Léon Riesener

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Léon Riesener

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Naissance 21 janvier 1808
Paris
Décès 25 mai 1878
Paris
Nationalité françaisFrance
Activité(s) artiste-peintre
Maître Antoine-Jean Gros
Mouvement artistique romantisme
Influencé par Rubens
Influença les impressionnistes
Récompenses Légion d'honneur
Illustration : Portrait de Léon Riesener par Eugène Delacroix (1835)

Louis Antoine Léon Riesener né le 21 janvier 1808 à Paris, décédé le 25 mai 1878 à Paris, est un peintre français du mouvement romantique, apparu au début du XIX siècle.

Sommaire

[modifier] Liens familiaux

Le nom de Riesener était toujours évocateur d'art. Jean-Henri Riesener(4.07.1734-8.01.1806), grand-père de Léon Riesener, élève de Jean-François Oeben, fut nommé "ébéniste ordinaire de la couronne" et il eut un extraordinaire faveur à la cour. Ruiné par la révolution, il ne chercha pas à se faire de nouveaux clients et mourut pauvre. Henri-François Riesener(19.10.1767-7.02.1828) , fils du grand ébéniste et père de Léon Riesener, fut élève de Vincent, puis de Jacques-Louis David, dont il quitta l'atelier pour aller à l'armée au moment des guerres de la Révolution. Il fit des portraits d'Eugène Boharnais, de Napoleon, du comte de Cessac. En 1815 il alla en Russie et y resta sept ans, où il fit un portrait équestre du tsar Alexandre.Il mourut peu après son retour à Paris. C'est Henry Riesener qui fit entrer son neveu, Eugène Delacroix, dans l'atelier de Guérin.

[modifier] Les débuts

Adolescent encore, Léon Riesener prend ses premières leçons de dessin avec son père. Dès sa sortie du collège celui-ci le met dans l'atelier de Antoine-Jean Gros.Passionné de beau, recherchant les techniques nouvelles de coloris, Léon Riesener a dès sa jeunesse une carrière de lutte contre le gout de son temps malgré toutes les difficultés rencontrées. C'est au retour de son père qu'il fait plus ample connaissance avec son cousin Eugène Delacroix, plus agé que lui de dix ans. De 1830 à 1839, il commence à exposer des oeuvres importantes comme "L'Education de la vierge". Il peint à la fois des sujets religieux et des portraits, les sujets naturalistes l'attirent: le petit patre, le petit orphelin, une paysanne revenant de la messe, une bohémienne, une nature morte, et toute une série de nus: une Venus, une Erigone, une Flore. En 1839 Léon Riesener reçoit de l'Etat sa première commande du Ministère de l'Intérieur: une copie du Christ à la colonne de Titien. Le 8 octobre 1839 il épouse une jeune fille de bourgeoisie parisienne Laure Peytouraud. De leur union naissent trois filles. L'absorption par sa famille et sa peinture l'amène à vivre en dehors des événements politiques.

[modifier] Travail artistique

Les oeuvres de Léon Riesener sont d'une grande diversité. Il se passionne pour les recherches personnelles sur le coloris. Ses techniques de prédilection sont la peinture à l'huile et le pastel. De 1839 à 1848 Léon Riesener reçoit les commandes d'importantes peintures murales: la décoration de cinq plafonds pour la Bibliothèque de la Chambre des Pairs (1840-1843), représentant la Philosophie, la Poésie, l'Evangile, la Loi, l'Histoire et la décoration de la chapelle de l'hospice de Charenton (1843-1849). En même temps que ces peintures murales, il reçoit des commandes du ministère de l'Intérieur: Jésus au milieu des Docteurs, la naissances de la Vierge, les Niobés. Il continue à exposer des tableaux au Salon: la Leda (1841), Clythie (1842), Madeleine (1849). Il peint une série des portraits dont un grand nombre figureront au salon de 1850: Pierret, Théophile Gautier. A partir de 1860 on voie figurer successivement au Salon une baigneuse, des Muses, Jupiter et Junon. En 1871 recevant une commande de l'Etat Léon Riesener part pour Anvers et, de là, pour la Hollande, où il admire les travaux de Rubens et de Rembrandt. Il rentre à Paris le 1 juillet 1872. Enthousiasmé par se voyage, il décide de réaliser un de ses plus chers voeux: le 12 mai 1875, agé de 68 ans, il part pour l'Italie. Il visite Genève, Milan, Côme, Parme, Rome, Turin et Naples, monte au Vésuve. Léon Riesener s'éteint à Paris le 25 mai 1878, deux ans après son retour d'Italie.

[modifier] Riesener et Delacroix

Léon Riesener et Eugène Delacroix étaient cousins germains. Leur grand-mère commune, Marguerite-Françoise Vandercluse, avait eu de son premier mariage avec Oeben, une fille mariée à Charles-François Delacroix (mère de Eugène Delacroix). Veuve, elle épousa en 1767 Jean-Henri Riesener, grand-père de Léon Riesener. Rapidement, Delacroix s'était rendu compte du talent de son jeune cousin et de son originalité. Il le soutient dès ses débuts en le recommandant auprès des officiels qu'il connaissait. Des parties de campagne les réunissent à Valmont, près de Fécamp, chez le cousin Bataille, propriétaire de l'abbaye. Riesener fréquante assidument le salon de Pierret, l'ami de collège de Delacroix, où il rencontre Mérimée, Viel-Castel, Sauvageot, Feuillet de Conches, Viollet-le-Duc, Lasus, Guillemardet. Plus tard, Riesener se lie avec Fantin-Latour, Ernest Chausson, les Morisot; ses amis sont des artistes et il préfère la vie intime à celle du monde au contraire de son cousin. Depuis l'enfance Riesener et Delacroix ont de l'amitié l'un pour l'autre, de la confiance et de l'attachement. Si différents de vie et de caractère et si indépendants, ils sont préoccupés par des mêmes problèmes et se plaisent à échanger leurs idées, tous deux étaient formés par le XVIII siècle et pénétrés de la culture classique. L'étude de l'Antique sert de sujet de discussions à leurs entretiens.Tous deux sont des peintres coloristes et recherchent la technique nouvelle de la division des tons. La difference de leur temparéments s'exprime dans leur manière de contempler la nature: Delacroix pense au drame qui s'en dégage, Riesener- à la sensualité. Delacroix achète à Riesener son tableau Angélique comme exemplaire pour tous les peintres et le place dans son atelier. A sa mort Delacroix lègue à Riesener la maison de campagne à Champrosay.


[modifier] Léon Riesener en Normandie

Léon Riesener fréquente la Normandie depuis son enfance. Il peint au chateau de Valmont et sur la Côte d'Albâtre, aux côtés de son cousin Delacroix. En 1857,poussé par le besoin d'imressions neuves et de solitude, Riesener achète un moulin à Beuzeval, commune qui sera plus tard rattachée à Houlgate. Là, le spectacle de la nature, qui l'a toujours enchanté, lui fait oublier les tracas de Paris et les injustices du jury. Riesener y approfondit ses recherches sur le coloris, qui est pour lui l'expréssion des choses visibles par l'effet poétique que leur impose la lumière.Ses séjours à Beuzeval nous valent toute une série d'effets de soleil, de marines, de chemins creux, de paysages de pleine nature. La fréquentation de nombreux artistes transforme le moulin de Riesener en cénacle artistique. Il explore la côte escarpée avec ses amis Constant Troyon et Huet, parle art et litterature en compagnie de Jouvet, Delisle, Jules Paton. Beuzeval est loué pendant deux étés onsécutifs à la famille Morisot. Il se noue une intimité très grande entre les Morisot et les Riesener. Berthe Morisot recherche les avis éclairés du peintre, écoute ses conseils et copie environ 135 pages de ses écrits.


[modifier] Esthétique de Léon Riesener

Enchanté par les jeux de la lumière et des reflets qui transforment la matière, Léon Riesener inaugure une nouvelle esthétique qui fait de lui un des précurseurs de l'impressionnisme. Passionné coloriste, il recherche toutes les nuances de la couleur. Il étudie la technique de la Grèce antique et de la Renaissance, de Titien, Véronèse, Corrège. Poussé par la recherche du coloris, il se tourne vers Rubens qui est pour lui un Shakespeare de la peinture. Riesener a très tôt étudié l division des tons, bien avant que le physicien Chevreul n'en pose les bases scientifiques. Son gout du tactile le conduit à chercher l'expression la plus parfaite de la matière et en particulier celle de la peau. Il puise la poésie de ses peintures dans les jeux d'ombres. Il admire passionnelement la nature, la vie et toutes les beautés qu'elle produit. Il recherche les sujet dans la vie de campagne. Aimant peindre la réalité, Riesener veut exprimer la chaleur du jour, la mélancolie du soir, les prés, les fleurs au naturel.L'étude des élément l'amène à peindre toute une série de ciels qui varient avec la lumière, l'heure, le temps. Ces sujets, par leur inspiration, leur facture et leur importance, s'avèrent une nouveauté pour l'époque. En avance sur son temps, il a contre lui toute la critique des jurys, l'Institut et il soutient une lutte très dure. Utilisant les couleurs purs, il élimine les noirs et les blancs dont on se servait jusqu'alors pour faire ombres et lumières. Sa science matérielle du coloriste est l'opposition qui nait des contrastes dans les teintes juxtaposées. Il ne dessine pas les visages par le contour, mais par les ombres et le modelé.

[modifier] Les extraits des notes de Léon Riesener

  • Le beau est légal- nos sens connaissent ses lois sans qu'il soit besoin qu'on le leur explique. A cet égard, ils ne se trompent jamais: ils se connaissent parfaitement en beauté, et quand nous sommes entrainés dans le courant des séductions factices, par la mode et l'appât de ses nouveautés: c'est notre esprit seul qui s'engage...
  • L'étude du dessin fixe l'esprit dans la voie du vrai, en dépit des déraillements où le jetteraient les préjugés d'une civilisation blasée et dénaturée. L'étude du dessin et des lois physiques donne seule de nos jours de la consistance aux idées, qui sans cet appui, restent à l'état nuageux ou vide des bulles de savon.
  • L'artiste, le poète n'est pas toujours dans le vrai. Il est même toujours au-delà ou en deça. Les gens qui voient les choses comme elles sont, sont peut-être supérieurs, mais ne sont pas artistes.
  • Le beau n'est pas synonyme de la beauté- l'antique, toujours beau, l'est souvent sans la beauté.L'art doit toujours rester jeune, sauvage même. La science, la civilisation, la règle le tuent.
  • La beauté, les grâces, toutes les perfections sont placées dans la nature d'une manière si simple, si accoutumée que la plupart des hommes y seraient insensibles si l'imagination de l'artiste ne venait réveiller la leur. L'artiste à la piste de ces beautés les admire avec passion- cette passion se traduit dans ses oeuvres- par une exagération poétique qui est plus compréhensible que la nature elle-même.


[modifier] Hommage à Léon Riesener

A la mort de Léon Riesener les impressionistes rendent un juste hommage à ce précurseur de leur art. Auguste Renoir dessine sur la première pag de la Vie moderne (17 avril 1879) un portrait d viei artiste emporté dans un tourbillon de bacchantes nues et des fleurs qui sont l'évocation d'un des magnifiques aspects de son art. Fantin-Latour se dévoue à son souvenir en classant ses peintures et ses dessins et en organisant deux expositions, dont une à la galerie Georges-Petit. A sa vente d'atelier Degas achète 75 dessins. Quant à Duranty, après avoir évoqué ce compagnon ardent de ous les chercheurs et de tous les novateurs et le précurseur des gens venus plus tard, il dit sa conviction que dans l'histoire de lapeinture du siècle , son nom restera inscrit avec les belles, délicates et fortes couleurs de sa palette.

[modifier] Oeuvres principales

  • Paysanne revenant de la messe à Frépillon, (1832), 100x135 cm.
  • Nature morte, (1833), 84x103 cm.
  • Porrait de His de Butunval, (1834), 57x68 cm, Musée de Rouen.
  • Paysage, (1830), 66x50, Collection Pillaut.
  • La bohémienne, 55x65 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Le pêtit patre, (1838), 109x131 cm, Collection Pillaut.
  • Les lys, (1838), 66x84 cm, Collection Pillaut.
  • La Léda, (1840), 110x154 cm, Musée de Rouen.
  • Baigneuse, (1845), 176x140 cm.
  • La Madeleine, (1848), 150x96 cm, Collection Famin.
  • Portrait de Madame Léon Riesener, (1850), 54x44 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Voiture attelée, (1853), 36x53 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • La mort des enfants de Niobé, (1855), 310x350 cm, Musée d'Auxerre.
  • Erigone, (1855), 108x134 cm, Musée du Louvre.
  • L'Angélique, (1858), 100x134 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Potrait de Louise Riesener, (1871), 93x65 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Bacchus et Ariane, (1872), 110x110 cm, Collection Famin.
  • Paysage de Beuzeval, (1872), 65x54 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Portrait de Mlle Lauwick, (1878), 6x92 cm, Collection Famin.
  • Paysage grand cel, 61x40 cm.
  • Paysage de rivière, 39x62 cm.
  • Plage, 37x18 cm.
  • Bord de rivière, 19x28 cm.
  • Petit voilier, 22x31 cm.
  • Clairière, 53x36 cm, Collection Pillaut.
  • Petite île, 34x26 cm, Collection Pillaut.
  • Chateau de Chambord, 31x38 cm, Collection Ernest Chausson.
  • L'homme à la rose ou le Lever, 84x99 cm, Collection Famin.
  • Copie du Moulin de Rubens, 54x26 cm, Collection Pillaut.
  • Vénus et l'Amour, 152x1223 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Baigneuse, 84x67 cm, Collection Pillaut.
  • Portrait de M.Longroy, 42x26 cm, Galerie des Beaux-Arts.
  • Portrait de jeune homme, 60x51 cm.
  • Portrait de Blanche Lawick, 54x43 cm, Collection Trolley de Prévaux.
  • Portrair d'oriental, 65x54 cm, Collection Bénézit.
  • Copie du Moulin de Rubens, 54x26 cm, Collection Pillaut.
  • Copie de la Chasse aux lions de Delacroix, 120x90 cm, Collection Famin.
  • Portrait de Théophile Gautier, 45x38 cm.
  • Têtes de deux petits paysans, 17x12 cm.
  • Portrait de Germaine Pillaut, 46x38, Collection Pillaut.

[modifier] Peintures décoratives

  • La Philosophie. - La Poésie. - L'Evangile. - La Loi. - L'Histoire, (travaux exécutés entre 1848 et 1849 dans la bibliothèque de la Chambre des Paires), Le Luxembourg.
  • La présentation au Temple. - Le repos en Egypte. - La montée au calvaire. - La Crucifixion, (travaux exécutés entre 1854 et 1857), Eglise Saint-Eustache (Chapelle de la Compassion).
  • La présentation au Temple. - Le repos en Egypte. - La montée au calvaire. - La Crucifixion, (travaux exécutés entre 1854 et 1857), Eglise Saint-Eustache (Chapelle de la Compassion).

[modifier] Galerie

[modifier] Bibliographie

  • Geneviève Viallefond, Le peintre Léon Riesener, sa vie, son oeuvre, sa pensée, Editions Albert Morancé, 1955.
  • Peter Rautmann, Delacroix.
  • Eugène Delacroix, Journal 1822-1863, Librairie Plon, 1996.
  • Escholier Raymond, Eugène Delacroix, Editions cercle d'art Paris, 1963.
  • Jacques-Sylvain Klein, La Normandie, berceau de l'impréssionisme: 1820-1900, Editions Ouest-France, 1996.