L'Amant (roman)

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L'Amant est le titre d'un roman autobiographique français de Marguerite Duras publié en 1984 par Les Éditions de Minuit. Il valut à son auteur le Prix Goncourt 1984. Vendu à 2 400 000 exemplaires, il fut aussi adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1992 sous le même titre.

[modifier] Résumé

À l’âge de 70 ans, Marguerite Duras nous raconte son adolescence en Indochine et ses « périodes cachées ». L’auteur évoque un des moments clefs de sa vie, celui où, à 15 ans et demi, elle fait l'expérience de son premier rapport sexuel. Son amant est un riche Chinois. Elle évoque également sa famille, sa mère qui la pousse à chercher un riche amant, son grand frère très brutal, et son petit frère qu'elle adore.

[modifier] Commentaire

L'Amant est une œuvre complexe ; il ne faut pas seulement y voir l'histoire d'une jeune fille qui trouve un riche amant chinois et qui a des difficultés familiales. L'adaptation de Jean-Jacques Annaud ne se base que sur cela, c'est pourquoi Marguerite Duras, n'y retrouvant pas le message qu'elle voulait faire passer, ne l'a pas aimé.

Duras n'a pas la volonté de la réalité, ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments « accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans la vie réelle de Marguerite Duras. Le reste est imaginé, mais l'imagination, sous l'influence de l'inconscient, donne une piste à Duras pour retrouver la jeune fille de 15 ans et demi qu'elle était.

L'Amant est un véritable récit de formation. L'héroïne a des obstacles à franchir : des interdits.

Elle a des opposants : sa famille, le père du Chinois, la société coloniale qui n'accepte pas les relations entre Asiatiques et Européens. Elle doit passer une épreuve physique, un premier rapport sexuel. L'écriture de L'Amant exprime les incertitudes de cette quête de soi et la volonté de diriger seul sa vie. La transformation en écriture de sa première expérience physique est un signe de la prise de pouvoir de Marguerite Duras sur elle-même, il s'agit d'une libération.

Le personnage de la mère a deux faces : d'un côté elle aime sa fille comme une mère normale, de l'autre côté, son envie d'argent, qu'elle a transmise à ses enfants, la pousse à pratiquement prostituer sa fille. Elle lui donne une robe quasiment transparente, lui achète des chaussures dorées et un chapeau rose d'homme. Cela, la fille l'a compris, et elle l'a accepté, toujours pour gagner plus d'argent. Mais jamais ce sujet n'est explicitement abordé, elles jouent un jeu basé sur des non-dits.

[modifier] Distinctions

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Les Égarés de Frédérick Tristan
Prix Goncourt
1984
Les Noces barbares de Yann Queffélec