Khenpo Jigme Phuntsok

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Khenpo Jigme Phuntsok (1933-2004) était un lama Nyingmapa de la région Sud-Est du Tibet, le Kham (actuellement incorporé à la province chinoise du Sichuan).

Il est issu d’une famille de nomades. À l'âge de deux ans, il a été identifié comme la réincarnation du Tertön Lerdo Lingpa (1852-1926). Il a étudié le Dzogchen au monastère de Nubzor. Il reçut l’ordination de moine novice à 14 ans, et la pleine ordination à 22 ans (en 1955). En 1959, il a pris la décision cruciale pour demeurer dans le Kham plutôt que de rechercher l’exile en Inde malgré les difficultés liées à l’invasion chinoise du Tibet. Entre 1960 et 1980, il vécu un style de vie nomade afin d'éviter de devenir victime de la révolution culturelle. En 1980, Khenpo Jigme Phuntsok a fondé l’institut bouddhiste de Serthar (également appelé l'institut bouddhiste de Larung Gar ou Larong Gar, près de la ville de Serthar (Chinois Seda ), apparemment sans permission des autorités chinoises qui semblent avoir fermer l’oeil sur ses activités, tant qu’elles n’étaient pas politique. La popularité de l'institut s'est développée jusqu'à attirer 8500 étudiants dont environ 1000 Chinois de la Chine continentale mais aussi de étudiants de Taiwan, de Hong Kong, de Singapour, et de Malaisie. Parmi les étudiants, se trouvaient un grand nombre de nonnes. En 1987, Khenpo Jigme Phuntsok a rencontré et devint l’ami du 10e Panchen Lama. En 1989 il a également rencontré le 14e Dalaï Lama Tenzin Gyatso. Plus tard, il refusera de le dénoncer, comme l’exigeait de lui les autorités chinoises. Aussi, le gouvernement chinois refusera de lui accorder toute permission de voyager, même pour raison humanitaire de santé. En 1999, le « front uni du travail du Sichuan » fit pression sur lui au sujet de la question de son soutien au Dalaï Lama, et exigea qu’il réduise le nombre des étudiants de l'institut (à 150 ou à 1400, selon des rapports). Khenpo Jigme Phuntsok refusa. En été de 2001 plusieurs milliers de membres de la police armée chinoise sont descendus à l’institut, rasant ses structures et dispersant ses étudiants. Les plus de 8000 étudiants furent expulsés et environ 2000 maisons ont été détruites sous la supervision d'équipes militaires et policières armées. A la suite de ces démolitions et, en raison du traumatisme infligé aux nonnes, certaines d'entre elles se sont suicidées. On est resté longtemps sans nouvelles de Khenpo Jigme Phuntsok, et de sa nièce Jetsunma Muntso.

Khenpo Jigmé Phuntsok aurait été emmené par les autorités, emprisonné puis placé en résidence surveillée à Chengdu. Il est décédé le 7 Janvier 2004 à 70 ans au Tibet, suite à une maladie cardiaque pour laquelle il devait être opéré dans un hôpital militaire. Sa mort, comme celle du 10e Panchen Lama est jugée suspecte par le Tibetan Youth Congress.[1]

Sommaire

[modifier] Notes et références

  1. press releases (Association of Tibetan Journalists)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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