Kojima

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Kojima est une ancienne écurie japonaise de sport automobile. Présente pendant plusieurs années dans le championnat du Japon de Formule 2, Kojima a également conçu une Formule 1 qui a participé aux deux premiers Grands Prix du Japon en 1976 et 1977. Si Kojima n'a disputé que deux Grands Prix de Formule 1 et couvert seulement 602 km (soit 138 tours) elle a réussi l'exploit de décrocher un meilleur tour en course en 1976 grâce à Masahiro Hasemi sur la KE007.

[modifier] Historique

L'écurie de course automobile Kojima est fondée au milieu des années 1970 par Matsuhisa Kojima, un entrepreneur qui a fait fortune dans le négoce de bananes. Matsuhisa Kojima est un grand passionné de sports mécaniques qui a notamment participé à des compétitions motocyclistes.

Après avoir engagé des voitures en championnat du Japon de Formule 2, Kojima fait construire un châssis de Formule 1 destiné à participer au Grand Prix du Japon 1976, première édition organisée au pays du soleil levant sur le circuit du Mont Fuji. Comme toutes les kit-cars de l'époque, la KE007 est mue par un classique V8 DFR Cosworth et chaussée de pneus Dunlop. La KEE 007 est dessinée par Masao Ono, ancien concepteur chez Maki, une autre écurie japonaise, présente sur le circuit de la Formule 1 depuis 1974 sans avoir toutefois obtenu le moindre résultat (aucun classement en 12 engagements). Le premier Grand Prix d'une Kojima coïncide d'ailleurs avec l'ultime d'une Maki. Comme sa devancière chez Maki, la monoplace Kojima semble très bien finie aérodynamiquement et, confiée au pilote local Masahiro Hasemi qui connaît le circuit par coeur et démontre rapidement tout son potentiel. Hasemi, en effet, décroche une formidable qualification en 10e position sur la grille alors que Tony Trimmer, sur la Maki, ne parvient pas à se qualifier. En course Hasemi est confronté à des problèmes de monte pneumatique qui le relèguent rapidement à l'avant-dernière place (18e au 25e tour), mais, profitant des retraits volontaires de certains pilotes (Niki Lauda, Carlos Pace, Emerson Fittipaldi, Larry Perkins) et des abandons successifs dus aux conditions atmosphériques effroyables, il termine 11e et dernier classé à sept tours du vainqueur Mario Andretti.

Mais Hasemi et Kojima se sont fait particulièrement remarquer en réalisant officiellement le meilleur meilleur tour en course en 1min 18s 23 à 200,593 km/h. Toutefois, la réalité de cette performance demeute sujette à caution tant le déroulement de la course a été confus, la direction de course dépassée et les commissaires empreints d'un grand nationalisme : le meilleur tour en course d'Hasemi sur la Kojima a été officiellement réalisé au 25e tour alors que, dans ce même tour, le Nippon s'est fait dépassé par Jacques Laffite, Jean-Pierre Jarier et Hans Binder. Officieusement c'est Laffite sur Ligier qui aurait réalisé le tour le plus rapide.

L'année suivante, Kojima s'engage à nouveau en championnat du monde de Formule 1 pour participer uniquement à son épreuve nationale. La KE009 est à nouveau conçue par Masao Ono mais reçoit désormais des gommes Bridgestone pour renforcer l'image de monoplace nationale. Elle est jugée difficile à conduire par les pilotes qui ne parviendront pas à la faire briller. L'écurie officielle confie sa machine à Noritake Takahara, célèbre pour être devenu, en 1974, le premier pilote japonais de l'histoire de la Formule 1 en participant à l'International Trophy disputé hors-championnat à Silverstone. Takahara a déjà disputé le Grand Prix du Japon l'année précédente où, malgré une qualification en 24e et dernière position sur la grille, il rallie l'arrivée à une honnête 9e place. Une seconde Kojima est engagée par l'écurie privée Héros Racing de Kazuyoshi Hoshino qui a déjà participé à l'épreuve l'année précédente sur une Tyrrell 007 (21e seulement sur la grille, il était parvenu à la 3e place du classement avant de devoir abandonner).

Avec deux pilotes "d'expérience" Kojima pense pouvoir briller en course. Les qualifications se déroulent difficilement pour l'écurie officielle puisque Takahara n'obtient qu'une médiocre 19e place sur la grille, largement dominé par la Kojima semi-officielle d'Hoshino qui décroche une méritoire 11e position au départ. Hoshino, suite au carambolage du premier tour (avec Mario Andretti et Hans Binder) doit abandonner immédiatement et ne profite pas de sa belle performance en qualification. Son compatriote est vite relégué en fond de classement (16e et avant-dernier au 6e tour) mais fait preuve d'acharnement pour recevoir le drapeau à damiers en 11e position à 2 tours seulement du vainqueur James Hunt.

Ce Grand Prix restera le dernier pour Kojima en Formule 1, l'écurie se contentant de poursuivre uniquement la compétition en Championnat Nippon jusqu'à la moitié des années 1980. les Kojima auraient certainement mérité de disputer l'intégralité du championnat du monde, leur potentiel étant largement supérieur à celui d'autres écuries privées, notamment sa compatriote Maki.

[modifier] Résultats en championnat du monde de Formule 1

  • Meilleur tour en course au Grand Prix du Japon 1976, avec Masahiro Hasemi, en 1min 18s 23 à 200,593 km/h.


Saison Ecurie Châssis Moteur Pneus Pilotes Grands Prix disputés Points inscrits Classement
1976 Kojima KE007 Cosworth V8 Dunlop Japon Masahiro Hasemi Japon 0 n.c.
1977 Kojima
Héros Racing
KE009 Cosworth V8 Bridgestone Japon Noritake Katahara
Japon Kazuyoshi Hoshino
Japon 0
0
n.c.
n.c.