pensa pouvoir lier Oswald avec Clay Shaw, un homme d'affaire local qu'il estimait être impliqué dans l'assassinat du Président John F. Kennedy.

Le lien entre Oswald et Clay Shaw était censé être Guy Banister, un ancien agent du FBI devenu détective et David Ferrie, un pilote.

Il semble que dans les années '50, Ferrie et Oswald alors adolescent se soient au moins croisés dans la Civil Air Patrol, une association civile auxiliaire de l'armée de l'air, cependant aucun lien n'a jamais pu être établi entre Oswald et Bannister (ni d'ailleurs entre Bannister et Ferrie, même s'il est possible que ces deux-là se soient connus) [53].

Un dernier lien relevé entre Guy Banister et Oswald est le fait que Oswald utilisa l'adresse 544 Camp Street sur certains des tracts qu'il avait distribués, les bureaux de Guy Banister étant au 531 Lafayette Street, de l'autre côté du coin de la rue dans le même immeuble. Cependant, les deux entrées donnent dans des parties non communicantes de l'immeuble et l'adresse 544 Camp Street avait été l'adresse du Conseil révolutionnaire anti-Castro, où Carlos Bringuier avait d'ailleurs travaillé. Un résident cubain de l'adresse témoigna avoir été approché en juillet 1963 par Oswald qui exprima son souhait d'aider la résistance contre Castro. Il lui avait alors dit que l'association était partie et avait conseillé à Oswald de s'adresser à Bringuier. La mention de l'adresse sur certains tracts peut donc s'expliquer par le souhait d'Oswald d'embarrasser le Conseil et Bringuier [54].

[modifier] Voyage au Mexique

Alors que Ruth Paine ramenait Marina à Dallas le 23 septembre 1963, Oswald resta en ville deux jours sans doute pour collecter son dernier chèque de chômage de 33 dollars. Ces jours sont aussi ceux où se situe un incident qui rend incertain le trajet exact d'Oswald à partir de la Nouvelle-Orléans et qui est considéré par certains comme un indice majeur de l'existence d'une conspiration: il s'agit, selon le témoignage de Sylvia Odio, de la visite qui lui fut faite à Dallas par Oswald et deux Cubains se présentant comme anti-castristes.

Quoi qu'il en soit, Oswald était dans un bus Houston-Laredo le 26 septembre, et continua ensuite vers Mexico. Là, il tenta d'obtenir un visa vers Cuba, se présentant comme un défenseur de Cuba et de Castro, et en affirmant qu'il voulait ensuite continuer vers l'URSS. L'ambassade lui refusa le visa s'il n'avait pas au préalable un visa soviétique. L'ambassade d'URSS, après avoir consulté Moscou, refusa le visa. Après plusieurs jours de va-et-vient entre les deux ambassades, un Oswald rejeté et mortifié retourna à Dallas.

L'épisode mexicain a aussi été le sujet de beaucoup de spéculations. Celles-ci ont été renforcées par une erreur de la CIA qui surveillait l'ambassade d'URSS et envoya à la Commission Warren une photo de quelqu'un qui n'était pas Oswald, ce qui a provoqué des suppositions qu'Oswald n'était en fait pas à Mexico ou en tout cas n'y avait pas fait ce que l'on prétendait. Des années plus tard, cependant, Cuba fit parvenir aux autorités américaines la demande de visa d'Oswald, et son écriture fut formellement identifiée.

[modifier] Le retour à Dallas

De retour à Dallas le 3 octobre, Oswald exprima sa déception à l'égard du régime de Castro. Il décida de laisser Marina chez Ruth Paine pendant qu'il cherchait un nouvel emploi et un nouvel appartement. Oswald trouva un logement à 7 dollars la semaine au 621 Marsalis dans Oak Cliff, et chercha un emploi tous les jours, car ses prestations de chômage s'achevaient. Sa première logeuse, qui ne l'appréciait pas et se méfiait de lui, notamment parce qu'il parlait en une "langue étrangère" au téléphone, refusa de renouveler la location. Oswald pensa que la cause en était une nouvelle enquête du FBI. Il décida donc de dorénavant louer sous un faux nom et sa location suivante, le 14 octobre, fut faite sous le nom de "O.H. Lee".

Le Texas School Book Depository
Le Texas School Book Depository

Malgré ses efforts, Oswald ne parvenait pas à trouver du travail. Ce même 14 octobre, Ruth Paine discutait avec des voisines, évoquant notamment le sort des Oswald : une femme enceinte et un mari qui ne trouve pas de travail. Une des voisines, Linnie May Randle, se souvint que son jeune frère, Wesley Buell Frazier, venait de passer à travers la même épreuve et avait trouvé du travail au Texas School Book Depository, un dépôt de livres qui assurait la distribution de livres éducatifs. Elle suggéra donc qu'Oswald y tente sa chance. Ruth Paine appela le Texas School Book Depository (TSBD) où on lui dit qu'il y aurait peut-être une place. Le jour suivant, le 15 octobre, Oswald se présenta au TSBD où il obtint une place d'employé chargé de remplir les bons de commande (Oswald mentit en affirmant qu'il venait d'avoir une décharge honorable des Marines et qu'il n'avait jamais eu d'ennuis avec la justice) et commença à y travailler le 16 octobre.

Wesley Buell Frazier, qui vivait près de sa sœur, Ruth Paine, lui offrit de le véhiculer jusque chez les Paine quand il le voulait, mais Oswald décida de ne rejoindre sa femme que le week-end, ce qu'il fit pour la première fois le vendredi 18 octobre. Le dimanche, Marina donna naissance à leur second enfant, Audrey.

Au cours du week-end suivant, Michael Paine, le mari de Ruth, eut une conversation politique avec Oswald et se rendit compte que malgré sa désillusion à l'égard des régimes socialistes, il était encore un fervent marxiste qui pensait que la révolution violente était la seule solution pour installer le socialisme. Pendant les semaines suivantes, la situation entre Marina et Lee se dégrada à nouveau, tandis que le FBI de Dallas s'intéressait à nouveau à Oswald du fait de son voyage à Mexico. Le vendredi 1er novembre, le FBI se rendit au domicile des Paine et interrogea Marina. Lorsque Oswald apprit cela le soir même, il devint très nerveux. Il avait l'impression d'être harcelé par le FBI, surtout lorsqu'une deuxième visite eut lieu le mardi suivant, 5 novembre. Sans doute à la suite de ces visites, Oswald se rendit le 12 novembre au bureau du FBI pour remettre une enveloppe à l'agent qui s'était chargé de l'enquête, James Hosty. Cet épisode a par la suite donné lieu à un acte de dissimulation par le FBI, puisque le supérieur de Hosty lui donna l'ordre de détruire la note qui, selon Hosty, contenait une demande de laisser Marina tranquille. Cette décision fut sans doute prise pour éviter de créer le moindre lien entre Oswald et le FBI ou une accusation d'enquête bâclée.

Le 15 novembre, Oswald ne put aller chez les Paine parce que Michael, le mari de Ruth, y passait le week-end (les Paine étaient en instance de divorce). Pendant ce week-end, Marina découvrit que Lee avait à nouveau écrit à l'ambassade d'URSS, et qu'il s'était inscrit sous un faux nom à son logement, et ils se disputèrent au téléphone à ce sujet.

Le 19 novembre, le Dallas Time Herald publia le trajet que le Président Kennedy utiliserait lors de la traversée de la ville. Comme Oswald avait pour habitude de lire le journal de la veille qu'il récupérait dans la salle de repos du TSBD, on présume qu'il a appris que le Président passerait devant les fenêtre du TSBD le 20 ou le 21 novembre.

Le jeudi 21 novembre, Oswald rompit avec sa routine et demanda à Buell Frazier s'il pouvait l'amener chez les Paine ce soir-là. Au cours de la soirée, Oswald tenta de convaincre Marina de venir avec lui à Dallas où il trouverait un appartement. Marina refusa cependant toutes ses tentatives d'approche dans lesquelles certains ont vu une tentative de la part d'Oswald de ne pas exécuter le plan qui avait sans doute germé dans sa tête le jour même. Lorsque Marina se leva le lendemain, le 22 novembre, Oswald était parti en laissant sur le bureau 170 dollars, et son alliance.

[modifier] L'assassinat de Kennedy

Ce matin du 22 novembre, Buell Frazier remarqua qu'Oswald embarquait dans sa voiture avec un paquet oblong, qu'Oswald prétendit être des tringles à rideaux. À 11h40, des travailleurs qui posaient un revêtement de sol au cinquième étage remarquèrent Oswald du côté est de l'étage.

Dealey Plaza et Elm Street vues de la fenêtre du TSBD
Dealey Plaza et Elm Street vues de la fenêtre du TSBD
Les employés du TSBD sous la fenêtre du 5e étage, dans les minutes suivant l'assassinat
Les employés du TSBD sous la fenêtre du 5e étage, dans les minutes suivant l'assassinat

Quinze ans après l'assassinat, une employée du TSBD dirait qu'elle se souvient avoir vu Oswald dans la salle de repos du premier étage en train de déjeuner à 12h15, mais ce témoignage était contraire à ses premiers témoignages et à celui des personnes avec qui elle était à ce moment-là et qui ne virent pas Oswald.

Un autre employé se trouvait au 5e étage puisqu'il y prit son déjeuner vers 12h-12h15. Il ne vit personne et décida alors de rejoindre ses collègues au quatrième étage, d'où ils regardèrent la parade de la fenêtre juste en dessous de celle d'où les tirs allaient partir (ils témoignèrent avoir entendu les tirs au-dessus d'eux et avoir même entendu le bruit du fusil que l'on rechargeait). Le fait qu'il ne vit pas Oswald peut s'expliquer par le fait que celui-ci était caché par des piles de caisses de livres, arrangées pour cacher totalement la vue de la fenêtre de tous les autres points de l'étage.

Entre 12h et 12h30, plusieurs personnes virent un homme à la fenêtre du cinquième étage, quoique certains en virent deux.

À 12h30 précises, le Président traversait Dealey Plaza et était assassiné.

[modifier] La fuite, le meurtre de J. D. Tippit et l'arrestation

Quelque 90 secondes plus tard, Marrion Baker, un policier qui s'était précipité dans le TSBD pour chercher le tireur, aperçut quelqu'un alors qu'il atteignait le premier étage. Le policier était accompagné de Roy Truly, le patron du TSBD, qui identifia Oswald et ils continuèrent à monter. Oswald quitta alors le TSBD par l'entrée principale qui ne serait fermée qu'au moins dix minutes après l'assassinat (alors qu'ironiquement, deux passants s'étaient portés volontaires pour surveiller les accès arrières du bâtiment).

Vers 12h40, Oswald après avoir remonté un bout de rue à pied monta dans un bus qui fut rapidement bloqué dans la circulation. Il demanda au chauffeur une correspondance et descendit du bus. Il marcha un peu et héla un taxi. Il propose néanmoins à une femme qui se présente de lui céder, ce qu'elle refusa. Le chauffeur de taxi ne notera rien de particulier dans son attitude. Il rejoint son appartement d'où il repart presque aussitôt après s'être muni de son blouson beige. Les témoins déclarent alors qu'il a l'air pressé et stressé. On ignore où Oswald se rendait ensuite [55], mais il avait marché un peu plus d'un kilomètre lorsqu'il fut intercepté vers 13h15 par J. D. Tippit.

Selon les témoins, Oswald tua J. D. Tippit alors que celui-ci avait quitté sa voiture et s'approchait de lui. Oswald quitta les lieux en vidant les douilles de son revolver et en le rechargeant.

Fiche d'arrestation d'Oswald
Fiche d'arrestation d'Oswald
Arrestation d'Oswald
Arrestation d'Oswald

Il se fit remarquer quelques rues plus loin, alors qu'il se cachait dans le hall d'entrée d'un magasin, des voitures de police qui passaient dans la rue. Le gérant du magasin nota son manège et sortit pour voir où il allait. Il le vit entrer sans payer dans un cinéma à quelques pas de là. Il alerta alors le responsable du cinéma qui appela la police pour signaler la présence d'un individu suspect dans le cinéma.

Plusieurs voitures de police arrivèrent alors et les policiers envahirent la salle. Un officier de police vit Oswald et lui ordonna de se lever. Oswald lui donna un coup de poing, sortit son revolver et tenta de tirer alors que le policier le ceinturait, mais le coup ne partit pas.

Il était 13h50, Oswald était arrêté et fut tout d'abord accusé du meurtre de Tippit. Lorsque les policiers se rendirent compte qu'Oswald était l'employé manquant du TSBD, il fut également inculpé du meurtre du Président. Oswald nia avoir assassiné qui que ce soit. Pendant son interrogatoire, il mentit à plusieurs reprises aux policiers.

[modifier] Le meurtre d'Oswald

Le 24 novembre, après 12 heures d'interrogatoire dont peu de traces ont été conservées, Oswald fut assassiné par Jack Ruby à 11h21 dans les garages de la police de Dallas et, en plus, en direct sous les yeux de millions de téléspectateurs alors qu'on s'apprêtait à transférer Oswald des cellules de la police vers la prison de comté sise au coin Houston et Elm street à un pas du fameux TSBD...

Oswald fut enterré le 25 novembre 1963 au cimetière Rose Hill à Fort Worth, la famille ayant eu de la difficulté à trouver un ministre du culte et un cimetière pour accueillir et célébrer la sépulture de l'assassin présumé du Président Kennedy.

En 1965, Marina épousa Kenneth Porter, un coureur de stock car, et les deux filles de Marina, Junie et Rachel, prirent finalement le nom de leur nouveau beau-père.

En 1981, le corps d'Oswald fut exhumé sous les pressions de Michael Eddowes, un auteur britannique pour confirmer son hypothèse selon laquelle le corps enterré sous la pierre "Oswald" au cimetière Rose Hill n'était pas celui du vrai Oswald, mais celui d'un sosie soviétique. Après autopsie légale, Linda Norton, le médecin-légiste du comté de Tarrant (Tx) a finalement confirmé que l'identité du cadavre reposant à Rose Hill était bien celui de Lee Harvey Oswald et personne d'autre.

[modifier] Enquêtes

La Commission Warren et le House Select Committee on Assassinations ("HSCA") conclurent qu'Oswald avait tué le Président, quoique le HSCA conclut que l'assassinat avait été le résultat d'un complot.

[modifier] Culpabilité d'Oswald dans l'assassinat

La question de la culpabilité d'Oswald dans le meurtre du Président Kennedy ne sera jamais tranchée, en tout cas judiciairement : sa mort, le surlendemain de l'attentat a arrêté toute action à son encontre.

Cependant, la question reste posée, et on peut l'examiner.

[modifier] Les indices qui incriminent Oswald

Les éléments suivants, dont certains sont des éléments circonstanciels sont de nature à convaincre de la culpabilité d'Oswald dans le meurtre du Président Kennedy.

  • Oswald était classé comme bon tireur chez les Marines (son classement correspond à la capacité de toucher 8 fois sur 10 une cible de 25 centimètres à 182 mètres (200 yards).
  • Howard L. Brennan, un témoin sur Dealey Plaza a reconnu Oswald comme étant l'homme qu'il a vu tirer de la fenêtre du cinquième étage du TSBD.
  • Divers témoins ont vu à la fenêtre du cinquième étage du TSB un homme dont la description correspond à Oswald.
  • Oswald a été vu au cinquième étage du TSBD environ 35 minutes avant l'assassinat et n'a plus été vu ensuite nulle part jusqu'après l'assassinat.
  • Le Carcano retrouvé au cinquième étage du TSBD a été identifié comme ayant été acheté par Oswald par correspondance, utilisant le même faux nom (Alek Hidell) que pour l'achat du revolver qui a tué Tippit et qu'Oswald portait sur lui au moment de son arrestation, ainsi d'ailleurs que d'une fausse pièce d'identité au nom d'Alek Hidell (il a été déterminé que cette pièce d'identité, un faux assez grossier, avait été fabriquée par Oswald lorsqu'il travaillait chez Jaggars-Chiles-Stovall à Dallas).
  • Les étuis de munitions retrouvés au cinquième étage du TSBD ont été liés au Carcano.
  • Les balles tirées sur le président ont été liées balistiquement au Carcano.
  • La balle tirée sur le général Walker a été liée par activation neutronique aux balles utilisées dans le Carcano.
  • L'empreinte digitale d'Oswald a été retrouvée sur le fusil.
  • Oswald portait le jour de l'assassinat une chemise de coton bleu, orange et gris et des fibres de cette chemise ont été retrouvées sur le fusil.
  • Le Carcano était rangé dans le garage des Paine, les gens chez qui Marina, la femme d'Oswald, logeait.
  • Contrairement à ses habitudes, Oswald avait rejoint son épouse chez les Paine le soir du jeudi 21 novembre et y avait passé la nuit.
  • Oswald partit le 22 novembre en laissant à son épouse une somme considérable et son alliance.
  • Des témoins, dont l'homme qui conduisit Oswald à son travail au TSBD le matin du 22 novembre, l'ont vu transporter un long paquet emballé dans du papier qu'il affirma être des tringles à rideaux pour mettre à son appartement (son appartement avait déjà des rideaux).
  • Oswald est connu pour avoir eu des problèmes comportementaux et une tendance à la violence dès sa jeunesse.

[modifier] Les indices qui innocentent Oswald

Les éléments suivants sont parfois présentés comme de nature à faire douter de la culpabilité d'Oswald :

  • Le témoignage de Brennan est en partie discutable, notamment parce qu'il refusa, dans un premier temps, d'identifier formellement Oswald.
  • Oswald a été vu environ 90 secondes après l'assassinat, au premier étage, et il avait l'air calme et pas essoufflé.
  • La plupart des témoins qui ont vu un homme dans la fenêtre du cinquième étage du TSBD ont décrit un homme jeune mais portant une chemise claire sans col ou un tee shirt.
  • L'empreinte de paume relevé par la police de Dallas est douteuse car elle n'a pas été relevée dans un premier temps, puis l'arme a été confiée au FBI qui n'a rien relevé, puis l'arme est revenue à la police de Dallas et c'est à ce moment-là que l'empreinte a été relevée.

Certains autres éléments présentés comme étant à décharge de Oswald font partie des erreurs et désinformation parfois encore présentés comme des faits.

[modifier] Notes et références

  1. Au cours d'un incident, Lee poursuivit son frère John Pic avec un couteau de boucher et le lui lança (témoignage de Otis Carlton au FBI, CE 1874, WC XXIII, p. 680), et en 1952, lorsque sa mère et lui emménagèrent pour un temps chez John Pic, Oswald menaça sa belle-soeur avec un couteau (témoignage de John Pic, WC XI, p. 38)
  2. L'évaluation eut lieu au cours d'un bref séjour dans une maison de correction de New York. Un psychologue conclut que Lee était intelligent mais montrait d'important déficits relationnels et émotionnels (Rapport de Irving Sokolow, CE 1339, WC XXII, pp. 558 et 559), une travailleuse sociale confirma ce retrait de Lee par rapport aux autres, notant que Lee semblait avoir des phantasmes de puissance et de violence, et identifia la source des problèmes de Lee dans ses rapports avec sa mère (Rapport de Evelyn Strickman, Siegel Ex. 1, WC XXI, p. 489), enfin le psychiatre du centre, tout en confirmant les observations de ses collègues, diagnostiqua chez le jeune Oswald des troubles de la personnalité avec tendance schizoïde et passive-agressive (Rapport de Dr Renatus Hartogs, Hartogs Ex 1, WC XX, p. 90.
  3. V. Bugliosi, p.524. La dyslexie n'était apparemment pas un trouble diagnostiqué au début des années 1950, mais il semble que les tests que les Soviétiques firent passer à Oswald révélèrent "une forme de dyslexie"
  4. Notes de l'entretien accordé par Oswald à Aline Mosby à Moscou en novembre 1959, CE 1385, WC XXII, p. 703)
  5. Oswald situe ce premier intérêt lorsqu'une dame lui donna un pamphlet au sujet des Rosenberg à New York
  6. Un de ses rares amis, Palmer McBride, se souvenait du fait qu'en 1956, Lee lui avait montré avec une certaine fierté son exemplaire du Capital et du Manifeste du Parti Communiste, s'était déclaré marxiste et avait affirmé que le président Eisenhower exploitait le peuple et qu'il aimerait le tuer (entretien de McBride avec le FBI, CE 1386, WC XXII, p. 711, où il mentionne un incident qui opposa Lee avec le jeune président du club d'astronomie local au sujet des bienfaits du communisme, incident confirmé par le témoignage de ce dernier devant la Commission Warren, WC VIII, p. 21)
  7. CE 2240, WC XXV, p. 140
  8. A. Summers, p. 91, V. Bugliosi, p. 550, CE 1961, WC XXIII, p. 796
  9. Evidemment, les opérateurs ne pouvaient manquer de faire le lien entre les demandes de pilotes pour des informations météo à 70 000 pieds alors que le record officiel d'altitude était un peu sous 66 000 pieds, et les mystérieux avions dont ils avaient reçu l'ordre de ne pas s'occuper ni d'en discuter (V. Bugliosi, p. 552)
  10. Summers, par exemple, relève qu'Oswald avait été aperçu avec un appareil photo et le fait qu'il semble avoir eu une liaison avec une hôtesse du Queen Bee, un des clubs les plus coûteux de la ville (A Summers, p. 93), et spécule que cette hôtesse ait pu être son premier contact avec le monde de l'espionnage. Divers auteurs estiment que c'est à Atsugi qu'Oswald entra dans le monde du renseignement, mais les avis divergent sur la question de savoir s'il fut engagé par les services américains ou soviétiques.
  11. Quoiqu'il soit certain qu'Oswald ait appris le russe avant d'arriver à El Toro, vu ses (faibles) connaissances de russe en février 1959, les témoignages relatifs à des remarques pro-communistes ou anti-américaines datent de la période à El Toro (V. Bugliosi, p. 560). Un officier s'étant inquiété auprès de lui de la raison pour laquelle il avait pris un abonnement à People's World, l'organe du parti socialiste trotskyste américain, Oswald répondit qu'il apprenait à connaître l'ennemi
  12. Classé bon tireur (marksman), il avait en fait, avec un score de 212 le 21 décembre 1956, dépassé le niveau requis pour tireur d'élite (sharpshooter) (le niveau suivant, à 220 points, étant expert)
  13. V. Bugliosi, p. 563. Devant Bugliosi, Delgado a nuancé son témoignage en disant qu'en fait Oswald semblait se moquer du test
  14. V. Bugliosi, pp. 549 et 562, Extrait du dossier militaire d'Oswald, WC XIX, p. 661; Témoignage du Col. Allison G. Folsom Jr., WC VIII, p. 306 et 311
  15. Le 4 septembre 1959, un semaine avant d'être libéré, Oswald fit une demande pour un passeport en mentionnant dans sa demande qu'il voulait suivre des cours en Suisse et en Finlande, et visiter tous les pays d'Europe, le tout pour une durée de quatre mois. Voir la demande de passeport
  16. Passeport de Oswald
  17. L'obtention de ce visa en deux jours, au lieu des cinq jours qui semblaient être l'habitude à l'ambassade d'Helsinki, a attiré l'attention de la Commission Warren et des auteurs conspirationistes. Toutefois, il s'avère que l'attaché soviétique s'était vu accorder depuis peu le pouvoir d'accorder des visas aux citoyens US sans obtenir l'accord préalable de Moscou, et le HSCA documenta un cas où deux hommes d'affaires américains reçurent un visa aussi rapidement que Oswald le 9 octobre. Oswald ayant 19 ans, se présentant comme étudiant et ayant une réservation Intourist, le visa lui fut accordé rapidement (V. Bugliosi, p. 571, A. Summers, p. 96, Rapport du HSCA)
  18. V.Bugliosi, p. 575
  19. Apparemment dans la crainte d'un incident diplomatique que le décès d'un citoyen américain aurait provoqué alors que le temps était à la détente avec les États-Unis (G. Posner, p. 81)
  20. lors d'une visite au consul américain le 31 octobre 1959
  21. V.Bugliosi, p. 594, G. Posner p. 53. VOir par exemple Bugliosi p. 600, reprenant un rapport de surveillance de Oswald, et p. 621, avec des retranscriptions d'écoutes faites dans l'appartement des Oswald
  22. Le HSCA étudia de manière détaillée la manière dont les Soviétiques avaient traité les défecteurs au début des années 1960, et constata que le traitement d'Oswald n'avait pas été différent. Voir rapport du HSCA
  23. V. Bugliosi, p. 596. A. Summers, p. 136, malgré son biais pour la conspiration, Summers souligne l'absence de lien logique entre Oswald et l'affaire de l'U2
  24. En janvier 1961, lorsque les autorités soviétiques lui demandèrent s'il voulait encore acquérir la citoyenneté, Oswald demanda un simple prolongement de visa de séjour. Plus tard, de nombreuses personnes témoigneraient de la façon dont Oswald parlait de son expérience en Union Soviétique, et le propre journal d'Oswald est clair à cet égard. Par ailleurs, lorsqu'il en avait l'occasion, Oswald aimait préciser qu'il était marxiste, pas communiste
  25. Marina vivait avec son oncle et sa tante, Ilya et Valya Prusakov. Ilya Prusakov avait le grade de lieutenant-colonel et était ingénieur au NKVD, certains ont pensé qu'il faisait partie du KGB, mais il n'y a aucune indication en ce sens
  26. La question de savoir pourquoi Marina, une jolie jeune femme, avait pu épouser quelqu'un comme Oswald s'est posée. Marina elle-même admettait que le fait qu'Oswald était un étranger et de surcroît un Américain, fait assez rare à Minsk, dut jouer un rôle dans le fait qu'elle l'avait épousé. Oswald avait aussi un niveau de vie assez élevé pour Minsk, notamment son propre appartement. Il ne semble cependant pas douteux que Marina, qui défend encore sa mémoire aujourd'hui, ait pu aimer Oswald
  27. L'ambassade US de Moscou avait déjà demandé conseil au département d'État, qui avait confirmé que Oswald ne semblait pas avoir perdu la citoyenneté, ce qui impliquait qu'il pouvait demander le renouvellement de son passeport et rentrer au pays. Certains auteurs se sont demandé si la promptitude avec laquelle Oswald avait récupéré son passeport montrait une proximité entre Oswald et les autorités américaines. La commission Warren analysa en profondeur l'ensemble du processus et n'y trouva rien de particulier, y compris au niveau du temps nécessaire. On note par exemple le fait que le département d'État était soumis à deux décisions de la Cour suprême de 1958 interdisant de refuser un passeport à un citoyen US en raison de ses activités communistes y compris à l'étranger
  28. Au cours de voyage en bateau vers les États-Unis, Lee écrivit un certain nombre de documents qui montrent que ses convictions marxistes étaient intactes, dont une intéressante préparation pour des interrogatoires de sécurité. Voir [http://www.history-matters.com/archive/jfk/wc/wcvols/wh16/html/WH_Vol16_0230b.htm CE 100, WC 16, pp. 436–439
  29. Voir les rapports de l'entretien du 26 juin (CE 823, WC XVII, p. 718) et du 16 août (CE 824, WC XVII, p. 733) et le témoignage de l'agent devant la commission (notamment WC IV, p. 423)
  30. Voir par exemple le témoignage de Alexander Kleinlerer, WC XI, p. 122
  31. Le suicide de Mohrenschildt en 1977, avant qu'il puisse être entendu par le HSCA et le fait qu'il semblait croire à la fin de sa vie que Lee avait été membre d'une conspiration, et que lui-même était responsable, semblent pain bénit pour la thèse de la conspiration. Ces événements sont cependant à considérer à la lumière du fait que dans les dernières années de sa vie, Mohrenschildt souffrait de troubles psychiatriques qui lui valurent un internement. Le HSCA réexamina le cas Mohrenschildt et l'hypothèse de ses contacts avec le monde du renseignement, et ne trouva que des contacts avec la division des contacts domestiques de la CIA, celle qui, sur une base volontaire, interroge les citoyens américains ayant voyagé dans des pays au sujet desquels la CIA recherche des renseignements. Voir le rapport du HSCA sur le sujet (HSCA XII, p. 53). Cependant, les partisans de la conspiration se basent encore sur ces contacts pour envisager une implication de Mohrenschildt dans la conspiration (Summers, pp 155-157). À noter qu'au moment de l'assassinat, Mohrenschildt avait quitté les États-Unis depuis 6 mois pour s'installer en Haïti avec son épouse
  32. Selon certains, cette firme exécutait des travaux secrets pour l'armée, mais en fait, il s'agissait simplement de lettrage de cartes dans une section à laquelle Oswald n'avait pas accès. Quoi qu'il en soit, ce travail plaisait à Oswald, et il y apprit les rudiments qui lui permirent de forger un certain nombre de fausses pièces d'identité au nom d'"Alek James Hidell"
  33. Bugliosi, pp 661-665
  34. . Le .38 Special étant un diamètre .001" inférieur au .38, les balles tirées avec ce revolver flottaient légèrement dans le canon, ce qui réduisait encore la précision de l'arme, et ce qui rendrait difficile, plus tard, l'examen ballistique des balles tirées
  35. Marina savait que Lee utilisait Hiddel comme faux nom et pensait qu'il s'agissait d'une référence à Fidel, ce pour quoi elle se moqua de Lee (WC I, p. 64)
  36. La carabine est souvent improprement désignée sous le nom de Mannlicher-Carcano, "Mannlicher" faisant en l'occurrence référence au clip en bloc servant de chargeur de balles, procédé développé par Ferdinand Mannlicher. Au sujet des commandes d'armes de Oswald, Bugliosi, p. 669 et 680, Summers, p. 161. Voir aussi CE 790, WC XVII, p. 678 (bon de commande du revolver)
  37. L'authenticité de ces photos a été parfois mise en doute, et il était affirmé que le montage démontrait le complot contre Oswald. Il est cependant à présent certain qu'elles sont authentiques. Le panel photographique du HSCA consacra une dizaine de pages à l'examen de la question (HSCA VI, pp. 138-146) et en confirma l'authenticité. On lira avec intérêt le témoignage de Jack White, un des tenants de la thèse du trucage, qui admet devant le HSCA son absence d'expertise et son ignorance de la Photogrammétrie (HSCA II, pp. 339 et 344). Marina elle-même, qui croit pourtant en l'innocence de Lee, a confirmé avoir pris les photos (WC I, p.15), et aucun auteur sérieux ne les remet plus en cause, même parmi les théoriciens de la conspiration, ni Summers (p. 163), ni Kurtz (p. 35) et même Robert Groden ne prétend plus qu'elles soient truquées (R. Groden, The killing of a President, pp. 168-171)
  38. Voir témoignage de Hosty (WC IV, p. 443). En juin, Hosty reçut un message du bureau du FBI de la Nouvelle-Orléans demandant des renseignements sur Oswald, et il leur fournit un rapport sur Oswald en septembre 1963 (CE 829, WC XVII, p. 772 et s)
  39. Ce sont ces photos qui permirent de dater la surveillance selon l'état d'avancement d'une construction (WC XXII, p. 585)
  40. La note (CE 1, WC XVI, p.1) mentionne notamment " si je suis vivant et fait prisonnier, la prison est située au bout du pont..."
  41. "J'ai tiré sur Walker" - "Qu'est-ce que tu as fait du fusil ?" - "Je l'ai enterré" (témoignage de Marina devant le HSAC - (http://www.history-matters.com/archive/jfk/hsca/reportvols/vol2/html/HSCA_Vol2_0118b.htm HSCA II, p. 232-233])
  42. Note dont l'écriture fut confirmée être de la main de Oswald (WC VII, p. 419). Des photos nous sont aussi parvenues, telles une photo de la maison de Walker (CE 5, WC XVI, p. 7), photo qui intrigua du fait de la destruction du numéro de plaque de la voiture
  43. Un travail de graisseur dans une usine de café, Reily. Le travail ne lui plaisait pas et était salissant, et Oswald saisissait toutes les occasions possibles pour s'absenter "en douce" et aller discuter armes avec Adrian Alba, propriétaire du parking tout proche
  44. L'imprimerie se trouvait à deux pas de la firme pour laquelle Oswald travaillait. Voir l'enquête du FBI (CE 1410, WC XXII, pp. 796-802)
  45. Témoignage de Marina, WC V, p. 401
  46. Il perdit son travail chez Reilys le 19 jullet, et ne fit guère d'effort pour retrouver un autre emploi, vivant du chômage (23 dollars par semaine)
  47. Voir les témoignages devant la Commission de Carlos Bringuier (WC X, pp. 35–37), Philip Geraci (WC X, p. 77 et Vance Blalock (WC X, p. 83
  48. Témoignage de Bringier (WC X, pp. 37-38). Carte d'arrestation d'Oswald (CE 1413, WC XXII, p. 820)
  49. C'est le film, assez connu, où Oswald distribue des papiers dans la rue. Ses aides venaient de l'agence pour l'emploi locale
  50. Voir par exemple la lettre de Lee à Vincent Lee, président de Fair Play for Cuba (LeeExhibit No. 6, WC XX, p. 526), dans laquelle Oswald vante ses succès. Le président de FPFC ne fut pas impressionné (voir son témoignage, WC X, p. 90
  51. Témoignage du journaliste William Kirk Stuckey, WC XI, p. 171
  52. Témoignage de Marina (WC I, p. 23)
  53. Summers (pp 222 à 236) reste convaincu de l'existence de liens entre Oswald et Bannister, mais se base ce faisant sur des témoignages rejetés par le HSCA de personnes douteuses dont les témoignages ont varié dans le temps
  54. Posner, p. 141
  55. Certains ont cru pouvoir affirmer qu'il se rendait à l'appartement de Ruby, mais on n'a jamais pu montrer que les deux hommes se connaissaient. Un chercheur (Albert Newman, cité dans Myers, p. 359) pensait que Oswald avait l'intention de tuer le général Walker. Une théorie examinée par la Commission Warren était que Oswald se rendait vers un arrêt de bus où il aurait pu utiliser son billet de correspondance pour prendre un bus qui l'aurait amené à une station de bus Greyhound d'où un car partait à 13h40 vers le Mexique. Cette théorie fut cependant abandonnée parce qu'elle aurait impliqué un Oswald marchant vers l'est sur la 10eme Rue, alors que les témoins l'ont vu marcher vers l'ouest. Cependant, sur ce dernier point, certains éléments indiquent que Oswald allait peut-être vers l'est, mais aurait fait demi-tour au moment où la voiture de Tippit passait (Myers, pp 64 et 65). Cependant, Myers ne se prononce pas sur la destination possible de Oswald (voir Myers, pp. 358 à 363) et Bugliosi ne croit pas possible que Oswald ait décidé de partir pour le Mexique avec un peu moins de 14 dollars en poche (voir Bugliosi p. 1037).

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Lee Harvey Oswald.

Assassinat de John F. Kennedy
John Fitzgerald Kennedy | Lee Harvey Oswald | John Bowden Connally
Commissions d'enquête: Commission Warren | House Select Committee on Assassinations
Théories et éléments: Balle unique | Théories | Légendes | Preuves acoustiques
Lieux et objets: Dealey Plaza | Texas School Book Depository | Cortège présidentiel | Fusil
Autres individus: Abraham Zapruder | James Tague | Jack Ruby | Jim Garrison | Clay Shaw | Sylvia Odio
Films en lien: JFK | I... comme Icare
Catégories: Assassinat de John F.Kennedy