Katia Kaupp

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Elevée dans une famille d’origine lorraine ou alsacienne, Katia D. Kaupp débute sa carrière journalistique à Paris Match au début des années 1950. Mais à la fin de la décennie, elle quitte le magazine pour Libération où elle travaille environ cinq ans. L’échec du journal l’amène à chercher du travail à France Observateur qui, bien que ne se portant pas mieux, la recrute comme pigiste. Elle est décédée en mai 2008[1] et [1].

Elle est donc depuis peu de temps dans l’hebdomadaire lorsqu’il se transforme en Nouvel Observateur. Attachée à la rubrique “Notre Epoque”, elle prend en charge les thèmes de la mode, de la femme en général et du féminisme en particulier. Cela ne l’empêche pas de porter un intérêt au négationnisme et au génocide juif . Mais ses articles sur “Le phénomène Courrèges” (11 mars 1965) – qu’elle présente comme un révolutionnaire au même titre que Mao ou Castro – ou sur “L’Univers de l’avortement” (22 avril 1965) marquent les esprits. Devenue la « grande vedette du journal[2]», elle ne peut, en janvier 1966, s’empêcher de le quitter pour rejoindre le magazine Elle.

Mais sa collaboration s’y passe mal et, dès le mois d’août, elle est de retour à L’Obs. Elle entre alors en conflit avec Mariella Righini pour la rubrique “mode”, n’hésitant pas à tenter de l’empêcher de réaliser ses entretiens avec les grands couturiers. Mai 68 l’amène alors à traiter de sujets plus explicitement politiques. Ainsi, elle traite avec attention de la nébuleuse gauchiste et tout particulièrement de l'ORA et de la JCR dont elle interview le leader aux élections présidentielles de 1969 . Au début de l’année 1969, elle séjourne même en Espagne, dénonçant à l’occasion la répression politique qui y règne (“Espagne : la nouvelle inquisition”, 3 février 1969).

Mais c'est surtout son féminisme qui marque ses années 1970. Très proche du MLF dont elle couvre les congrès elle apporte « le sujet des femmes au Nouvel Observateur : les prisons de femme, la contraception, l’avortement, le viol, etc.[3]». Dénonçant “les scandales de l’avortement” (29 décembre 1969) ou du M.L.F., elle signe le Manifeste des 343 d’avril 1971. Son éloignement du journal entre septembre 1974 et février 1976 n’atténue pas un engagement qui prend la forme d’un appel aux femmes à soutenir la reconduction de la Loi Veil , une délégation de femmes en Iran en 1979 ou les femmes engagées dans la politique comme Françoise Gaspard, féministe et maire socialiste dont elle salue l’engagement contre le racisme.

Ce thème est d’ailleurs, avec l’antisémitisme et l’immigration, une question à laquelle elle est très sensible. Ainsi, une des rares entorses à son soutien à la cause des femmes est la défense d’un maghrébin accusé de viol par une noble, position de classe et de race primant alors sur la solidarité entre sexe . Elle dénonce aussi le racisme lié à l’implantation d’immigrés à la goutte d’or (18 avril 1977) ou d’une mosquée à Rennes (19 janvier 1981). Elle traite aussi de la psychiatrie, de la drogue ou de la prison. Promue grand reporter en 1979, elle publie alors plus de sujets sur des pays étrangers (Iran, Irlande, Afghanistan, Tanzanie) même si elle se le permettait déjà (sur le Bénin en 1973, la Finlande et l’Inde en 1977,…).

Mais la deuxième moitié des années 1970 marque une baisse de qualité de ses articles malgré « un style fait de poésie et de rigueur, particulièrement dans le domaine de la mode[4]». Après diverses bouderies, sauts d’humeur et fausses sorties, elle est licenciée au nom de la rentabilité en 1992, non sans de copieuses indemnités de départ.

Elle vivait depuis, avec son compagnon l’architecte Marc Le Caisne jusqu'à la mort de celui-ci. Elle publie encore quelques articles en 1994 et 1997.

[modifier] Notes

  1. Nouvel Observateur n°2271
  2. Lucien Rioux, Le Nouvel Observateur des bons et des mauvais jours, Paris, Hachette, 1982, p. 161.
  3. Entretien de Katia D. Kaupp avec Aurore Chateigner le 5 mai 1999, in Aurore Chateigner, op.cit., p. 12
  4. Walter Lewino, Pardon, pardon mon père, Paris, Grasset, p. 147.